Actualités - CHRONOLOGIE
Conflit sur la construction d’un temple en Inde : 57 hindous massacrés par des musulmans(PHOTO)
le 28 février 2002 à 00h00
Cinquante-cinq personnes ont été tuées hier dans l’ouest de l’Inde dans l’attaque et l’incendie d’un train transportant des extrémistes hindous voulant construire un temple sur l’emplacement d’une ancienne mosquée, ont déclaré des responsables. Le Premier ministre Atal Behari Vajpayee, qui a reporté le voyage qu’il devait effectuer en Australie pour assister au sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth, a promis de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter une explosion de violences confessionnelles alors que l’ensemble des forces de l’ordre étaient déployées dans la région. «On estime le bilan final à 57 morts. Les restes des corps ont été entièrement retrouvés pour trente d’entre eux», a dit Prakash Solanki, administrateur adjoint du district de Panchamal dans l’État du Gujarat, où l’attaque a eu lieu. Selon H. Rao, responsable des forces de sécurité des chemins de fer (RPF), 17 hommes, 25 femmes et 15 enfants figurent parmi les morts. 80 personnes ont été blessées, dont de nombreux grands brûlés, a ajouté M. Solanki après que le bilan n’eut cessé de croître au fil des heures. «Dans le train, il y avait des corps carbonisés partout», a dit Mme Jayanti Ravi, administratrice du Panchamal. L’attaque s’est produite dans une partie de l’État à majorité musulmane lorsque le train ramenait des extrémistes de la ville d’Ayodhya, dans le nord de l’Inde, où des milliers de militants hindous se sont rassemblés pour pousser à la construction d’un temple sur le site d’une mosquée détruite. Cet édifice du XVIe siècle avait été rasé en 1992 par des extrémistes hindous. Des violences intercommunautaires avaient suivi, faisant quelque 2 000 morts. Un responsable de la police d’Ahmedabad, la capitale du Gujarat, a expliqué que les extrémistes hindous criaient des slogans en faveur de la construction du temple d’Ayodhya. Selon plusieurs sources, les assaillants étaient musulmans. Le Premier ministre a appelé hier le groupe organisant la mobilisation à Ayodhya, le Vishwa Hindu Parishad (VHP), à «cesser sa campagne et coopérer avec le gouvernement pour établir la paix et la fraternité dans le pays». «Notre position est claire sur Ayodhya. La solution ne viendra pas de l’agitation ou de la violence. Il n’y a que deux voies possibles, la discussion ou les tribunaux», a-t-il dit. Des incidents sporadiques ont éclaté dans le Gujarat à la suite de l’attaque du train. Une personne a été tuée et deux autres blessées, selon la RPF. Le ministre de l’intérieur de l’État Gordhanbhai Zadafia a dit que la situation était tendue et que l’ensemble des forces de sécurité, 70 000 hommes, avaient été déployés. Il a précisé que le train avait été bloqué peu après avoir quitté la gare de Godhra. «D’abord, des pierres ont été lancées puis les voitures ont été incendiées», a-t-il dit. M. Vajpayee a déclaré que toutes les mesures seraient prises pour empêcher une extension des violences. «C’est un incident très malheureux, tragique, a dit M. Vajapyee. Nous sommes très inquiets au sujet de cet incident. La sécurité nationale sera maintenue à tout prix». L’annonce de l’attaque a aussitôt fait monter la tension à Ayodhya où les extrémistes hindous ont dit s’en tenir à leur projet. Quelque 15 000 militants y sont rassemblés et ont promis de commencer le 15 mars à construire leur temple en dépit des avertissements du gouvernement et de la police. Trois mille hommes des forces de sécurité sont déployés autour du site, a indiqué RP Singh, responsable de la police locale. Quelque 8 000 autres sont en alerte. Les hindous sont convaincus que la mosquée était construite sur le lieu de naissance du dieu Ram et ont demandé au gouvernement son feu vert. Celui-ci a refusé de s’engager et le dossier a été renvoyé devant la justice.
Cinquante-cinq personnes ont été tuées hier dans l’ouest de l’Inde dans l’attaque et l’incendie d’un train transportant des extrémistes hindous voulant construire un temple sur l’emplacement d’une ancienne mosquée, ont déclaré des responsables. Le Premier ministre Atal Behari Vajpayee, qui a reporté le voyage qu’il devait effectuer en Australie pour assister au sommet des...
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