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Actualités - REPORTAGE

RELIGION - Le bienheureux Josémaria pourrait être canonisé en 2002 Le centenaire du fondateur de l’Opus Dei célébré au Liban(PHOTOS)

Une messe a été célébrée à Bkerké, mercredi, pour l’ouverture au Liban du centenaire de la naissance du bienheureux Josémaria Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei («Œuvre de Dieu»), une œuvre fondée en 1928, essentiellement destinée à offrir aux chrétiens souhaitant vivre pleinement leur foi un cadre où ils peuvent trouver la formation nécessaire, le soutien d’autres chrétiens et une direction spirituelle pour accomplir les tâches et devoirs de leur état. Des personnalités comme MM. Michel el-Khoury, ancien gouverneur de la Banque du Liban, Harès Chéhab, président de la Ligue maronite, Daoud Sayegh, conseiller du chef du gouvernement, ont assisté à cette messe, au cours de laquelle le patriarche Sfeir a présenté un résumé de la vie du bienheureux Escriva (1902 - 1975), que Jean-Paul II pourrait élever à la gloire des autels cette année, en même temps que le Padre Pio. Objet de virulentes attaques de la part d’une presse anticléricale, l’Opus Dei a été souvent présenté comme une espèce de «fraternité secrète» dont l’objectif est de prendre le pouvoir au sein de l’Église. Il est vain de souligner combien ce point de vue peut être infantile, et symptomatique d’une mentalité qui voit et comprend tout en termes de lutte pour le pouvoir. Il ne nous a pas semblé inutile de laisser parler le représentant de cette œuvre parvenue au Liban voici cinq ans et qui contribue, à sa manière, à cette «nouvelle évangélisation» voulue par Jean-Paul II . L’Opus Dei est souvent pris pour un ordre religieux, ce qu’il n’est pas. Il s’agit plutôt d’une œuvre dont la structure est comparable à celle d’un évêché, sans territoire. C’est ce qu’en termes ecclésiastiques on appelle une «prélature». À la tête de cette œuvre, il existe un prélat désigné par le pape, qui est en général un évêque, qui nomme des «vicaires» pour prendre en charge le mouvement dans les divers pays où il est implanté. Des laïcs, hommes, femmes, célibataires ou mariés, sont associés à ce prélat et forment ensemble ce qu’on appelle l’Opus Dei dans un pays ou un groupe de pays déterminé. Pour mieux faire connaître l’Opus Dei, nous nous sommes proposés de donner la parole au père Jésus Gonzalez, qui est le vicaire délégué pour le Liban du prélat de l’Opus Dei, Mgr Xavier Echeverría. Question - P. Gonzalez, vous présidez les différents actes qui marquent le début du centenaire de la naissance du fondateur de cette œuvre. Que proposez-vous à cette occasion ? Réponse : Permettez-moi d’abord de préciser qu’en tant que vicaire de l’Opus Dei au Liban, je ne préside rien ; mon rôle est plutôt de veiller à ce que les activités de formation atteignent leur objectif. L’Opus Dei se propose d’encourager les chrétiens ordinaires – les civils, comme on dit ici –, à chercher la sainteté dans la vie de chaque jour. Ce sont donc les fidèles de l’Opus Dei, aidés par leurs amis au sein des œuvres d’apostolat qu’ils ont eux-mêmes promues, qui organiseront des actes concrets pour la célébration du centenaire. Ici au Liban, où nous travaillons depuis cinq ans seulement, les initiatives seront modestes. Nous aurons la joie de nous réunir autour du cardinal Sfeir, à l’occasion d’une messe qu’il célébrera pour inaugurer le centenaire. Le centre culturel «Les Cèdres», confié à la prélature de l’Opus Dei, assurera quant à lui l’édition d’une nouvelle traduction en arabe de Chemin, ce livre emblématique du bienheureux Josémaria, publié en 42 langues et déjà tiré à plus de 4 millions d’exemplaires. Q : Beaucoup d’évêques, voire de cardinaux, ont souvent dit que l’Opus Dei et son fondateur avaient été des précurseurs de la doctrine proclamée par le concile Vatican II. Cela n’est-il pas un peu exagéré ? R - Le concile Vatican II contient trop d’enseignements pour affirmer cela sans plus. Mais il est vrai que le bienheureux Josémaria en a été l’un des précurseurs en ce qui concerne, plus particulièrement, l’appel universel à la sainteté de tous les chrétiens. C’est du moins ce que de nombreux évêques et cardinaux ont écrit à son sujet. Mgr Escriva, lui, disait avec humilité que c’était le Saint Esprit qui s’était servi de «cet instrument inapte et sourd» (c’est ainsi qu’il aimait bien se décrire) pour rappeler cette doctrine, enseignée par le Seigneur Lui-même : «Soyez parfaits, comme Mon Père céleste est parfait». Q : Le fondateur de l’Opus Dei a été béatifié en 1992 et on parle de sa prochaine canonisation. Quels sentiments cela provoque-t-il en vous ? R : On ne parle pas encore d’une