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Actualités - ANALYSE

Exécutif - Le gouvernement ne bénéficie que de quelques mois pour redresser la situation Deux gageures à tenir : privatiser et mettre fin au gaspillage

Les 83 députés qui ont voté en faveur du budget 2002 ont, en réalité, renouvelé leur confiance au gouvernement pour sa politique économique et financière. C’est ce qu’affirment de nombreux observateurs qui soulignent que le débat budgétaire a largement dépassé le cadre purement financier pour se placer plutôt à un niveau essentiellement politique. Maintenant que le budget 2002 a été voté, le gouvernement se doit de relever un double défi : la mise en chantier du processus de privatisation et l’application d’une politique stricte d’austérité pour résorber le poids de la dette publique. Et dans le contexte actuel, les 83 députés qui ont avalisé la loi de finances partagent désormais une lourde responsabilité avec l’Exécutif. En effet, si le gouvernement échoue dans sa mission, les parlementaires loyalistes seront, en toute logique, tenus pour responsables de leur décision de donner un nouveau feu vert au cabinet Hariri pour qu’il aille de l’avant dans sa politique économico-financière. Le gouvernement a ainsi les coudées franches et devrait, dans un premier temps, s’atteler à mettre un terme à la confusion et au flottement qui ont marqué les premiers jours de la mise en application de la TVA. Le président Émile Lahoud a d’ailleurs été très clair sur ce plan en soulignant la nécessité de renforcer les opérations de contrôle pour éviter tout abus dans l’application de la TVA qui devrait rapporter à l’État près de 600 millions de dollars par an. Dans un deuxième temps, l’Exécutif devra s’attaquer à l’épineux dossier de la privatisation. Le Premier ministre Rafic Hariri a affirmé il y a quelques jours que l’année 2002 sera celle de la privatisation de divers services publics, dont notamment les télécommunications, l’électricité et même la régie de tabac. Comme l’a souligné le ministre des Finances, Fouad Siniora, dans sa réponse aux députés au terme du débat budgétaire, les recettes provenant de la privatisation serviront entièrement à réduire la dette publique et plus particulièrement le service de la dette. Encore faut-il trouver acquéreur pour ces services publics. Ce problème se pose principalement pour l’électricité dont l’appareil administratif devrait être impérativement assaini pour que les investisseurs étrangers soient intéressés à prendre en charge ce secteur. Cela implique aussi que la perception des factures soit réorganisée pour garantir que tous les abonnés couvrent les frais de leur consommation en électricité. Autre défi que le cabinet Hariri se doit de relever à court terme : l’application d’une politique stricte d’austérité. Certains experts économiques soulignent que le Trésor pourrait faire une économie de près de 600 millions de dollars par an si les responsables officiels parvenaient à réduire les dépenses dans un certain nombre de ministères et d’administrations publiques. C’est à cette seule condition que la Banque du Liban parviendra à poursuivre sa politique de soutien à la livre libanaise. À en croire plusieurs observateurs, le pouvoir bénéficie encore d’un sursis de cinq à six mois pour redresser la situation sur le plan économique et financier. Si à la fin du premier semestre, le gouvernement réussit son pari, le pays parviendra à remonter la pente. Dans le cas contraire, l’explosion sociale risquerait de poindre sérieusement à l’horizon. Émile Khoury
Les 83 députés qui ont voté en faveur du budget 2002 ont, en réalité, renouvelé leur confiance au gouvernement pour sa politique économique et financière. C’est ce qu’affirment de nombreux observateurs qui soulignent que le débat budgétaire a largement dépassé le cadre purement financier pour se placer plutôt à un niveau essentiellement politique. Maintenant que le...