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Actualités - CHRONOLOGIE

Philatélie Centenaire des prix Nobel (photos)

Le 10 décembre, date de la commémoration de la mort du fondateur Alfred Nobel, a eu lieu la remise du 100e prix Nobel. Cette thématique toute particulière renferme un travail de recherche intellectuel par catégorie et de la façon dont ils ont été attribués. Nous allons passé en revue certaines de ces émissions de timbres illustrant les lauréats des prix Nobel, tout en commentant cette superbe série britannique émise fin décembre 2001. Grande-Bretagne Le Royaume-Uni, avec 94 lauréats, a mis en circulation une superbe série illustrant les six distinctions où chaque timbre est un petit bijou d’imprimerie. Pour la chimie, un pentagone noir agrémente le timbre de 2e classe. Ce motif est imprimé avec une encre spéciale qui change de couleur avec la chaleur. En posant votre doigt dessus, le noir devient gris et laisse apparaître une molécule de carbone 60. Sur un autre timbre, une mappemonde gravée orne le timbre consacré aux sciences économiques. C’est un exemple des combinaisons possibles entre les différents procédés d’impression. Ici la taille douce et l’offset. Rappelons toutefois que le premier prix Nobel de sciences économiques a été décerné en 1969, un an après son institution par la Banque de Suède lors de son tricentenaire. En toute logique, c’est une colombe qui symbolise le prix Nobel de la paix. Ici, la Poste anglaise a utilisé la technique du gaufrage sur le troisième timbre de la série. Une croix verte illustre la vignette dédiée au Nobel de physiologie ou médecine. En frottant l’enseigne des pharmacies, une agréable odeur d’eucalyptus se dégage, grâce aux microcapteurs présents sur le timbre. Attention, tout frottement endommage irrémédiablement le timbre. Le cinquième timbre de la série illustre un poème de T-S. Eliot, lauréat en 1948 pour la littérature. Ici, l’utilisation de l’offset a permis de rendre lisible le texte de l’écrivain malgré sa taille quasi microscopique. Le sixième timbre de la série illustre un hologramme commémorant le Nobel de physique. C’est une façon de rappeler que Dennis Gabor a obtenu ce prix en 1971 pour ses travaux sur l’holographie. Immanuel Nobel On ne peut présenter le fondateur des prix Nobel sans toutefois parler du drôle de personnage que fut son père, Immanuel Nobel, inventeur à tout crin, passionné d’explosifs. Né au début du XIXe siècle, il avait été mousse dans son adolescence, mais renonça à poursuivre une carrière de marin pour s’inscrire à l’école d’architecture de l’Académie de Stockholm. Il y obtint trois fois le premier prix... quoi qu’il eût à peine appris à lire. On aurait bien du mal à dresser une liste exhaustive de tout ce qu’il a imaginé au cours de son existence ; on y trouve : – des maisons en bois démontables ; – des planches faites du contre-collage de plusieurs feuilles de plaquage ; – d’autres obtenues par compressions des copeaux récupérés dans les scieries ; – on aura reconnu respectivement le préfabriqué, le contre-plaqué et l’aggloméré ; – ou encore un sac de soldat «en gomme élastique» servant également de matelas et de gilet de sauvetage, pour lequel Immanuel fonda la première usine de caoutchouc en Suède. – Mais l’une des inventions dont il était le plus fier était une arme capable «de détruire à grande distance les forces ennemies sur la terre et sur l’eau grâce à une charge de poudre enveloppée d’une carapace métallique», il s’agissait d’une mine qu’il proposa à l’état-major de son pays. Mais depuis l’avènement de la dynastie Bernadotte et la fin des guerres napoléoniennes, la Suède s’était engagée dans une politique de neutralité : son armée n’avait pas besoin de tels engins meurtriers. Génie multiforme, Immanuel Nobel était en revanche un piètre gestionnaire. En 1837, des faillites, des accumulations de dettes impossibles à payer l’amènent à se réfugier en Russie pour échapper à la prison. Son épouse et ses enfants, dont Alfred, né en 1833, ne rejoindront Immanuel à Saint-Pétersbourg qu’en 1842, après qu’il y aura solidement rétabli sa situation, grâce notamment à la fabrication de machines-outils de son cru et à l’installation des premiers systèmes de chauffage central à circulation d’eau chaude en Russie. Et aussi à la vente de sa «mine» à l’état-major russe, bien moins pacifique que son homologue suédois, Immanuel est alors suffisamment aisé pour confier l’éducation de ses enfants à des précepteurs particuliers. Alfred Nobel eut comme professeur un chimiste, Nicolai Zinin, et un historien et linguiste Lars Santesson. Il parlera couramment cinq langues (suédois, russe, français, allemand, anglais). Alfred Nobel Nicolai Zinin, en 1855, révèle à Alfred Nobel l’existence d’un explosif nommé «piraglicerina», inventé par l’Italien Sobrero, très intéressant au point de vue des théories chimiques mais dont on ne peut alors envisager aucune utilisation pratique. Et pour cause : il explose quand bon lui chante, parfois même spontanément en cours de préparation. Passé sa 16e année, Alfred part pour le grand voyage de la découverte du monde, qui parachève encore à l’époque l’éducation des jeunes gens comme il faut. Il durera trois ans et lui fera découvrir l’Angleterre, la France, l’Italie, l’Allemagne et les États-Unis. Lorsqu’il regagne Saint-Pétersbourg, en 1852, c’est pour être l’associé avec son père dans les florissantes Fonderies et ateliers mécaniques Nobel et Fils, Immanuel est devenu riche. La guerre de Crimée, en 1854-1855, l’enrichira plus encore. L’armée russe lui commande en grande quantité canons, fusils, fournitures diverses et de ces fameuses mines qui, mouillées en nombre dans le golfe de Finlande, protégeront Kronstadt et Saint-Pétersbourg d’un débarquement de la Marine française. Enrichi par la guerre, Immanuel se retrouve immanquablement ruiné par la paix, car il n’est pas homme à bien gérer les crises et les reconversions. Ses usines ont tourné à plein rendement pour honorer ses commandes, il les a agrandies. La fin du conflit le laisse à la tête d’une structure surdimensionnée. Il fait faillite et regagne la Suède, abandonnant à Alfred et ses frères le soin de sauver ce qui peut encore l’être en Russie. Père et fils sont pourtant persuadés d’une chose : en pleine Révolution industrielle, le monde a besoin d’un explosif nouveau. Pas pour la guerre mais pour le progrès, pour creuser des galeries de mine, des puits de pétrole, pour ouvrir des routes, des tunnels... La nitroglycérine, fille directe de la piroglicerina de Sobrero, pourrait être celui-là, mais il reste à la fabriquer de façon industrielle, et surtout à inventer le détonateur adéquat. Sans le savoir, chacun cherche de son côté. Enfin, en 1862, Alfred peut écrire à son père : «Je l’ai trouvé». Tous deux se retrouvent à Stockholm et se mettent à fabriquer de la nitroglycérine comme des fous, la stockant chez eux, en pleine ville et en totale inconscience... Dans notre prochain article Nobel 2, nous commenterons la vie d’Alfred Nobel et ses douze explosions qui ont fait de lui un des plus grands génies de l’histoire. Bruno ZOSIMO
Le 10 décembre, date de la commémoration de la mort du fondateur Alfred Nobel, a eu lieu la remise du 100e prix Nobel. Cette thématique toute particulière renferme un travail de recherche intellectuel par catégorie et de la façon dont ils ont été attribués. Nous allons passé en revue certaines de ces émissions de timbres illustrant les lauréats des prix Nobel, tout en commentant cette...