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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’amphithéâtre de l’USJ « Wind Quintet », sous les auspices du vent(photos)

C’est sous l’empire et l’emprise du vent que sont placées cette semaine les destinées musicales du Conservatoire national supérieur de musique. «Wind Quintet» est tout simplement le nom de l’ensemble de cinq musiciens sous les feux de la rampe à l’amphithéâtre Pierre Abou Khater (Campus des Sciences Humaines-USJ) pour interpréter des partitions de Cambini, Jianu, Klughardt et Rimsky-Korsakov. Sur scène, Nabil Mroué (flûte), Robert Gyoker (hautbois), Marius Ivancia (clarinette), Tomasz Gniatkowski (basson) et Gisca Garil (cor) pour dire toutes les intempéries et les embellies d’un programme assez particulier et où les compositeurs (à part Korsakov) ne sont guère très familiers au public. Belle révélation et plaisir de découvrir un monde sonore riche, régi surtout par les ouragans et les zéphyrs... Ouverture avec la quintette n°3 de Cambini dans ses trois mouvements alternant gravité, douceur et vivacité. Célèbre pédagogue du violon (on lui doit une méthode de solfège), contemporain de Boccherini dont on a d’ailleurs souvent confondu sa musique avec la sienne, Cambini, triste héros d’une histoire plus romanesque qu’un roman de cap et d’épée, est mort un peu injustement oublié malgré une œuvre riche et importante. On l’a réhabilité depuis 1980, et les mélomanes le redécouvrent aujourd’hui, séduits surtout par sa sensibilité moderne ainsi que par ses oppositions mélodiques et rythmiques. Atmosphère bien différente avec le divertissement rustique de V.S. Jianu dans ses cinq mouvements conjuguant avec bonheur et une sorte de joie bien «champêtre», brio, gravité, grâce et légèreté, le tout imprégné d’un certain esprit folklorique des pays de l’Est. Après l’entracte, place à un nouveau quintette n°79 cette fois de A. Klughardt. Cinq mouvements aussi, dominés par un rythme vif et, certains moments, d’une douce rêverie tel cet andante grazioso. Pour terminer, une œuvre célébrissime, courte, concise, percutante et (littéralement) vibrionnante de l’un des plus pétillants compositeurs russes, Le vol du bourdon de Rimsky-Korsakov. «Je n’aime pas le chagrin, les deuils, les messes commémoratives. Si vous voulez un jour penser à moi, quand je ne serai plus là, écoutez simplement ma musique…». Ainsi s’exprimait le compositeur de Shéhérazade dont on écoute ici, ravi et médusé, son Vol de bourdon aux élytres lâché à une vitesse de toupie folle... Authentique morceau de bravoure (par la célérité et la féerie d’un thème réaliste mais insaisissable), cette œuvre, d’une rapidité à couper le souffle, toute en volutes tourbillonnantes, dans une transcription pour instruments à vent, a tout pour séduire et enthousiasmer. Salves d’applaudissements d’un public tout ébouriffé entre tornades orageuses et brises caressantes... En musique, le vent a toutes les voix et tous les pouvoirs. De l’écouter ainsi sagement assis dans un fauteuil, on réalise à quels horizons lointains et mystèrieux il peut nous entraîner... Edgar DAVIDIAN
C’est sous l’empire et l’emprise du vent que sont placées cette semaine les destinées musicales du Conservatoire national supérieur de musique. «Wind Quintet» est tout simplement le nom de l’ensemble de cinq musiciens sous les feux de la rampe à l’amphithéâtre Pierre Abou Khater (Campus des Sciences Humaines-USJ) pour interpréter des partitions de Cambini, Jianu,...