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Actualités - CHRONOLOGIE

JO 2002 - Doublé russe pour Yagudin et Plushenko en patinage artistique Le triomphe de la beauté pure (PHOTO)

Alexeï Yagudin et Evgueni Plushenko au sommet de leur art, et le patinage artistique messieurs prend des allures de féerie, celle qu’ont vécu les spectateurs du Salt Lake Ice center, où les deux Russes ont raflé les médailles d’or et d’argent des Jeux olympiques d’hiver. Avec ces deux virtuoses, la polémique n’a pas cours. Ils survolent leur spécialité et personne ne peut le contester. Pas même les juges qu’on a vus unanimes à les classer premier et deuxième. Le public américain lui-même s’est levé pour applaudir à tout rompre le programme des deux frères ennemis slaves. Il ne pouvait leur tenir rigueur d’avoir laissé les miettes du podium, la troisième marche assortie d’une médaille de bronze, à leur chouchou, Timothy Goebel, pourtant auteur d’une prestation de qualité. Certes, ce dernier a fait valoir une valeur technique proche de celle de ses vainqueurs, en exécutant pour la première fois dans une épreuve olympique trois quadruples sauts homologués par la Fédération internationale de patinage artistique (ISU). Mais son interprétation de Un Américain à Paris, de George Gershwin, répondait par trop aux critères esthétiques un peu tape-à-l’oeil et superficiels prisés par les Nord-Américains. Ceux-ci ont pu mesurer la différence avec la sensible lecture de L’homme au masque de fer, sur une musique de Nick Glennie-Smith, qu’a donnée Yagudin. Le Russe n’a pourtant pas lésiné sur les prouesses techniques en réussissant deux quadruples sauts, dont le premier en combinaison avec un triple et un double. Mais son âme slave conduisait ses pas de patineur et ouvrait les spectateurs à une forme d’expression plus profonde dont il s’est spontanément pénétré. Tsar restauré Plushenko a joué sur le même registre. Le grand échassier blond de la lointaine Saint-Pétersbourg avait, jeudi, la fibre latine, en interprétant Carmen, de Georges Bizet. Et son intense regard bleu semblait poursuivre une inaccessible habanera. Pour ne pas être en reste, Plushenko a lui aussi répété ses quads. Deux au total, dont un en combinaison avec un triple saut. À la faveur de cet équilibre entre le mérite technique et l’appréciation artistique de son mouvement, il a gagné trois places dans le libre. Insuffisant toutefois pour inquiéter un Yagudin retrouvé, jamais si performant que quand il mène la compétition de bout en bout, comme dans le concours olympique, où il a gagné les programmes court et libre. Il a bénéficié de l’avantage de patiner le dernier, ce qui lui a permis de mesurer que même son principal rival ne pourrait le battre. Avec cette médaille d’or, Yagudin est restauré tsar de toutes les patinoires de la planète. Champion du monde 1998, 99 et 2000, il avait dû passer son sceptre à Plushenko en 2001, à Vancouver. Cette saison, il a gagné la finale du Grand Prix ISU – dont le classement est identique à celui des J0 –, les championnats d’Europe et les Jeux olympiques, prouvant que son association avec l’entraîneur russe Tatiana Tarasova était un bon choix, quand il a quitté l’école d’Alexeï Mishin, le mentor de Plushenko. Tableau des médailles Or Arg Br Total 1 Allemagne 5 7 4 16 2 Norvège 5 5 0 10 3 États-Unis 3 6 5 14 4 Russie 3 4 2 9 5 Suisse 3 0 1 4 6 France 2 2 1 5 7 Finlande 2 1 1 4 8 Italie 2 1 1 4 9 Canada 2 0 2 4 10 Espagne 2 0 0 2 11 Autriche 1 2 7 10 12 Corée du Sud 1 1 0 2 13 Pays-Bas 1 1 0 2 14 Estonie 1 0 1 2 15 Croatie 1 0 0 1 16 Suède 0 1 2 3 17 Japon 0 1 1 2 18 Pologne 0 1 1 2 19 Bulgarie 0 0 1 1 20 Chine 0 0 1 1 21 République tchèque 0 0 1 1
Alexeï Yagudin et Evgueni Plushenko au sommet de leur art, et le patinage artistique messieurs prend des allures de féerie, celle qu’ont vécu les spectateurs du Salt Lake Ice center, où les deux Russes ont raflé les médailles d’or et d’argent des Jeux olympiques d’hiver. Avec ces deux virtuoses, la polémique n’a pas cours. Ils survolent leur spécialité et personne ne...