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Actualités - CHRONOLOGIE

L’équipe Hariri n’a pas été à la hauteur, estime Abi Nasr

L’intervention de M. Neemetallah Abi Nasr, député de Kesrouan-Jbeil, est plus politique qu’économique. C’est que le député croit ferme qu’un redressement économique est impossible en l’absence d’une réforme politique qui redonnerait essentiellement au Liban sa liberté de décision. Il entame d’ailleurs son intervention par ce point avant de rappeler que les craintes qu’il avait formulées au sujet des conséquences de la politique économique suivie depuis l’année dernière par le gouvernement se sont confirmées. «Nous avions dit que la politique des portes et des airs ouverts allait accentuer le marasme et c’est ce qui s’est passé», fait-il valoir, en soulignant qu’une stimulation des investissements commande le recours à quatre mesures : «Assurer un minimum de protection à la production locale, réduire les taux d’intérêt, réviser les accords commerciaux déséquilibrés et instaurer l’État de droit». M. Abi Nasr fait cependant remarquer que le gouvernement s’est montré «incapable» d’adopter ces mesures qu’il a «remplacées par d’autres, faciles à prendre sur le plan politique parce qu’elles ne risquent pas d’embarrasser la Syrie». Plusieurs fois au cours de son intervention, il appelle au rééquilibrage des relations entre Beyrouth et Damas. Le député reproche à l’Exécutif d’avoir surévalué les recettes en 2001. Il le critique pour sa politique fiscale «parce que les taxes indirectes représentent désormais 77,2 % des recettes fiscales» et que les revenus de la TVA «doivent servir à compenser les sommes perdues après la réduction des taxes douanières et à combler le déficit plutôt qu’à rendre les produits libanais compétitifs à l’exportation». Selon le député, le gouvernement aurait dû attendre jusqu’en 2004, comme la Syrie, pour mettre en vigueur la TVA «parce que son institution à l’heure actuelle favorisera la contrebande». M. Abi Nasr met en doute la capacité de l’État à percevoir cette taxe «en raison du fonctionnement de l’Administration qui remonte à l’époque ottomane», avant de critiquer la gestion officielle du dossier administratif. «Les conflits entre les pôles du pouvoir et la légérète avec laquelle le gouvernement traite avec un Parlement qui lui accorde quand même sa confiance ne sont que la conséquence d’un état de fait politique des plus bizarres taillé à la mesure des intérêts politiques locaux et régionaux et né d’une loi électorale imposée», commente-t-il avant de dresser un bilan négatif du mandat Hariri, sur le plan politique et économique. Il évoque le problème des camps palestiniens, le dossier des naturalisations, de l’autonomie de la justice et des arrestations arbitraires. Chômage et émigration Comme le chef de l’État, dimanche en Conseil des ministres, M. Abi Nasr énumère les projets gouvernementaux promis sans être exécutés. Il s’arrête particulièrement sur l’aggravation du chômage et de l’émigration qui sont, souligne-t-il, une conséquence de la mauvaise gestion du dossier économique. Un recensement, effectué l’année dernière et dont les résultats n’avaient pas été, selon lui, publiés, montre que le nombre de Libanais est passé de 4 400 000 en 1997 à 3 496 000 en 2000, ce qui signifie qu’en quatre ans, 508 000 Libanais ont émigré. Parallèlement, le taux de chômage s’élève à 26 % et le salaire moyen d’un Libanais est passé de 876 000 livres en 1997 à 677 000, soit une réduction de 22,7 %, dit-il. Quant au pouvoir d’achat des Libanais, il a régressé de 24,1 %. «Qu’en sera-t-il après la mise en vigueur de la TVA ?» se demande le député. M. Abi Nasr lance un vibrant appel à une réforme politique et s’adresse particulièrement à l’opposition qu’il a invitée à unifier ses rangs pour qu’elle constitue avec le camp loyaliste le noyau d’un vrai gouvernement d’entente. « Abou el-Abed » au Parlement – Pour montrer que le Liban est défavorisé par la signature du projet d’association libano-européenne, M. Youssef Maalouf raconte une blague dont le héros n’est autre que le personnage folklorique libanais Abou el-Abed qui se présente un jour à M. Hariri comme étant son associé. Quand le chef du gouvernement, étonné, ouvre de grands yeux, Abou el-Abed s’empresse de préciser : «Mais je détiens une action à Solidere dont vous êtes actionnaire aussi». «Et nous sommes comme Abou el-Abed par rapport à l’Union européenne», conclut-il. – M. Élie Skaff montre au député Gebran Tok, par ailleurs son beau-père, des photos de famille prises à Noël. – Au moment où le ministre des Finances donnait lecture du rapport de son département, M. Omar Karamé, l’interrompt : «Mais nous les connaissons par cœur, ces chiffres». «Lisez-les bien alors», rétorque M. Fouad Siniora, sans le regarder. Quelques chiffres Les dépenses prévues pour 2002 sont de 9 375 milliards de livres et les recettes prévues s’élèvent à 5 565 milliards de livre, soit un déficit de 40, 6 %. Le déficit qui était prévu pour 2001 était de 51 %. Le projet de budget 2002 prévoit des dépenses en réduction de 5 % et des revenus en hausse de 15,3 % par rapport au budget de l’année dernière. Le déficit budgétaire, qui a représenté l’an dernier 22 % du PIB, est aggravé par le service de la dette publique qui atteignait au 31 décembre 2001 les 28,5 milliards dollars, soit environ 170 % du PIB.
L’intervention de M. Neemetallah Abi Nasr, député de Kesrouan-Jbeil, est plus politique qu’économique. C’est que le député croit ferme qu’un redressement économique est impossible en l’absence d’une réforme politique qui redonnerait essentiellement au Liban sa liberté de décision. Il entame d’ailleurs son intervention par ce point avant de rappeler que les...