Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Le gouvernement afghan se met au travail dans un sentiment d’urgence

Le nouveau gouvernement afghan était au travail hier à Kaboul, où il se réunissait pour la deuxième fois en deux jours et où tous les ministres ont commencé à prendre leurs fonctions. Investie depuis quatre jours à peine, l’administration, qui doit rétablir la sécurité et l’unité d’un pays ravagé par 23 ans de guerre, semble prise d’un certain sentiment d’urgence. Le président du gouvernement Hamid Karzai a d’ores et déjà demandé au ministère de la Défense d’engager la constitution d’une armée régulière, intégrant les dizaines de milliers de combattants des différentes factions et seigneuries qui divisaient l’Afghanistan depuis toujours. Il œuvre aussi à rallier les derniers mécontents afin d’assurer la stabilité d’un gouvernement intérimaire de coalition à l’équilibre politico-ethnique fragile. Dans son discours d’investiture samedi, M. Karzai avait déclaré que ses priorités iraient à «la paix, la sécurité, la stabilité», «grâce à l’unité des Afghans et avec l’aide de la communauté internationale». Mercredi matin, le Conseil des ministres s’est de nouveau réuni au palais présidentiel. Au menu, selon plusieurs ministères, un exposé par chaque ministre de l’état des lieux et des priorités de sa charge. Les 29 ministres ont pris leurs fonctions entre lundi et mardi, dans des locaux parfois à peine habitables, comme ceux du ministère des Martyrs et Infirmes, ce qui ne semble cependant pas avoir empêché la tenue de réunions multiples. «J’ai tout expliqué au ministre (Abdullah Wardak) : la nécessité d’un nouveau lieu de travail, la situation de nos fonctionnaires non payés, le besoin de soutenir les familles des vétérans, qui n’ont rien touché sous les talibans», expliquait par exemple Shah Djahan Ahmadi, ancien vice-ministre des Martyrs en 1993-96 sous le gouvernement moujahid et chargé d’assurer la transition dans ce ministère depuis le départ des mollahs en novembre dernier. «Tout doit être exposé au Conseil des ministres. Après, on verra bien, car nous n’avons pas de budget», ajoute-t-il, évoquant la nécessité d’une aide internationale. Même ambiance de ruche au ministère de l’Enseignement supérieur, où l’on prépare la rentrée universitaire et où des centaines d’étudiantes faisaient la queue pour s’inscrire. M. Karzai veut voir les ministères marchant à plein régime, explique le vice-ministre, Faiz Ullha Jlala. «Il y a un sentiment d’urgence dans ce nouveau gouvernement. Ils veulent que les choses avancent», assure M. Jlala, relevant que l’autorité n’a que six mois pour préparer la convocation de la «Loya Jirga», l’Assemblée traditionnelle destinée à établir un gouvernement de transition avant la tenue d’élections. «Ils n’ont guère de temps, ils veulent des résultats», analyse-t-il. Mardi, le nouveau gouvernement a ainsi signé son premier contrat de coopération avec la Russie, l’ONG française Acted et la britannique Halo Trust (déminage), afin de reconstruire la passe de Salang, route stratégique des montagnes du Panchir jadis utilisée par l’Armée rouge dans sa campagne afghane de 1979-89.
Le nouveau gouvernement afghan était au travail hier à Kaboul, où il se réunissait pour la deuxième fois en deux jours et où tous les ministres ont commencé à prendre leurs fonctions. Investie depuis quatre jours à peine, l’administration, qui doit rétablir la sécurité et l’unité d’un pays ravagé par 23 ans de guerre, semble prise d’un certain sentiment...