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Actualités - REPORTAGE

Météo - Le Liban sous la neige Routes bloquées, écoles fermées, villages isolés (PHOTOS)

Les prévisions de la météo ne se sont que trop réalisées. Un froid polaire a fait grelotter le Liban hier. Arrivée dimanche avec 24 heures de retard, la redoutable tempête annoncée la semaine dernière, et qui avait déjà donné des preuves de sa violence en Europe, en Grèce et en Turquie, a finalement atteint nos rivages, où les températures ont quand même été adoucies par un front d’air tempéré. Fermées à partir de 600 mètres d’altitude, les routes de montagne ont été provisoirement rendues inaccessibles par une neige tombée drue. Les flocons ont revêtu d’un manteau blanc les collines à 500 m d’altitude le long du littoral, un phénomène oublié depuis dix ans et accueilli avec soulagement par tous ceux qui redoutaient une nouvelle année de sécheresse et de déficit pluviométrique. La tempête de neige a entraîné notamment la fermeture provisoire du principal axe routier vers l’hinterland, la route Beyrouth-Damas passant par le col du Beïdar, où l’épaisseur de la couche de neige a dépassé les 60 cm, selon des témoins. Par mesure de précaution, les FSI ont interdit aux voitures non munies de chaînes de poursuivre leur chemin, afin de minimiser le risque de drames humains et de ne pas gêner les manœuvres des chasse-neige et bulldozers des TP et de la Défense civile engagées dans la réouverture des routes. Supervisé par les ministres intéressés, le va-et-vient incessant de ces véhicules devrait permettre une réouverture rapide de cet axe. Toutefois, au service d’entretien du ministère des Travaux publics, on s’est plaint hier des trop nombreuses pannes affectant certains des véhicules les plus anciens, et de l’insuffisance des moyens mis à la disposition du ministère. La neige a isolé de nombreux villages à partir de 700 m d’altitude et provoqué la fermeture de plusieurs écoles situées à des altitudes moyennes. De ce fait, des dizaines de milliers d’élèves sont restés chez eux et ont bénéficié, ravis, d’un jour de congé forcé. Des appels au secours ont émané de certains villages à court de carburants de chauffage, sans compter ceux qui ont été affectés par le rationnement du courant ou, tout simplement, des avaries survenues sur les câbles. Dans la Békaa, la couche de neige a atteint 50 centimètres et entraîné la paralysie des commerces, des administrations et des écoles. Pas de perturbation à l’AIB Les vents violents ont entraîné la paralysie des ports de Saïda et de Tyr, où aucun bateau n’a accosté. Toutefois, aucune perturbation dans le programme des vols n’a été signalée à l’Aéroport international de Beyrouth. En soirée, une couche de grêle mêlée à de la neige a fait, l’espace d’un bonhomme de neige, la joie des habitants de Beyrouth et des villes du littoral. Du fait des intempéries et de la fermeture des écoles, la circulation avait été particulièrement fluide durant la journée dans la capitale. Des inondations ont cependant été signalées dans les quartiers bas de Beyrouth et de sa banlieue, ainsi que des pannes téléphoniques et électriques. Des conduites d’eau potable ont été envahies par la boue. Malgré ces inconvénients, les tempêtes laissent espérer une régularisation des phénomènes climatiques. À ce stade de la saison d’hiver, le Liban dispose, à Beyrouth, d’une avance de 110 mm sur la moyenne pluviométrique annuelle. À Tripoli et dans la Békaa, cette avance est encore plus grande. L’épaisse couche de neige qui a commencé à se former en haute montagne laisse penser que la nappe phréatique est en cours de reconstitution. En tout état de cause, elle ne pourra faire que la joie des propriétaires de centres de ski et des skieurs, une fois le soleil de retour. Selon le directeur des services météo de l’AIB Abdo Bejjani, des intempéries d’une telle violence ne s’étaient pas produites depuis 32 ans. Accidents La chaussée rendue glissante par la pluie et les vents violents a provoqué dimanche la mort de deux automobilistes. Mohammed Fawaz, un officier conscrit de l’armée, a été tué, et ses deux compagnons de route ont été blessés lorsque le conducteur a perdu le contrôle de son véhicule sur l’autoroute reliant Beyrouth au Sud. Sur l’autoroute entre la capitale et le Nord, un automobiliste a percuté des chevaux de frise projetés par les vents sur le milieu de la chaussée. Le conducteur, Ralph Ibrahim, a été tué, et ses quatre compagnons ont été blessés, a indiqué la police. Les intempéries au Moyen-Orient La masse d’air froid qui a affecté hier le Liban a également touché tous les pays de la région. Amman était couvert de neige hier, pour la première fois depuis deux ans. Des accumulations de neige de 30 cm de hauteur, en Jordanie, ont entraîné la fermeture de plusieurs axes routiers, notamment sur les hauteurs du nord et du centre du pays, où les services publics s’employaient à dégager les routes. Les chutes de neige, couplées d’un vent fort, ont suscité la joie de la population, durement touchée par la sécheresse des années 1990. À Damas, la neige est tombée pour la première fois cet hiver après plusieurs années de sécheresse. La vague de froid a touché l’Égypte, où la pluie et des températures anormalement basses ont été enregistrées, en particulier au Caire, provoquant des embouteillages monstres.
Les prévisions de la météo ne se sont que trop réalisées. Un froid polaire a fait grelotter le Liban hier. Arrivée dimanche avec 24 heures de retard, la redoutable tempête annoncée la semaine dernière, et qui avait déjà donné des preuves de sa violence en Europe, en Grèce et en Turquie, a finalement atteint nos rivages, où les températures ont quand même été adoucies...