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Liban-UE - Le ministre espagnol des AE appelle à stopper la spirale de la violence au P-O Piqué : « Ne pas céder au désespoir »

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Piqué, a appelé hier à Beyrouth à un arrêt de la spirale de la violence au Proche-Orient et souligné qu’il ne fallait pas céder au désespoir, en se promettant de relancer les efforts européens en faveur d’une paix juste et globale dans la région. M. Piqué, dont le pays assure ce semestre la présidence tournante de l’Union européenne (UE), est arrivé à Beyrouth en matinée, dernière étape d’une tournée régionale, en compagnie d’une délégation comprenant notamment le coordinateur de l’UE au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos. Le ministre espagnol était déjà venu au Liban l’année dernière, mais à l’époque il ne présidait pas encore le Conseil européen. Au terme d’un entretien à Baabda avec le président de la République, Émile Lahoud, M. Piqué a fermement condamné l’attentat de Hadéra et a appelé le gouvernement israélien à faire preuve de retenue dans sa riposte. «Nous sommes choqués par les événements qui ont eu lieu hier (jeudi) en Israël. Nous condamnons avec fermeté ce type d’actes terroristes», a déclaré M. Piqué à la presse. «C’est très important d’arrêter les responsables et de les faire comparaître devant la justice», a-t-il dit. «Il faut poursuivre les efforts avec toutes les parties pour mettre un terme à la spirale permanente de violence et de terreur, et récupérer le processus de paix sans se laisser aller au désespoir», a-t-il ajouté. Avant de prendre l’avion pour Beyrouth, M. Piqué avait déclaré à Damas hier matin à l’agence espagnole Europa Press que «face à la gravité de l’attentat, une réaction israélienne était prévisible». «Ce qu’il faut maintenant, c’est qu’il y ait suffisamment de retenue» de la part d’Israël afin que sa riposte «n’aboutisse pas à un effondrement total des territoires» palestiniens, a-t-il ajouté. M. Piqué a ajouté à Beyrouth qu’il était «important de démanteler les structures des organisations terroristes pour sortir de la spirale de la violence, tout en créant un climat politique propice (...) à l’application du plan Tenet et des propositions Mitchell». Le rapport de la commission internationale présidée par l’ex-sénateur américain George Mitchell recommande la fin de la violence, des mesures de confiance et un retour aux négociations de paix. Le plan du directeur de la CIA George Tenet établit un mécanisme de cessez-le-feu resté lettre morte. Le ministre espagnol a également indiqué qu’il avait évoqué avec M. Lahoud «le processus de paix sous tous ses volets», ajoutant que l’UE était «disposée, en coopération avec les États-Unis, la Russie, les pays arabes et les parties directement concernées, à travailler sur tous les volets pour aboutir à une paix juste et globale». M. Piqué a également évoqué avec le président Lahoud les préparatifs de la conférence euro-méditerranéenne de Valence, prévue les 22 et 23 avril, ainsi que l’accord d’association entre l’UE et le Liban paraphé le 10 janvier à Bruxelles. Lahoud : L’Europe « impartiale » Au cours de l’entretien, M. Lahoud a exprimé pour sa part le souhait que la présidence espagnole de l’UE puisse réactiver le rôle européen dans les efforts déployés pour relancer le processus de paix. M. Lahoud a souligné que «les pays européens en général, et l’Espagne en particulier, ont une attitude impartiale» vis-à-vis du conflit du Proche-Orient, ce qui leur permet de jouer un rôle important dans l’instauration d’une paix juste, globale et durable dans la région. Pour le chef de l’État, « le recours à la force, comme c’est le cas actuellement dans les territoires palestiniens occupés, non seulement ne donnerait aucun résultat, mais contribuerait au contraire à compliquer le problème. C’est la raison pour laquelle la communauté internationale est appelée à redoubler d’efforts pour faire appliquer les résolutions des Nations unies». Évoquant «les pressions exercées par le Premier ministre israélien Ariel Sharon pour faire échec à toute initiative de pacification, le chef de l’État a estimé que la prolongation du gel des pourparlers de paix sur les volets libanais, syrien et palestinien aurait des répercussions néfastes non seulement au Proche-Orient, mais aussi pour l’Europe elle-même». M. Piqué et sa délégation devaient être reçus également par le président de la Chambre Nabih Berry, par le Premier ministre Rafic Hariri et enfin par le chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud. M. Berry a souligné à l’adresse de son interlocuteur qu’il n’y aurait aucune solution dans la région sans un retour aux principes de la conférence de Madrid, qui avait lancé le processus de paix, en 1991. Avant son départ de Beyrouth, au terme de sa tournée régionale, M. Piqué a de nouveau évoqué la situation au Proche-Orient. «Il n’y a pas d’autre solution que la paix et il est impossible de régler la question militairement», a-t-il déclaré. «Par conséquent, nous devons faire tous les efforts possibles, avec toutes les parties concernées, et le rôle des États-Unis est nécessaire et important», a-t-il estimé. M. Piqué avait entamé lundi sa tournée au Proche-Orient, qui l’a mené en Jordanie, en Égypte, en Israël, dans les territoires palestiniens, en Syrie et au Liban. Le ministre espagnol, qui avait été reçu jeudi à Damas par le président syrien Bachar el-Assad, avait été mandaté par l’UE «pour tenter de relancer les négociations entre la Syrie et Israël», selon une source proche de la délégation espagnole qui l’a accompagné. À l’issue de l’entretien, le président syrien avait déclaré qu’il n’était «pas pessimiste» au sujet de la paix avec Israël.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Piqué, a appelé hier à Beyrouth à un arrêt de la spirale de la violence au Proche-Orient et souligné qu’il ne fallait pas céder au désespoir, en se promettant de relancer les efforts européens en faveur d’une paix juste et globale dans la région. M. Piqué, dont le pays assure ce semestre la présidence tournante de...