Les États-Unis non concernés « par la date et le lieu » du sommet arabe

Commentant les informations de presse diffusées le week-end dernier, selon lesquelles les États-Unis tenteraient d’obtenir l’ajournement du sommet arabe cyclique, prévu à Beyrouth les 27 et 28 mars, la chargée d’affaires américaine au Liban, Carol Calin, a déclaré hier au palais Bustros que son pays n’était pas concerné «par la date et le lieu» de la tenue de cette conférence. «Dans le cas où il y aurait un malentendu dans l’esprit des Libanais, je tiens à répéter que les États-Unis ne prennent absolument pas position sur la date et le lieu du sommet. C’est une affaire qui relève des membres de la Ligue arabe», a-t-elle dit. Pour les observateurs, il est cependant clair que cette mise au point n’équivaut pas à un démenti. De sources informées citées par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, on relève en effet que Mme Calin a pris soin de dire que Washington ne se sentait pas concerné par la date et le lieu du sommet, ce qui signifie qu’il en est tout autrement des sujets à l’ordre du jour et des résultats de la conférence. D’autre part, ces mêmes sources soulignent que les assurances fournies par la chargée d’affaires émanent du département d’État. Or, il se trouve que l’influence de ce dernier sur la politique de la Maison-Blanche semble actuellement plus que faible, de l’aveu même des hauts responsables de la diplomatie américaine. C’est d’ailleurs, à en croire ces sources, le président George Bush lui-même qui avait souhaité auprès du roi Abdallah II de Jordanie, actuel président du sommet arabe, d’envisager un ajournement pour ne pas permettre que le sommet se transforme en joute antiaméricaine ou qu’il favorise un renflouement du Hezbollah.