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VIE POLITIQUE - La situation du Liban est encore plus grave que celle de l’Argentine Carlos Eddé préconise une réduction drastique des effectifs de l’Administration

Le Amid du Bloc national, M. Carlos Eddé, a publié hier un communiqué de presse portant sur la situation économique et financière du Liban, qu’il compare, comme beaucoup d’experts et économistes le font ces dernières semaines, à celle de l’Argentine. Pour M. Eddé, le Liban ne pourra éviter de connaître le sort de l’Argentine qu’en ayant recours à des mesures très sévères. «Il est vrai, dit M. Eddé, que l’économie ne répond pas à des critères constants et uniques dans différents pays, mais il existe des chiffres et des données que l’on ne peut esquiver». Les analystes sont unanimes pour attribuer la responsabilité de la crise en Argentine à trois facteurs, a souligné M. Eddé : la politique de stabilisation de la monnaie nationale depuis plus de dix ans, qui a épuisé les réserves du pays en devises rares, le volume de la dette publique (166 milliards, soit 59 % du PIB) et enfin une administration vétuste couplée à une corruption politique. Ceux qui défendent la politique économique du Liban refusent toute comparaison avec l’Argentine, estimant que le Liban possède des particularités qui lui permettent de mieux faire face aux difficultés, note M. Eddé, avant d’enchaîner : «C’est vrai que la situation au Liban diffère de celle de l’Argentine. Mais, malheureusement, elle diffère en ce que la situation au Liban est beaucoup plus grave» puisque la dette publique y atteint 180 % du PIB. En ce qui concerne la politique de défense de la livre, suivie depuis 1992, M. Eddé constate que «la plus grande partie des réserves en devises a servi à stabiliser le taux de la livre, au cours des deux dernières années». La pratique de la fuite en avant Enfin, M. Eddé démontre sans effort que le Liban n’a rien à envier à l’Argentine en ce qui concerne les ingérences de la politique dans l’Administration et la pratique de la fuite en avant. Il ajoute qu’à la différence de l’économie argentine, celle du Liban n’a aucun poids pour que s’y intéressent des pays tiers ou des institutions internationales. Selon le Amid du Bloc national, il existe une voie de sortie et une seule. Selon lui, il est indispensable de comprimer les dépenses publiques en réduisant «radicalement» le nombre des fonctionnaires, en particulier des forces de l’ordre et de l’armée. Ces compressions doivent également porter sur les prestations sociales accordées aux fonctionnaires, indemnités de retraite, indemnités scolaires et d’hospitalisation. Il est également nécessaire, dit M. Eddé, d’abandonner la politique de subvention à certains produits agricoles, caisses et fonds de développement, aux côtés de la compression des dépenses administratives ordinaires. Par ailleurs, M. Eddé estime urgent d’améliorer rapidement la gestion de l’Administration publique et de la tenir à l’écart des pressions et tiraillements politiques, de moderniser la justice et d’en renforcer l’indépendance, enfin d’éliminer tous les obstacles administratifs, réglementaires et policiers à l’activité économique, en renforçant la démocratie, base unique pour le rétablissement de la confiance et la planification du redressement économique et social, loin de toute improvisation. Certes, la réduction des dépenses gouvernementales aggravera le malaise social, mais il est également certain que si les autorités libanaises n’approuvent pas des mesures «courageuses et radicales», ce sont les forces du marché qui effectueront d’elles-mêmes ces corrections, «et les conséquences en seront beaucoup plus dures et douloureuses», conclut M. Eddé.
Le Amid du Bloc national, M. Carlos Eddé, a publié hier un communiqué de presse portant sur la situation économique et financière du Liban, qu’il compare, comme beaucoup d’experts et économistes le font ces dernières semaines, à celle de l’Argentine. Pour M. Eddé, le Liban ne pourra éviter de connaître le sort de l’Argentine qu’en ayant recours à des mesures très...