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Actualités - REPORTAGE

INITIATIVE - Créé par Nadim Tarazi et Michel Choueiri, le nouveau site ouvrira ses portes fin février La Maison du livre, pour le plaisir de la découverte(PHOTOS)

L’un a fermé sa librairie de la rue Monnot en février 2001, l’autre vend toujours avec passion des livres à Badaro. Mais tous les deux se sont accrochés mordicus à leur projet commun, la Maison du livre. En annonçant son inauguration prochaine, dans des locaux prêtés par la Bibliothèque orientale, rue de l’Université Saint-Joseph, Nadim Tarazi et Michel Choueiri affichent le sourire des persévérants récompensés, un jour ou l’autre, de leurs efforts déployés pour que le livre ne meure pas : «Nous nous connaissons depuis 1978», racontent-ils, un œil vigilant sur les travaux en cour dans leurs locaux. «Ce n’est que l’année dernière que nous avons travaillé ensemble pour la première fois en organisant, il y a quelques mois, le colloque des libraires francophones». En décembre 1999, alors que Daniel Le Goff était encore à la tête du Bureau du livre du Centre culturel français, l’idée d’une «maison du livre» est lancée. Les deux libraires la saisissent au vol, en particulier Nadim Tarazi, qui a «toujours énormément misé sur les activités annexes à la librairie» : rencontres et découvertes d’auteurs et de maisons d’édition, expositions autour d’un thème spécifique. Mais, faute de moyens, ces projets sont la plupart du temps restés au fond d’un tiroir. La librairie au Liban : carences et demandes de formation Retour en 1995 : France-Éditions propose à Beyrouth un stage de formation pour libraires professionnels. Le succès est certain mais incomplet. Après de nombreux pourparlers, la société française revient dans la capitale libanaise, encouragée par l’enthousiasme et le travail de fourmi réalisé par le tandem Tarazi-Choueiri, qui sont arrivés à prouver l’importance d’une formation complète et continue. En avril 2001, plus d’une soixantaine de libraires s’inscrivent aux stages de formations de formateurs, de bibliothécaires et de libraires : «Selon le syndicat des libraires, il y aurait au Liban quelque 150 “librairies” dont à peine le tiers possède un rayon livres», explique Michel Choueiri, membre de ce syndicat. «Le succès de ce stage prouve combien les besoins sont importants et les carences grandes». En effet : certains libraires n’ont jamais utilisé un ordinateur, d’autres ne savent pas ce qu’une gestion de stocks veut dire ; certains gérants ne cèdent aucune responsabilité à leurs vendeurs tandis que certains responsables de rayons sont incapables d’épeler correctement le nom d’un auteur classique. La liste est longue mais les espoirs sont grands. «Après ce stage, certains vendeurs se sont vus valorisés pour leur travail, d’autres libraires ont fait de grands changements dans leurs locaux tout comme pas mal d’autres sont restés les mêmes», concluent les deux compères en souriant. Les jésuites et l’Agence internationale de la francophonie : les bons génies Ils se sont rapidement tournés vers l’Agence internationale de la francophonie, qui est restée assez longtemps dans le même état d’esprit : enthousiaste mais attendant des faits concrets. Sélim Abou, recteur de l’Université Saint-Joseph, soutenu par René Chamussy, grand défendeur du projet, ont eu vent du projet qui correspondait parfaitement à leur désir de voir se transformer le secteur Bibliothèque orientale-Musée de Préhistoire-Crypte-Théâtre Monnot en un pôle culturel d’envergure. La Maison du livre de Nadim Tarazi et de Michel Choueiri trouvait naturellement sa place dans cette arborescence. Résultats : la rentrée universitaire 2002 de l’USJ inaugure une formation, à partir de la licence, vers les métiers du livre, et la Maison du livre trouve un appui de taille, qui convainc aussitôt l’agence. Plus d’un million de francs est débloqué et les travaux commencent dans 300 m2 attenant au bâtiment de la Bibliothèque orientale. «Les locaux de la Maison du livre seront dès le mois de février composés de trois pièces, poursuivent les initiateurs. Une pour l’administration, une autre réservée à l’information – celle-ci est équipée de 11 ordinateurs reliés à une banque de données permettant d’accéder à la vie internationale francophone du livre ; une dernière enfin, la “salle de montre”, qui présentera régulièrement une actualité ou proposera de découvrir une maison d’édition, un auteur, un thème». Les idées foisonnent et les envies ne s’arrêtent pas là, comme celle, en particulier, d’encourager les libraires, les médias et tous les acteurs de la vie francophone à intégrer la Maison du livre. Nadim Tarazi et Michel Choueiri ont gagné leur pari. Que ceux qui les aiment, eux et le livre en français, les suivent. Diala GEMAYEL
L’un a fermé sa librairie de la rue Monnot en février 2001, l’autre vend toujours avec passion des livres à Badaro. Mais tous les deux se sont accrochés mordicus à leur projet commun, la Maison du livre. En annonçant son inauguration prochaine, dans des locaux prêtés par la Bibliothèque orientale, rue de l’Université Saint-Joseph, Nadim Tarazi et Michel Choueiri...