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Les cercles loyalistes minimisent l’effet déstabilisateur de l’attentat

Les milieux officiels se veulent rassurants en minimisant quelque peu la portée politique et déstabilisatrice de l’assassinat de l’ancien député et ministre Élie Hobeika. Certes, les circonstances dans lesquelles a été planifié et exécuté cet attentat relèvent d’un travail de professionnels. Un acte dans lequel sont certainement impliquées des fractions étrangères. Il reste que les sources proches du pouvoir affirment que cet assassinat ne saurait remettre en cause la stabilité interne et ne devrait pas être inscrit dans le sillage de la longue série d’attentats qui ont marqué la guerre libanaise. Pour les milieux officiels, il ne fait aucun doute que l’assassinat d’Élie Hobeika est lié à l’affaire des massacres de Sabra et Chatila, plus précisément à la procédure judiciaire engagée à ce propos devant les tribunaux de Bruxelles contre le Premier ministre Ariel Sharon. Dans ce contexte, les sources loyalistes rapportent certains détails sur les craintes ressenties par l’ancien ministre et député ces derniers temps, en ce qui concerne les retombées du déroulement de l’affaire de Sabra et Chatila. L’un des proches collaborateurs de Hobeika indique notamment qu’au lendemain du décès, il y a quelques jours, de l’ancien député Jean Ghanem – le compagnon de route et allié politique de l’ancien ministre – Hobeika lui a déclaré : «Ce qui est arrivé à Jean Ghanem est un message clair qui m’est adressé. Il s’est avéré en effet qu’il existe de nombreux points d’interrogation autour des circonstances de l’accident qui lui a coûté la vie». Le député du Metn-Nord et ancien vice-Premier ministre Michel Murr indique pour sa part qu’il a rencontré Élie Hobeika il y a quelques semaines, après les déclarations qu’il avait faites au sujet du massacre de Sabra et Chatila. Hobeika avait alors accusé explicitement Israël, et plus particulièrement le Premier ministre Ariel Sharon, d’être responsables du massacre de Sabra et Chatila. Il avait alors affirmé qu’il détenait des documents compromettants à ce sujet. À la suite de ces déclarations, M. Murr a rencontré Hobeika pour lui demander de demeurer sur ses gardes au cours de ses déplacements car il ne manquerait pas d’être la cible d’Israël «qui a très mal accueilli ces propos». «Les Israéliens risquent de t’avoir même à ton domicile», aurait dit M. Murr au ministre disparu. Ce dernier lui aurait alors répondu : «Je m’en remets à la volonté de Dieu». En tout état de cause, les sources proches du pouvoir affirment que Hobeika a transmis «des informations précises» sur le massacre de Sabra et Chatila aux sénateurs belges qui ont effectué récemment une visite d’information à Beyrouth. Hobeika a tenu une réunion de plus de deux heures à cette fin avec la délégation belge, à sa résidence de Hazmieh. Mais indépendamment de ce dossier qui fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs années, les milieux loyalistes soulignent qu’Israël a sans nul doute commandité l’assassinat de Hobeika dans le but de torpiller le prochain sommet arabe et afin de prouver que les services israéliens sont encore en mesure d’agir dans des régions considérées comme un sanctuaire syrien. Philippe ABI AKL
Les milieux officiels se veulent rassurants en minimisant quelque peu la portée politique et déstabilisatrice de l’assassinat de l’ancien député et ministre Élie Hobeika. Certes, les circonstances dans lesquelles a été planifié et exécuté cet attentat relèvent d’un travail de professionnels. Un acte dans lequel sont certainement impliquées des fractions étrangères. Il reste...