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Actualités - CHRONOLOGIES

Refonte administrative - Les médiateurs parviennent à calmer le jeu entre le chef du Législatif et le Premier ministre - Berry souhaite être consulté au sujet des prochaines nominations

L’année 2001 se sera achevée dans un climat de polémique et de tiraillements entre le chef du Législatif Nabih Berry et le Premier ministre Rafic Hariri. Cette polémique a pour toile de fond le dossier des nominations aux postes de première catégorie et l’incontournable partage du gâteau auxquels se livrent traditionnellement, à cette occasion, les pôles du pouvoir. Les fêtes de fin d’année auront contribué à mettre une sourdine aux surenchères apparues à ce propos, d’autant que le président de la Chambre s’est rendu samedi au Caire pour y passer le Nouvel An, tandis que le Premier ministre prenait la route de Faqra pour un week-end prolongé, loin des querelles politiciennes. Cette pause aurait été stimulée, en outre, par les traditionnelles démarches syriennes entreprises en de pareilles circonstances. Selon des sources dignes de foi proches de Koraytem, Damas aurait en effet vu d’un mauvais œil la violente diatribe du chef du Législatif contre M. Hariri, estimant que M. Berry avait été un peu trop loin dans ses propos acerbes à l’égard du chef du gouvernement. Des personnalités proches du régime syrien aurait soulevé la question avec le président de la Chambre, soulignant la nécessité de calmer le jeu dans l’attente d’une relance du dialogue entre les numéros deux et trois de l’État après les vacances du Nouvel An. À en croire ces sources, ces démarches de conciliation ont permis d’apaiser la tension, mais il n’en demeure pas moins que M. Berry persiste et signe. Il aurait réitéré ses griefs concernant le dernier train de nominations approuvé récemment en Conseil des ministres. Il affirme à ce sujet que ces nominations ont été le fruit d’une entente entre le président de la République, le général Émile Lahoud, et le Premier ministre, une entente qui se serait faite, selon lui, à ses dépens. Suite aux démarches syriennes, le chef du Législatif aurait reconnu la nécessité de calmer le jeu dans les circonstances présentes, mais il insisterait pour que le prochain train de désignations fasse l’objet d’un «accord global» qui devrait être discuté entre les trois pôles du pouvoir. En clair, M. Berry souhaite être consulté non pas uniquement au sujet du poste de directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (poste qu’il revendique pour l’un de ses proches partisans), mais au sujet également de l’ensemble des postes de première catégorie qui devront être pourvus au début de l’année, dont notamment le secrétariat général du palais Bustros, la direction du ministère de l’Économie nationale ainsi que certains postes-clés à l’Inspection centrale et au Conseil de la Fonction publique. Retour à la « troïka » ? En tout état de cause, le dossier des nominations et les tiraillements apparus à ce propos entre le chef du Législatif et le Premier ministre ont été évoqués au cours d’un entretien que M. Berry a eu peu après son arrivée au Caire, samedi, avec le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdel-Rahim Mrad, qui vient d’effectuer une visite dans la capitale égyptienne où il a participé à la conférence des ministres arabes de l’Éducation. À son retour, samedi, à Beyrouth, M. Mrad a déclaré que la polémique qui a éclaté au grand jour entre le président de la Chambre et le Premier ministre «n’aurait pas dû avoir lieu». «La conjoncture présente n’est nullement propice à de tels tiraillements», a notamment souligné M. Mrad, qui s’est déclaré optimiste quant à une détente rapide entre MM. Berry et Hariri, «car aucun des deux n’a fermé la porte au dialogue». L’impact négatif de cette polémique Berry-Hariri sur la stabilité interne a également été évoqué par le ministre du Travail, Ali Kanso (proche de Damas). M. Kanso a appelé le président Émile Lahoud à prendre l’initiative d’organiser une réunion à trois entre lui, le chef du Législatif et le Premier ministre. Un tel retour à la «troïka» du pouvoir serait susceptible de dégager une entente entre les trois dirigeants au sujet de tous les problèmes en suspens, affirme M. Kanso. Il convient d’indiquer dans ce contexte que le bureau de presse du président de l’Assemblée a publié samedi un communiqué apportant un démenti aux informations selon lesquelles les discussions, qui ont eu lieu il y a quelques jours entre MM. Berry et Hariri, avaient porté sur la nomination de trois ambassadeurs hors cadre proches du chef du Législatif. «Ces informations sont dénuées de tout fondement, souligne le communiqué. Le président de la Chambre n’a nullement demandé la nomination d’une quelconque personnalité au poste d’ambassadeur». Le communiqué affirme sur ce plan que M. Berry s’était entendu avec M. Hariri sur la nécessité de se conformer au mécanisme de nominations avalisé par le gouvernement. Le communiqué précise, par ailleurs, que les critiques formulées par le chef du Législatif ne sont pas nouvelles. Preuve en est qu’avant même que les nominations ne soient approuvées en Conseil des ministres, M. Berry s’était interrogé sur le point de savoir si le gouvernement allait ou non prendre en considération les observations du Conseil de la Fonction publique concernant certains candidats aux postes de première catégorie.
L’année 2001 se sera achevée dans un climat de polémique et de tiraillements entre le chef du Législatif Nabih Berry et le Premier ministre Rafic Hariri. Cette polémique a pour toile de fond le dossier des nominations aux postes de première catégorie et l’incontournable partage du gâteau auxquels se livrent traditionnellement, à cette occasion, les pôles du pouvoir. Les...