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Actualités - CHRONOLOGIE

Terrorisme - Moscou, mécontent, redoute une implantation US dans le Caucase Des experts américains en Géorgie pour former des unités antiterroristes

Washington a envoyé hier à Tbilissi des experts militaires censés aider les forces géorgiennes à se débarrasser des terroristes du réseau el-Qaëda présumés réfugiés à la frontière tchétchène, mécontentant Moscou qui craint une implantation américaine dans la région. Le chef d’état-major géorgien Djoni Pirskhalaïchvili a souligné que cette délégation américaine était à Tbilissi «dans le cadre d’un accord entre les États-Unis et la Géorgie signé l’an dernier et portant sur l’entraînement et l’équipement» des forces géorgiennes. Le Commandement des forces américaines en Europe (USAREUR) a d’ailleurs indiqué avoir envoyé en octobre dernier 40 militaires en Géorgie afin d’évaluer ses capacités militaires et d’établir un rapport actuellement en discussion entre Tbilissi et Washington. Moscou redoute de voir les militaires américains s’implanter dans le Caucase même si des responsables politiques russes y ont vu avec satisfaction une reconnaissance que la région constitue un nid du terrorisme international. Dix hélicoptères américains, dont quatre à vocation de maintenance, ont déjà été livrés aux forces géorgiennes, et 30 pilotes géorgiens ont suivi un entraînement aux États-Unis dans le cadre de cet accord, ont précisé les autorités géorgiennes. Les hélicoptères Huey, qui ne sont pas armés, doivent «faciliter la mobilité des forces géorgiennes pour la sécurité» du pays, a indiqué le général Peter Pace, chef d’état-major adjoint américain. Sept membres du département de la Défense sont dans l’ex-république soviétique pour la maintenance de ces hélicoptères, en plus de militaires dépendant de l’ambassade américaine, a précisé le général Pace. Selon un conseiller du ministre géorgien de la Défense, Mirian Kiknadze, les experts militaires américains, arrivés hier à Tbilissi en provenance de Bakou et repartant le soir même pour Erevan, doivent mettre au point avec les autorités géorgiennes «les prochaines visites d’experts-instructeurs». Le premier adjoint au ministre géorgien de la Sécurité, Irakli Alassania, a cependant assuré qu’il «n’était pas question» de mener une opération militaire «conjointe avec un quelconque pays» dans les gorges de Pankissi où, selon des informations russes et américaines, sont retranchés des terroristes du réseau el-Qaëda. Moscou voit d’un mauvais œil une présence militaire américaine dans cette ex-république soviétique du Caucase. Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a considéré qu’un «éventuel déploiement de soldats américains en Géorgie compliquerait encore la situation déjà difficile dans la région». Le président Vladimir Poutine ne s’est pas prononcé explicitement sur la collaboration américano-géorgienne, mais il a souligné, lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la Tchétchénie, la nécessité de «neutraliser les chefs de bandes armées et de couper les canaux d’alimentation en armes et en financements, ainsi que l’arrivée de mercenaires étrangers y compris depuis des territoires avoisinants». Moscou, qui mène selon l’appellation officielle une «opération antiterroriste» en Tchétchénie depuis octobre 1999, accuse Tbilissi de laisser des «terroristes» se réfugier sur son territoire dans les gorges de Pankissi, une région du nord de la Géorgie frontalière de la Tchétchénie. Après les attentats du 11 septembre aux États-Unis, Washington a reconnu que des rebelles tchétchènes maintenaient des liens avec le réseau el-Qaëda d’Oussama Ben Laden. Selon des responsables américains, des membres d’el-Qaëda se battent en Tchétchénie et des rebelles tchétchènes ont été entraînés dans les camps d’el-Qaëda en Afghanistan. Le président indépendantiste tchétchène Aslan Maskhadov a fait savoir par son service de presse qu’il «approuvait la décision des États-Unis de lutter contre les combattants d’el-Qaëda dans les gorges de Pankissi, s’il y en a».
Washington a envoyé hier à Tbilissi des experts militaires censés aider les forces géorgiennes à se débarrasser des terroristes du réseau el-Qaëda présumés réfugiés à la frontière tchétchène, mécontentant Moscou qui craint une implantation américaine dans la région. Le chef d’état-major géorgien Djoni Pirskhalaïchvili a souligné que cette délégation américaine était...