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Actualités - CHRONOLOGIE

Philatélie - Grâce à Constantin le Grand (PHOTO)

Afin de couronner notre série d’articles sur l’Empire ottoman, j’ai choisi comme dernier thème la ville de Constantinople, l’actuelle Istanbul, fondée par Constantin le Grand le 11 mai de l’année 330. Mais pourquoi donc la Turquie a-t-elle rebaptisé sa capitale Istanbul au lieu de Constantinople ? Constantinople: ancienne Byzance, aujourd’hui Istanbul. En donnant à l’empire une capitale nouvelle, Constantin le Grand, le grand empereur Romain, fut probablement animé par le double désir d’abandonner Rome, où trop de souvenirs, de monuments, de cérémonies rappelaient l’ancienne religion païenne, et de rapprocher le siège du gouvernement des deux frontières alors les plus menacées de l’empire, celle du bas Danube et celle de l’Euphrate. L’emplacement fut admirablement choisi: celui de l’ancienne colonie grecque de Byzance sur la rive européenne du Bosphore, à l’endroit où elle est le plus rapprochée de la rive asiatique, sur un promontoire facile à défendre du côté de la terre, avec un des plus beaux ports naturels du monde, la Corne d’Or, dont l’entrée pouvait être fermée à une flotte ennemie par une chaîne de 250 mètres seulement. La ville nouvelle reçut le nom de son fondateur : Constantinople (en grec, ville de Constantin). En 326, des travaux gigantesques sont lancés et quatre ans plus tard, le 11 mai 330, la «nouvelle Rome» est inaugurée. Influence byzantine La civilisation byzantine a exercé pendant plus de 10 siècles une influence prépondérante en Turquie. Son administration, héritière de celle de Rome, a perpétué la tradition romaine, affaiblie en Occident par les invasions barbares. Le plus ancien monument de Constantinople est un tronçon d’aqueduc long de 625 mètres et haut de 23 mètres érigé par l’empereur Valens vers le milieu du IVe siècle. Au Ve siècle, Théodose II fit ériger la Grande Muraille, enceinte fortifiée qui protégeait Constantinople du côté de la terre, entre la mer de Marmara et la Corne d’Or. Elle subsiste encore avec sa triple barrière séparée par des fossés, percée de 10 portes et défendue par 96 tours. Sa longueur atteint 7 kms; le dernier kilomètre qui la sépare de la Corne d’Or n’a qu’une seule muraille gardée par vingt tours. Le palais impérial, qui fut d’une grande splendeur, est aujourd’hui à peu près entièrement détruit; l’hippodrome, un peu mieux conservé, laisse encore voir la courbe immense de ses galeries, deux obélisques dressés par Théodose le Grand et une colonne de bronze doré élevée par les Grecs après Platée. Près de l’hippodrome s’élève l’admirable église de Sainte-Sophie, chef-d’œuvre de l’art byzantin. Longue de 77 mètres et large de 71.70 mètres, elle est recouverte en son centre par une coupole de 31 mètres de diamètre et de 55 mètres de hauteur. Ces proportions exceptionnelles sont mises en valeur par l’impression de légèreté due au génie d’Isidore de Milet et d’Anthémios de Tralles. Les marbres les plus précieux, les revêtements d’or, d’argent, de pierres précieuses furent utilisés pour composer un décor d’une somptuosité unique. Après 1453, l’église Sainte-Sophie est transformée en mosquée et ses murs sont recouverts d’illuminations calligraphiques qui subsistent toujours. D’autres églises également ont été reconverties en mosquées: c’est le cas de l’église de Sainte-Irène, de l’église des Saints-Serge-et-Bacchus, de l’église de Saint-André et de l’église Sainte-Théodosie. Enfin, l’église du Christ de Chora, bâtie au XIVe siècle, offre une série de mosaïques d’un intérêt unique. S’inspirant de l’architecture byzantine et de la décoration persane, les Turcs à leur tour ont orné la ville de nombreuses mosquées et de palais dont le vieux Sérail offre le plus magnifique exemple. Bureau de Poste russe à Constantinople Des courriers consulaires acheminaient des dépêches entre Constantinople et Saint Petersburg dès 1721. En 