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Actualités - OPINION

SOMMET ARABE - Les pays de la Ligue appelés à prendre des décisions courageuses Le temps des graves échéances et des choix difficiles

Selon un diplomate arabe, le sommet qui se tiendra fin mars à Beyrouth ne devra être comparable ni à la conférence des ministres des Affaires étrangères de décembre 2001 ni à celui des ministres arabes de l’Intérieur qui vient de se tenir dans la capitale libanaise. Ce sera le sommet des choix difficiles, le sommet de la confrontation générale, si Israël persiste à refuser un règlement juste et global de la crise régionale, dans le respect des résolutions internationales, et à vouloir imposer sa paix à lui. Car pour le diplomate cité, la politique du brin d’olivier et du fusil n’a pas de sens avec un Ariel Sharon qui ne brandit que le seul fusil. Il faut dire qu’Israël a réussi jusqu’à présent, en raison de la désunion des Arabes et des prises de position contradictoires au sujet de l’Autorité palestinienne, à obtenir des Palestiniens concession sur concession. L’accord d’Oslo ne semble pas devoir échapper à la règle, car le voici sur le point d’être aboli, pour être remplacé par un autre. En tout état de cause ajoute le diplomate, si un accord de cessez-le-feu stable et durable n’est pas conclu d’ici à la tenue du sommet arabe, et si Israéliens et Palestiniens ne sont pas revenus à la table des négociations pour reprendre leurs pourparlers sur la base des principes de Madrid et des résolutions internationales, ce qui paraît très difficile, le sommet ne pourra manquer de prendre des décisions courageuses, par une radicalisation et un élargissement de l’action de l’intifada, en sorte qu’elle puisse être lancée à partir de n’importe quel point de la frontière israélienne avec les pays arabes, à charge pour les armes utilisées de ne plus être limitées en portée, mais susceptibles d’établir un «équilibre de la terreur» entre les belligérants. Logiquement, il ne semble pas y avoir d’autre moyen pour obliger Ariel Sharon à refaire ses comptes, voire à l’obliger à céder la place à un gouvernement modéré qui croit vraiment que la paix repose sur la justice, et passe par un règlement global. Voilà pourquoi, selon la source citée, les Arabes ne doivent plus hésiter «entre une guerre contre Israël, qu’ils redoutent d’engager, et une paix injuste, qu’ils ne peuvent accepter». En effet, si la résistance libanaise a réussi à obliger Israël à retirer ses troupes du Liban, il n’y a pas de raison pour que, judicieusement appuyée politiquement et financièrement par les Arabes, l’intifada ne puisse obliger Israël à se plier aux résolutions internationales, et à prendre conscience que sa poursuite a de graves conséquences, notamment économiques, pour l’État hébreu. Les Arabes pourront-ils unifier leurs visions des choses, si le cours de la situation ne change pas ? Pour la source diplomatique citée, la chose paraît difficile, à moins que cela ne soit effectué sous la pression populaire. Mais si les foules arabes restent aussi sages qu’elles le sont en ce moment, il ne faudra pas s’attendre de la part du sommet arabe à autre chose que des décisions ordinaires. Il faut toutefois avouer, ajoute le diplomate cité, qu’Israël a réussi à exploiter à fond la carte du 11 septembre à son profit, assimilant sa lutte contre les Palestiniens à la lutte des États-Unis contre le terrorisme, et soulignant que cette lutte est une question de vie ou de mort pour l’État hébreu, et que l’Autorité palestinienne n’étant pas parvenue à mater les organisations radicales, c’est à Israël de le faire Avec les États-Unis à ses côtés, Israël va obliger l’Autorité palestinienne soit à capituler devant les conditions de l’État hébreu, soit à continuer de subir le matraquage israélien. La force de Sharon ayant été de convaincre non seulement les États-Unis, mais même la population israélienne, qu’il mène pour elle la «bataille du destin». Émile KHOURY
Selon un diplomate arabe, le sommet qui se tiendra fin mars à Beyrouth ne devra être comparable ni à la conférence des ministres des Affaires étrangères de décembre 2001 ni à celui des ministres arabes de l’Intérieur qui vient de se tenir dans la capitale libanaise. Ce sera le sommet des choix difficiles, le sommet de la confrontation générale, si Israël persiste à...