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Actualités - CHRONOLOGIE

DIPLOMATIE - Seif el-Islam préconise une nouvelle ère dans les relations entre la France et la Libye Le fils de Kadhafi expose à Paris sa vision du monde

Profitant d’un séjour à Paris où il a exposé ses peintures, Seif el-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen, a présenté sa vision des relations franco-libyennes et la place de son pays dans le monde. Invité à une conférence à l’Institut français des relations internationales (IFRI) devant un parterre de diplomates, d’hommes d’affaires et de chercheurs, Seif el-Islam, 30 ans, a insisté sur le fait qu’il exprimait ses propres vues, en préconisant «une nouvelle ère» dans les relations entre Paris et Tripoli, et vis-à-vis de l’Afrique. «Je ne représente pas le point de vue officiel», a-t-il affirmé mardi soir sans réussir vraiment à effacer l’impression de transmettre un message de son père le colonel Mouammar Kadhafi qui dirige la Libye depuis 33 ans. Sous l’œil de son mentor, Ahmad Kadhaf el-Dam – cousin du guide de la révolution, ex-chef des renseignements et actuel directeur du bureau des relations internationales du colonel Kadhafi – Seif el-Islam s’est lancé dans l’historique des relations agitées franco-libyennes avant d’évoquer l’avenir qu’il a souhaité plein de promesses. «Notre relation, avec ses hauts et ses bas, ressemble à celle d’un couple», a-t-il lancé en référence aux diverses étapes des rapports entre Paris et Tripoli depuis les années 80 (conflit du Tchad, bombardement et isolement de la Libye, puis procès fleuve après l’attentat contre l’avion d’UTA qui a fait 170 morts en 1989). Mais «les fantômes de l’histoire ne doivent plus venir nous hanter», a-t-il poursuivi appelant à une «nouvelle ère dans nos relations fondées désormais sur la transparence». Pour cela, «les mots seuls ne suffisent pas: il est temps de renforcer notre relation avec de nouveaux accords de coopération» notamment économiques, a indiqué Seif el-Islam. La France est très en retard par rapport à ses partenaires européens – l’Italie, l’Allemagne et la Grande-Bretagne – concernant sa présence en Libye. Malgré le contentieux juridique entre Londres et Tripoli sur l’affaire de Lockerbie, British Air a rapidement repris ses vols vers la Libye, après la suspension il y a deux ans des sanctions de l’Onu contre ce pays, alors qu’Air France attend toujours. La Libyan Arab Airlines vient d’inaugurer la reprise de ses vols avec Paris, suspendus depuis 10 ans, avec pour illustre premier passager Seif el-Islam lui-même. Autre piste avancée par Seif el-Islam : la coopération franco-libyenne en direction de l’Afrique «objectif n° 1 de notre leader». «Nous pourrions faire des choses ensemble pour ce continent, d’autant plus que la France a élargi ses intérêts qui ne se limitent plus aux seuls pays francophones et qu’elle ne soutient plus des dictatures», a-t-il affirmé. Il a proposé des actions communes dans le maintien de la paix ou l’investissement, afin «d’améliorer le niveau de vie des Africains». Selon lui, l’Union africaine, la disparition des barrières douanières et une monnaie unique, sous la houlette de Tripoli, ne peuvent qu’être bénéfiques aux exportations françaises. Tournant résolument le dos au monde arabe, comme son père, il a affirmé que le partenariat euro-méditerranéen n’intéressait pas la Libye «en raison de la présence d’Israël mais aussi de la Palestine». «La persistance du conflit entre eux gène le fonctionnement de cette instance», a-t-il dit lui préférant une formule plus retreinte limitée aux pays du sud de l’UE et les cinq pays du Maghreb (5+5), éventuellement élargie à l’Égypte et à la Grèce.
Profitant d’un séjour à Paris où il a exposé ses peintures, Seif el-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen, a présenté sa vision des relations franco-libyennes et la place de son pays dans le monde. Invité à une conférence à l’Institut français des relations internationales (IFRI) devant un parterre de diplomates, d’hommes d’affaires et de chercheurs, Seif el-Islam, 30 ans, a...