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Actualités - CHRONOLOGIE

Rafle dans les milieux islamistes après l’attaque de la mosquée de Rawalpindi

La police pakistanaise a commencé hier à entendre des islamistes après le massacre la veille de onze fidèles dans une mosquée chiite de Rawalpindi, nouvelle manifestation de violence sectaire qui lance un défi au gouvernement et à sa lutte contre l’extrémisme. Une quinzaine de militants islamistes ont été interpellés dans la nuit, selon un responsable de la police, quelques heures après cette attaque qui a fait onze morts et quatorze blessés, mitraillés dans la mosquée Shah Najif à Rawalpindi, près d’Islamabad. Ce massacre, attribué à des extrémistes sunnites, est le cas le plus grave de violence à motivation religieuse survenu depuis que le président pakistanais, le général Pervez Musharraf, a lancé le 12 janvier son offensive contre l’extrémisme islamiste. Les mesures de sécurité ont été renforcées dans les lieux de culte et les lieux publics de la province du Punjab, où se trouve Rawalpindi, a indiqué le même responsable, l’inspecteur général Malik Asif Hayat, chef de la police du Punjab. «Nous avons interpellé une quinzaine de personnes et les interrogeons», a-t-il dit. D’autres responsables policiers ont précisé que la plupart des interpellés étaient membres du groupe sunnite interdit Sipah-i-Sahaba Pakistan (SSP). Le SSP est l’un des cinq groupes déclarés hors la loi le 12 janvier par le général Musharraf. Le policier a ajouté qu’«un certain nombre de pistes» étaient retenues, «y compris une possible implication du Lashkar-i-Jhangvi», autre groupe sunnite né d’une scission du SSP et interdit en août 2001. «Il existe des éléments qui sont contrariés par les décisions du gouvernement», a-t-il déclaré. Mardi vers 19h00 heure locale (14h00 GMT), deux hommes arrivés à moto ont fait irruption dans la mosquée Shah Najif et ont ouvert le feu à l’arme automatique sur une trentaine de fidèles en prière puis se sont enfuis. Le bilan était hier de onze morts et quatorze blessés, une des quinze personnes blessées étant décédée, selon une source hospitalière. Les obsèques de sept des victimes ont eu lieu hier devant la mosquée Shah Najif en présence de plusieurs milliers de personnes. Dans la foule, des gens portaient des pancartes proclamant. «Éliminez les terroristes, sauvez le Pakistan» ou «Nous voulons la paix». Cette attaque, dont les autorités ont rapidement confirmé le caractère «sectaire», est révélatrice des difficultés auxquelles le général Musharraf est confronté. Pressé par les États-Unis d’en finir avec le terrorisme, après avoir rallié la coalition internationale mise en place par Washington au lendemain des attentats du 11 septembre, le général Musharraf a promis de «mettre fin au fanatisme, à l’extrémisme et au militantisme». Il a dénoncé «l’État dans l’État» constitué au Pakistan par les réseaux extrémistes, qui rassemblent, selon des sources policières, plusieurs dizaines de milliers de militants. Au cours des dix dernières années, les violences entre communautés religieuses ont fait plus de 2 000 morts au Pakistan, pays de 145 millions d’habitants majoritairement sunnite et où la minorité chiite constitue un peu plus de 20 % de la population. Quelque 2 000 personnes ont été arrêtées après le discours du 12 janvier. Mais des experts soulignent que la lutte contre la mouvance extrémiste s’annonce longue et difficile. Aux liens existant entre ces réseaux et une partie de la classe dirigeante s’ajoutent les conséquences de la chute des talibans en Afghanistan. De nombreux islamistes pakistanais qui combattaient aux côtés des talibans sont rentrés au Pakistan et se sont fondus dans la société. «Les organisations militantes sont des hydres à plusieurs têtes, a déclaré sous le couvert de l’anonymat un membre de la police antiterroriste. Nous ne pouvons mettre des policiers dans tous les lieux de culte du pays».
La police pakistanaise a commencé hier à entendre des islamistes après le massacre la veille de onze fidèles dans une mosquée chiite de Rawalpindi, nouvelle manifestation de violence sectaire qui lance un défi au gouvernement et à sa lutte contre l’extrémisme. Une quinzaine de militants islamistes ont été interpellés dans la nuit, selon un responsable de la police, quelques heures...