Aridi : Abdallah a adressé un message de paix à Israël

Dans une première réaction gouvernementale libanaise aux propositions officieuses du prince Abdallah d’Arabie saoudite, le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a estimé hier que le prince héritier saoudien a envoyé un message clair de paix au peuple israélien. «Avant le sommet arabe, c’est un message politique adressé aux États-Unis et en même temps au peuple israélien pour leur dire que, contrairement à ce que prétend le Premier ministre israélien Ariel Sharon, les Arabes veulent la paix», a déclaré M. Aridi à l’AFP. Le prince Abdallah a indiqué dimanche au journaliste Thomas Friedman, du New York Times, qu’il s’apprêtait à prononcer au sommet arabe de Beyrouth, prévu fin mars, un discours proposant des «relations normales avec Israël» en échange d’«un retrait total d’Israël des territoires arabes occupés conformément aux résolutions internationales», mais qu’il avait «changé d’avis quand Ariel Sharon a porté les actes de violence à un niveau sans précédent». Il a toutefois ajouté que le discours était rédigé et qu’il était dans son tiroir. Pour M. Aridi, «le message d’un des grands pays arabes et qui plus est, d’un grand pays islamique, est clair : nous sommes pour la normalisation». «Sharon, qui a tout essayé, que peut-il faire de plus aujourd’hui ?», s’est-il demandé à propos du nombre croissant de victimes tant du côté palestinien qu’israélien. M. Aridi a souligné que «Sharon semble embarrassé par la contestation de sa politique par des Israéliens», citant la pétition publiée mardi par le quotidien Haaretz et signée par un millier d’officiers réclamant le retrait unilatéral de la majeure partie de Cisjordanie et Gaza. La réaction de M. Aridi est intervenue après que plusieurs pays arabes se furent félicités des propositions du prince Abdallah, tout comme la France et, dans une moindre mesure, les États-Unis et Israël. De son côté, le député de Beyrouth Atef Majdalani, membre du bloc parlementaire du chef du gouvernement, Rafic Hariri, a qualifié de «courageuse» l’initiative du prince héritier saoudien. «Nous exhortons les États-Unis, le peuple juif et le lobby sioniste à saisir la portée de ces propositions qui constituent la seule voie d’accès à un règlement du problème du Proche-Orient sous tous ses aspects», a ajouté M. Majdalani. «Du moment que (le ministre israélien des Affaires étrangères) Shimon Peres juge “positive” l’attitude du prince Abdallah, il est tenu, au même titre que d’autres hommes politiques israéliens, de faire pression sur son gouvernement pour faire plier son chef (Ariel Sharon) et mettre un terme à ses agressions criminelles», a-t-il dit.