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Immigration - 15 nouvelles tentatives de suicide ou de mutilation parmi les boat people L’Australie inflexible sur la détention des demandeurs d’asile

Le gouvernement conservateur australien a refusé vendredi d’assouplir sa politique de détention des demandeurs d’asile en dépit de quinze nouvelles tentatives de suicide ou de mutilation dans un centre pour réfugiés de l’Australie méridionale. Le Premier ministre John Howard a catégoriquement exclu tout changement à la politique de détention obligatoire des boat people, malgré la proposition écrite d’un regroupement d’associations humanitaires et de défense des droits de l’homme de prendre en charge 800 demandeurs d’asile. «Je souhaite dire très clairement que nous n’avons pas l’intention d’abandonner cette politique de détention, qui a été soutenue et mise en place avant notre gouvernement», a-t-il déclaré à la chaîne Nine Television. «Si ces personnes étaient remises entre les mains de groupes humanitaires, cela ne ferait qu’inciter d’autres gens à venir», a ajouté M. Howard. Ces associations, parmi lesquelles la Commission catholique pour la justice, la Société de Saint-Vincent-de-Paul ou l’association des Nations unies d’Australie, ont demandé la remise en liberté de la quasi-totalité des 800 immigrants illégaux du centre de Woomera. Cet établissement, situé en lisière du désert australien, est le théâtre d’une rébellion de détenus qui protestent contre leurs conditions de détention et la lenteur des procédures de demandes d’asile. Grève de la faim Plus de 200 réfugiés afghans, dont 37 enfants, observent depuis plus d’une semaine une grève de la faim. Parmi eux 44, dont un enfant, se sont cousus la bouche en signe de protestation. À la demande du gouvernement, une dizaine d’enfants ont été retirés de ce centre jeudi et vendredi après qu’un jeune garçon eut été forcé à se faire coudre les lèvres malgré ses protestations. Dans la nuit de jeudi à vendredi, 15 détenus ont tenté de se suicider. Jeudi, 20 autres détenus dont un adolescent de 16 ans avaient tenté de se pendre. Depuis le début de la crise, 29 personnes ont également essayé de s’empoisonner et 22 autres se sont automutilées, a indiqué un porte-parole des services de l’immigration. Alors que certains demandeurs d’asile sont détenus à Woomera depuis deux ans, les associations humanitaires ont dénoncé le «profond traumatisme» causé aux réfugiés, qui les incitait «à poursuivre leur mouvement de protestation». «Nous sommes très inquiets, car bientôt il risque d’y avoir des morts dans cet établissement», ont-elles indiqué dans leur courrier adressé au gouvernement. La secrétaire générale de la Croix-Rouge australienne, Martine Letts, a pour sa part condamné l’analyse du gouvernement, qui considère que les grévistes de la faim afghans exploitent leurs enfants pour tenter d’obtenir l’asile en Australie. «Des enfants dont les parents s’occupent convenablement ne se cousent pas les lèvres», a déclaré le Premier ministre John Howard à une radio commerciale. La crise au centre de Woomera est intervenue après une décision de Canberra de suspendre les demandes d’asile de 2 000 réfugiés afghans au motif que la chute des talibans ne justifiait plus leur requête.
Le gouvernement conservateur australien a refusé vendredi d’assouplir sa politique de détention des demandeurs d’asile en dépit de quinze nouvelles tentatives de suicide ou de mutilation dans un centre pour réfugiés de l’Australie méridionale. Le Premier ministre John Howard a catégoriquement exclu tout changement à la politique de détention obligatoire des boat people,...