1774, la Russie établit officiellement un service postal régulier entre ces deux villes, suite au traité de Kainarki. Un bureau de Poste consulaire est alors ouvert à Constantinople qu’un navire postal relie ensuite à Kherson. En 1781, une voie postale relie Constantinople à Bratislava en passant par Giurgiu, Bucarest, Focshani et Jassy. Elle fut régulièrement interrompue pour raisons de conflits régionaux. Après la guerre de Crimée, la compagnie russe de commerce et de navigation, la Ropit, prit le contrôle du service postal russe. Son bureau principal est basé à Constantinople, relayé par des succursales dans la plupart des villes de la région. Des cachets humides sont utilisés à Constantinople en 1859 et sur les bateaux de la Ropit en 1862. Le courrier pour l’étranger passe alors obligatoirement par Odessa puis est pris en charge par les bureaux de Poste de la Russie impériale. Des préposés aux oblitérations sont nommés à Batoum, Trébizonde, Mytilène, Smyrne, Mersin, Alexandrette, Beyrouth, Jaffa, Alexandrie et Salonique. En mai 1868, les agences de la Ropit obtiennent le statut des bureaux de Poste officiels russes et les derniers bureaux consulaires sont supprimés. En 1909, une série de timbres avec surcharge est émise pour servir aux bureaux de Galata, Giresu, Trézibonde, Rize, des Dardanelles, Smyrne, Beyrouth, Jaffa, Jérusalem, Mytilène, Salonique et Mont-Athos. Les bureaux de Poste russes cessèrent leur activité le 30 septembre 1914. Quelques agences de la Ropit sont toutefois remises en service en 1919, mais sont vite marginalisées du fait du faible nombre de navires postaux alors en fonction. Les derniers stocks de timbres-poste de cette période sont vendus à des collectionneurs. Bureau de Poste français à Constantinople Un bureau de Poste français est ouvert à Constantinople en 1812. Il est contraint de fermer en 1827. Des timbres de France sont alors utilisés localement. Ils sont oblitérés par des cachets en pointillés en forme de losange. Un bureau français sera à nouveau actif entre août 1921 et juillet 1923. Les oblitérations de Constantinople sont aussi nombreuses que celles de Brousse. Bureau de Poste autrichien à Constantinople Un service de courrier autrichien par voie terrestre est inauguré après le traité de Passarowitz en 1721 et reconnu officiellement en 1739. En 1749, un bureau de Poste autrichien indépendant de l’ambassade fut mis en service à Galata, puis un autre à Smyrne quelques mois plus tard. Après 1836, c’est l’Austrian Lloyd Steam Navigation Company, établie à Trieste, qui est chargée de l’acheminement du courrier. Les timbres de la Lombardie-Vénétie (autrichienne en 1863-1867) sont utilisés pour l’affranchissement. Les premières émissions autrichiennes sont mises en circulation le 1er décembre 1863 à Constantinople, le 17 février 1864 dans les provinces du Danube et le 14 avril 1864 dans les autres bureaux du Levant. La ville de Constantinople sera plusieurs fois assiégée. En 1854, la Turquie reçoit l’aide franco-anglaise contre la Russie. En 1878, Constantinople est à nouveau menacée par les Russes amenant le sultan à signer le traité de San Stefano. La ville va connaître d’autres troubles encore: massacre des Arméniens en 1896, puis exil forcé des Grecs quelques années plus tard. En 1909, une révolution dénommée «jeune-turque» renverse le sultan Abdul-Hamid II. De 1918 à 1922, la ville est occupée par les Alliés. Enfin, en 1923, la capitale de la Turquie est transférée à Ankara et un nouvel exil des Grecs, exigé par la convention gréco-turque, la prive des 2/5 de sa population. Bruno ZOSIMO
Afin de couronner notre série d’articles sur l’Empire ottoman, j’ai choisi comme dernier thème la ville de Constantinople, l’actuelle Istanbul, fondée par Constantin le Grand le 11 mai de l’année 330. Mais pourquoi donc la Turquie a-t-elle rebaptisé sa capitale Istanbul au lieu de Constantinople ? Constantinople: ancienne Byzance, aujourd’hui Istanbul. En donnant à l’empire...