prochaine canonisation, même si on peut logiquement s’y attendre… En effet, le 20 décembre dernier, la Congrégation pour les causes des saints a publié un décret portant reconnaissance d’un miracle attribué à l’intercession du bienheureux Josémaria (voir encadré). C’est la dernière étape prévue avant la canonisation. Mais un consistoire doit d’abord se réunir pour en fixer la date. Cette nouvelle nous réjouit, c’est évident. Il faudrait profiter de cette occasion pour renouveler notre foi dans l’intercession des saints et demander à Dieu le miracle de la paix, dont le monde a tant besoin. Q : Le message de l’Opus Dei a souvent été résumé avec des mots du fondateur : sanctifier son travail, se sanctifier par son travail, sanctifier les autres par son travail. Pouvez-vous nous l’expliquer plus en détail. R : Il s’agit bien de cela : participer à l’édification du Royaume de Dieu par la transformation du monde, mais de l’intérieur. Cela a de nombreuses implications, non seulement pour la vie de l’Église, mais aussi pour la paix sociale et pour la paix entre les peuples. Les fidèles de la prélature y contribuent, chacun à la place que la Providence lui fait occuper, en essayant d’élever leurs activités humaines au plan surnaturel. Q : On dit que le pape Jean-Paul II a beaucoup encouragé l’Opus Dei. Est-ce là quelque chose de particulier à Jean-Paul II ou bien en a-t-il été de même avec les papes précédents ? R : En tant que chrétiens, nous croyons que le Saint Père a reçu une grâce particulière pour gouverner l’Église universelle. Je ne pense pas qu’il encourage l’Opus Dei plus que d’autres institutions de l’Église. Vous avez pu constater, par exemple, son dévouement pour les chrétiens du Liban, que ce soit au temps de la guerre ou après. Sa charge de Pasteur universel de l’Église l’amène à se pencher d’un cœur paternel sur tous les problèmes de l’humanité, partout dans le monde. À mon avis, l’Opus Dei occupe une place de plus et rien d’autre. Et ce fut pareil avec les papes précédents : Jean-Paul I, Paul VI, le bienheureux Jean XXIII et Pie XII. Ils ont tous suivi, encouragé et béni avec affection le développement de l’Opus Dei ; quelques-uns ont connu personnellement le bienheureux Josémaria. Alors nous essayons d’être dignes de cette confiance. Q : L’Opus Dei a-t-il une théologie propre ? Et un langage particulier ? Comment vous situez-vous dans l’évolution actuelle de l’Église et de la théologie ? R : L’Opus Dei n’a ni théologie propre ni langage particulier. Il y a un message à vivre et à transmettre, celui que l’Esprit Saint a confié au monde à travers le bienheureux Josémaria. Notre fondateur disait, avec humilité, qu’il n’avait rien inventé de nouveau, qu’il n’avait fait que rappeler ce qui est déjà écrit dans l’Évangile. Il s’agit, au fond, d’imiter la vie cachée du Christ pendant les trente années qu’il a passées à Nazareth : vie de travail, de relations familiales, etc. ; rien d’extraordinaire en apparence, et pourtant le Seigneur était déjà en train de réaliser la Rédemption. Q : Pensez-vous pouvoir contribuer au renouvellement de l’esprit chrétien que Jean-Paul II appelle souvent la “ nouvelle évangélisation” de la société ? R : On peut dire que l’Église est dans une phase d’évangélisation depuis la Pentecôte. Si le pape parle de ré-évangélisation, c’est parce que dans de nombreux pays de tradition chrétienne le message de l’Évangile a été dilué au point de pratiquement disparaître. Alors il encourage tous les chrétiens à le faire revivre en se comportant en témoins vivants du Christ. Q : Quels sont les grands axes de l’action de l’Opus Dei pour les années à venir ? R : Le message de la sanctification dans la profession et dans la vie ordinaire est valable partout où il y a des hommes qui travaillent. Il y a aussi le grand domaine des activités sociales, éducatives, culturelles, etc., que les membres de l’Opus Dei réalisent avec d’autres – parfois ils ne sont même pas chrétiens – mais ce ne sont que des moyens pour arriver à l’apostolat personnel d’amitié et de confiance, comme l’appelait le fondateur. Q : Et au Liban, comment comptez-vous vous développer ? Avez-vous un message particulier à délivrer aux Libanais ? R : Le développement de l’Opus Dei au Liban passe, comme partout ailleurs, par la sainteté et l’élan apostolique des fidèles de la prélature : qu’ils profitent des relations professionnelles et familiales pour aider les autres à trouver Dieu dans la vie de chaque jour et à construire un monde plus juste. Pour cela, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, chrétiens et non chrétiens. Je crois que ce message est particulièrement attirant pour les chrétiens du Liban, car depuis des siècles ils ont