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Actualités - CHRONOLOGIE

Sommet - La Libye demande le transfert au Caire de la conférence La Ligue arabe condamne les déclarations libanaises hostiles à Kadhafi(PHOTOS)

L’affaire de la participation ou non de la Libye au sommet arabe cyclique, prévu en mars prochain à Beyrouth, a connu d’importants développements au cours du week-end. Réagissant aux déclarations hostiles de responsables de la communauté chiite libanaise, qui imputent au régime libyen la responsabilité de la disparition en 1978 de l’imam Moussa Sadr, Tripoli a demandé samedi que le sommet soit transféré au Caire. Hier, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a clairement laissé entendre que l’attitude des responsables chiites libanais pourrait conduire à la tenue du sommet ailleurs qu’au Liban. Outre le président de la Chambre, Nabih Berry, qui mène campagne depuis des années contre le régime libyen, d’autres dignitaires chiites se sont dernièrement prononcés sur la question de la participation libyenne au sommet. Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a récemment déclaré qu’il était «pour la tenue d’un sommet arabe à Beyrouth à condition que (le «numéro un» libyen Moammar) Kadhafi amène avec lui l’imam Sadr, mort ou vivant, ou ne vienne pas du tout». Un groupe relevant du mouvement Amal, Amal-Résistance croyante, a, pour sa part, demandé vendredi, dans un communiqué, aux autorités libanaises de «ne pas oublier le passé de Kadhafi». «Ces déclarations, critiquant et menaçant Mouammar Kadhafi, sont négatives, dangereuses et affectent les mesures entreprises pour rassembler les Arabes», a déclaré à la presse Amr Moussa, en réponse à une question sur la demande libyenne de déplacer le sommet au Caire. «Ces déclarations menacent les chances de tenir le prochain sommet arabe dans le pays de ceux qui les font», a estimé le secrétaire général de la Ligue. «Elles peuvent avoir des répercussions négatives, non seulement sur le lieu de la tenue du sommet, sur la solidarité arabe, mais également sur les intérêts libanais», a conclu M. Moussa. De hauts responsables à la Ligue ont indiqué que «des contacts intensifs ont été entrepris entre Le Caire, Tripoli et Beyrouth, ainsi que d’autres capitales arabes, afin de tenter de résoudre le différend opposant le Liban à la Libye». À noter que la Ligue arabe prend ses décisions par consensus et l’opposition ne serait-ce que d’un pays membre pourrait rendre difficile l’organisation d’un sommet à Beyrouth. La Libye avait annoncé samedi avoir demandé que le sommet arabe se tienne au Caire en raison du contentieux opposant le colonel Kadhafi à la communauté chiite libanaise. «Nous avons fait une demande officielle dans ce sens à la Ligue arabe», a déclaré le ministre libyen de l’Unité africaine Ali Abdel Salam Triki dans une conférence de presse à Tripoli. Selon M. Triki, la Libye a adressé sa demande après des contacts avec les pays arabes à la suite d’un appel au report du sommet lancé par «l’une des parties libanaises», dans une allusion à M. Berry. Hier, la Libye a invoqué des «raisons de sécurité» pour justifier sa demande d’un transfert au Caire du sommet arabe. «La conjoncture difficile que traverse la nation arabe impose la tenue d’un sommet arabe, en présence de tous (...) mais les circonstances ne sont pas favorables au Liban», a déclaré M. Triki sur la chaîne de télévision satellitaire al-Jazira du Qatar. «Plusieurs chefs d’État n’y assisteront pas pour des raisons de sécurité», a-t-il ajouté, affirmant que Tripoli avait relevé chez «plusieurs pays arabes (...) des réserves» sur la tenue du sommet les 25 et 26 mars à Beyrouth. «Pour que le sommet réussisse, nous estimons qu’il devrait être transféré au Caire», siège de la Ligue arabe, a-t-il ajouté. À Beyrouth, le ministre de l’Intérieur Élias Murr s’est élevé contre les affirmations de M. Triki au sujet de la sécurité au Liban. «Ces propos sont inacceptables et dans la forme et sur le fond», a déclaré M. Murr. «L’état de la sécurité au Liban est de loin meilleur que chez eux», a-t-il assuré. Au ministère des Affaires étrangères, on indique que le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud, a reçu hier un appel téléphonique du secrétaire général de la Ligue arabe au sujet des préparatifs du sommet. Selon l’Agence nationale d’information (Ani, officielle), «M. Moussa a assuré à M. Hammoud que le sommet se tiendra à la date fixée à Beyrouth, conformément à une décision prise antérieurement». Il a lui aussi dit que «des efforts sont en cours actuellement pour assainir l’atmosphère et lever les réserves que certains suscitent». Il a enfin indiqué qu’il viendrait prochainement au Liban dans le cadre des préparatifs de la réunion. Samedi, M. Hammoud avait eu un entretien au téléphone avec son homologue syrien Farouk el-Chareh, avec qui il a examiné les développements régionaux et internationaux ainsi que la question du sommet arabe. Par ailleurs, le bureau du ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a publié hier un communiqué démentant des informations publiées vendredi selon lesquelles il aurait fait état, dans une déclaration à Radio-Monte-Carlo, d’efforts syro-iraniens pour assurer la participation de la Libye au sommet arabe. Selon le bureau du ministre, M. Ghassan Salamé a seulement indiqué que cette question (la participation libyenne) était «particulièrement délicate» et que «des efforts sont en cours à Beyrouth, à Damas, à Téhéran et ailleurs» pour régler ce problème. L’ambassade d’Iran à Beyrouth a elle aussi publié un démenti similaire, soulignant notamment que du moment que la République islamique n’est pas membre de la Ligue arabe, la question de la participation ou non d’un État membre à un sommet arabe ne saurait la concerner.
L’affaire de la participation ou non de la Libye au sommet arabe cyclique, prévu en mars prochain à Beyrouth, a connu d’importants développements au cours du week-end. Réagissant aux déclarations hostiles de responsables de la communauté chiite libanaise, qui imputent au régime libyen la responsabilité de la disparition en 1978 de l’imam Moussa Sadr, Tripoli a demandé...