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Actualités - CHRONOLOGIES

Diplomatie - Pour faire la paix, il faut être deux - Les Occidentaux conscients du bellicisme de Sharon

Malgré l’appel dominical d’Arafat à un arrêt de la violence, malgré sa mise en garde aux radicaux palestiniens, Israël poursuit ses agressions en Cisjordanie. Et multiplie les violations de l’espace aérien libanais, malgré les admonestations de l’Onu dont la ligne bleue est ainsi foulée aux pieds, si l’on peut dire. Pourquoi cette politique du pire ? Répondant à cette question, un diplomate occidental en poste à Beyrouth indique que Sharon ne veut absolument pas d’une reprise des négociations. Car, dans son optique, cela signifierait qu’Israël aurait à payer le prix de la paix en restituant les Territoires. Pour l’ancien général, il faut que le cycle de violence se poursuive afin de justifier la guerre qu’il livre aux Palestiniens. Son rêve étant de soumettre ce peuple à sa volonté ou de le bouter dehors en le poussant, encore une fois, à un exode massif. Dans cet esprit, Sharon se soucie de prévenir tout soutien des camps palestiniens du Liban ou du Hezbollah à l’intifada. Dès lors, et comme toujours, Sharon a tout de suite émis des doutes sur le discours d’apaisement d’Arafat. En lui refusant l’opportunité de concrétiser ses vues par la neutralisation effective du Hamas, du Jihad islamique et du FPLP. Une fois l’incapacité d’Arafat confirmée, les attaques israéliennes contre son Autorité comme contre l’ensemble du peuple palestinien se trouveraient légitimées aux yeux de l’opinion mondiale. Donc, même au prix de victimes dans les rangs israéliens, Sharon cherche à déboulonner les structures proto-étatiques des Palestiniens. En maintenant l’ordre d’assassinats ciblés de cadres palestiniens, il provoque sciemment les ripostes du Hamas, du Jihad islamique et du FPLP, comme le taon qui harcèle un taureau. Ce diplomate occidental note ensuite que l’enchaînement des faits sert ipso facto les desseins de Sharon. Dans ce sens que les Américains, et même les Européens, sont bien obligés de condamner en premier lieu les attentats palestiniens qui revêtent à leurs yeux un caractère terroriste. Ce qui les amène du même coup à prendre leurs distances par rapport à un Arafat qui n’arrive pas à bloquer ces actions. D’autant plus facilement, souligne cette personnalité, que les Arabes, toujours divisés, ne sont d’aucun secours pour le chef palestinien. Et à moins d’un miracle, toujours souhaitable sinon toujours possible, il est peu probable que la réunion de leurs ministres des Affaires étrangères aujourd’hui au Caire donne de bons résultats. Aussi Sharon va-t-il pouvoir continuer tranquillement à appliquer une tactique simple et efficace : pousser les Palestiniens à se détruire eux-mêmes par la guerre civile. Parallèlement, ajoute ce diplomate, Sharon multiplie les provocations contre la Résistance libanaise et le Hezbollah par les violations aériennes comme par des bombardements sporadiques dans le pourtour de Chebaa afin de disposer d’un prétexte pour élargir ses agressions le cas échéant. Et gagner ou regagner du territoire, à la faveur d’actions dites de représailles. Le Hezbollah ne semble pas, actuellement, tomber dans ce piège facile et s’abstient apparemment d’agir sur le terrain. Ce qui met en relief, du reste, la partialité des États-Unis qui ne condamnent pas les violations israéliennes comme ils le font lors d’opérations de résistance libanaises. Cependant, une question se pose en pratique : jusqu’à quand les camps palestiniens pourront-ils rester calmes alors que Sharon poursuit sa guerre contre leurs compatriotes ? Et par extension, comment le Hezbollah va-t-il traduire son appui à l’intifada ? Ce soutien, sayyed Hassan Nasrallah l’a confirmé récemment avec éclat. Au point, précise-t-il, que les opérations-kamikazes palestiniennes doivent se poursuivre à l’intérieur même d’Israël où, selon lui, il n’existe pas d’éléments civils à préserver. Une surenchère qui a été remarquée par les chancelleries, d’autant que le leader du Hezbollah soutient qu’on ne peut rester les bras croisés à contempler les tueries, les rafles, perpétrées par les Israéliens contre le peuple résistant palestinien.
Malgré l’appel dominical d’Arafat à un arrêt de la violence, malgré sa mise en garde aux radicaux palestiniens, Israël poursuit ses agressions en Cisjordanie. Et multiplie les violations de l’espace aérien libanais, malgré les admonestations de l’Onu dont la ligne bleue est ainsi foulée aux pieds, si l’on peut dire. Pourquoi cette politique du pire ? Répondant à...