su vivre aux côtés des musulmans et ils ont montré au reste du monde que la foi chrétienne unit les individus, et les aide, comme enseignait aussi le fondateur de l’Opus Dei, à comprendre, à excuser, à pardonner. N’est-ce pas une belle perspective d’avenir ? L’Opus Dei au Liban Dans le monde, plus de 80 000 personnes, dont 1 750 prêtres, font partie de l’Opus Dei. Au Liban, ou l’œuvre n’existe que depuis cinq ans, les activités de deux centres relèvent de la prélature. Quelques centaines de personnes y reçoivent une formation humaine, culturelle et spirituelle à travers des conférences sur des thèmes d’actualité et des retraites spirituelles, sans être toutes nécessairement membres de l’œuvre. Compte tenu du caractère exclusivement spirituel de sa mission, la prélature n’intervient pas dans les questions temporelles que ses fidèles sont amenés à traiter. Chacun agit sous sa responsabilité personnelle. Des activités à caractère social sont réalisés dans le quartier de Karm el-Zeitoun et à Tannourine. Pour de plus amples renseignements, on peut prendre contact avec le centre de l’Opus Dei à Achrafieh (Tél. : 01/326596). La guérison miraculeuse d’une radiodermite Jean-Paul II a approuvé le 20 décembre 2001 un décret de la Congrégation pour les causes des saints concernant un miracle du bienheureux Josémaria Escriva. Il s’agit de la guérison miraculeuse d’une grave maladie professionnelle (la radiodermite chronique) dont était atteint le docteur Manuel Nevado Rey . La radiodermite est une maladie caractéristique des médecins dont les mains ont été exposées aux radiations des appareils de radiologie pendant une période prolongée. C’est une maladie évolutive, qui progresse inexorablement, et qui provoque, avec le passage du temps, l’apparition de cancers cutanés. La radiodermite n’est pas curable. Les seuls traitements connus relèvent de la chirurgie (greffe de peau, excision des zones cutanées atteintes de la main). De fait, dans la littérature médicale, pas un seul cas de guérison spontanée de radiodermite chronique cancérisée n’a été publié jusqu’à aujourd’hui. Le docteur Manuel Nevado est un chirurgien espagnol, né en 1932, spécialiste en traumatologie, qui pendant près de quinze ans a opéré des fractures et d’autres lésions en exposant ses mains aux rayons X. Il a commencé à réaliser ce type d’interventions chirurgicales avec une certaine fréquence à partir de 1956. Les premiers symptômes de la maladie se sont manifestés en 1962, et la radiodermite s’est aggravée, au point qu’en 1984 il s’est trouvé contraint de limiter son activité à la petite chirurgie, ses mains étant gravement atteintes ; l’été 1992, il a dû cesser d’opérer. Le docteur Nevado ne s’est soumis à aucun traitement. En novembre 1992, il fait la connaissance d’un ingénieur agronome qui travaillait pour le compte d’un organisme officiel espagnol. Ayant appris la maladie du docteur Nevado, ce dernier lui remit une image du fondateur de l’Opus Dei, béatifié le 17 mai de la même année, en l’invitant à recourir à son intercession pour obtenir la guérison de sa radiodermite. Le docteur Nevado commence à se confier au bienheureux Escriva dès cet instant. Peu de jours après cette rencontre, il entreprend un voyage à Vienne, accompagné de son épouse, pour assister à un congrès médical. Ils visitent plusieurs Églises et ils y trouvent des images du bienheureux Josémaria. «Cela m’a fait grande impression, explique le docteur Nevado, et m’a encouragé à prier davantage pour demander ma guérison». À partir du moment où il commence à prier pour demander sa guérison, l’état de ses mains s’améliore et, en l’espace de quinze jours, les lésions disparaissent complètement. La guérison est totale, au point qu’en janvier 1993, le docteur Nevado peut reprendre son activité chirurgicale sans aucun problème. Le 10 juillet 1997, la commission médicale de la Congrégation pour les causes des saints a porté à l’unanimité le diagnostic suivant : «Cancérisation d’une radiodermite chronique sévère au plus haut degré de gravité, parvenue à la phase d’irréversibilité». La guérison totale des lésions, confirmée par les examens objectifs effectués sur le patient en 1992, 1994 et 1997, a été déclarée par la commission médicale «très rapide, complète et durable, scientifiquement inexplicable». Propos recueillis par Fady NOUN
Une messe a été célébrée à Bkerké, mercredi, pour l’ouverture au Liban du centenaire de la naissance du bienheureux Josémaria Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei («Œuvre de Dieu»), une œuvre fondée en 1928, essentiellement destinée à offrir aux chrétiens souhaitant vivre pleinement leur foi un cadre où ils peuvent trouver la formation nécessaire, le soutien...