Partis Gemayel et E. Karamé chez Sfeir (PHOTO)

L’ancien président de la République, Amine Gemayel, et le chef de l’opposition kataëb, Élie Karamé, ont été reçus hier à Bkerké par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à qui ils ont remis une copie du manifeste kataëb commun qu’ils avaient rendu public dans le cadre d’une conférence de presse, il y a une dizaine de jours. Les deux hommes ont également évoqué certaines questions politiques et économiques, notamment «les relations libano-syriennes, la situation au Liban-Sud, la question de la souveraineté et de l’indépendance et la récession économique du fait de la situation politique», a affirmé M. Karamé à l’issue de la réunion. «Il est nécessaire de modifier la situation politique pour que la conjoncture économique s’améliore», a-t-il souligné. Faisant ensuite allusion à la réponse de M. Gemayel à l’éditorial du rédacteur en chef du quotidien al-Mostaqbal, el-Fadl Chalak, lequel évoquait la nécessité de procéder à un rééquilibrage des rôles économiques dans la société libanaise, le rééquilibrage politique ayant été réalisé par le biais de l’accord de Taëf, M. Karamé a rapporté la position du patriarche à ce sujet. «Le patriarche maronite n’apprécie pas beaucoup cela : il s’agit de propos sectaires et dangereux. Ce n’est pas de cette manière que la relance économique va advenir et que seront résolus les problèmes quotidiens dangereux», a-t-il dit. Il a par ailleurs affirmé que la question du décret de naturalisation et de ses dangers avait également été abordée. Concernant le parti Kataëb, M. Karamé a affirmé que «la position de M. Gemayel et la sienne reflète la base kataëb», c’est-à-dire «la ligne originelle du parti». Il a précisé que «plusieurs facteurs avaient abouti à la désagrégation du parti, notamment les immixtions des services, des autorités et du pouvoir de fait» et que l’objectif de cette action était de «paralyser l’action nationale des Kataëb». «Le groupe de Kornet Chehwane, dont M. Gemayel et moi-même faisons partie, exprime nos opinions et celles des partisans», a-t-il conclu.