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Actualités - OPINION

Sommet arabe - Tout dépendra de l’évolution régionale Pronostics prématurés au stade actuel

Pilier de multiples gouvernements du présent régime, un ex-responsable souligne qu’au stade actuel tout pronostic sur le prochain sommet arabe serait prématuré. Car les résolutions dépendront, bien évidemment, d’une situation régionale manifestement sujette, dans cette phase, à une mutation majeure, relevant de deux éléments principaux qui ne manquent pas de corrélation, le conflit israélo-palestinien et la lutte contre le terrorisme. Cet ancien ministre estime pour sa part que Sharon va encore accentuer les pressions militaires, économiques et diplomatiques sur l’Autorité palestinienne jusqu’à atteindre le but qu’il s’est fixé. À savoir enterrer le projet d’État palestinien, au profit d’un statut définitif d’autonomie partielle. Sharon place dès lors l’Autorité devant le dilemme suivant : ou bien mettre un terme pour de bon à l’intifada en neutralisant les organisations qualifiées de terroristes, et cela au risque d’une guerre civile palestinienne. Ou bien reconnaître son impuissance et laisser le gouvernement israélien traiter directement ce volet par des arrestations ou des liquidations physiques. Ce qui signifierait le torpillage du processus de paix, du moment qu’Arafat, maintenu en résidence surveillée à Ramallah, n’aurait plus qualité d’interlocuteur valable, ni aux yeux des Israéliens ni à ceux de son propre peuple qu’il n’aurait pas su protéger. L’alternative ainsi posée est donc un piège flagrant. Comment Arafat pourrait-il le déjouer ? Peut-être en donnant quelques gages, comme les interpellations d’activistes actuellement en cours, sans trop attiser le conflit intérieur palestinien. En tout cas, poursuit la source citée, il paraît probable qu’Israël doive d’abord se déclarer assez satisfait pour permettre au leader palestinien de gagner Beyrouth en mars afin de participer au sommet arabe et pour accepter de reprendre les pourparlers, qui déboucheraient sur la création conditionnelle d’un État palestinien, habilité à négocier le tracé définitif des frontières, la question de Jérusalem, les colonies et le problème des réfugiés. En attendant que l’on soit fixé du côté du conflit israélo-palestinien, il reste possible qu’il y ait du nouveau du côté syro-israélo-libanais, pense cet ancien ministre, qui n’exclut pas que peu avant le sommet de Beyrouth, Israël s’engage à se retirer de l’enclave de Chebaa, pour court-circuiter d’éventuelles résolutions de soutien arabe à la résistance libanaise armée et au Hezbollah, le sommet pouvant alors privilégier plutôt la récupération de Chebaa par les voies diplomatiques. Les pourparlers trilatéraux pourraient alors reprendre, sous l’égide des Américains comme de l’Onu, pour aboutir éventuellement à un retrait israélien du Golan jusqu’aux lignes du 4 juin 1967, tandis que l’armée libanaise se déploierait enfin le long de la frontière au Sud. Quant aux réfugiés palestiniens installés dans ce pays, leur cas resterait lié aux négociations finales israélo-palestiniennes. Mais, estime l’ancien ministre, il n’est pas exclu qu’à l’avenir, en cas d’extinction de l’intifada, privant les réfugiés de tout prétexte pour rester armés, le Liban investisse les camps, avec l’assentiment sinon avec le concours des Syriens, pour que ces concentrations cessent d’être des îlots d’insécurité et des détonateurs dangereux. De même, une fois réglé le problème de Chebaa, le Hezbollah se verrait enjoindre de remettre son arsenal à l’État libanais. Et de se contenter d’un rôle politique et social, comme l’ont fait toutes les formations qui disposaient de milices lors de la guerre intérieure. Émile KHOURY
Pilier de multiples gouvernements du présent régime, un ex-responsable souligne qu’au stade actuel tout pronostic sur le prochain sommet arabe serait prématuré. Car les résolutions dépendront, bien évidemment, d’une situation régionale manifestement sujette, dans cette phase, à une mutation majeure, relevant de deux éléments principaux qui ne manquent pas de...