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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Sud - Beyrouth demande aux USA et à l’Onu de faire cesser les survols de l’État hébreu - Vingt-huit violations de l’espace aérien en deux jours

Depuis avant-hier lundi soir et jusqu’à hier mardi dans la matinée, l’aviation israélienne s’est déchaînée : au Liban-Sud évidemment – Saïda et Tyr inclus –, mais également à Beyrouth et dans la Békaa. En résumé : 28 violations aériennes de la ligne bleue, 35 avions dont des chasseurs-bombardiers et des drones, et 5 hélicoptères (des chiffres avancés par le centre d’information des Nations unies), des vols à très basse altitude et d’interminables bangs. Des violations en masse, dont la soudaineté laisse plus d’un perplexe, et des violations qui paraissent totalement disproportionnées par rapport aux deux autres qui les ont précédées dimanche dernier. Par rapport également à toutes celles qui se sont succédé presque quotidiennement depuis le 22 octobre. Pour tous les observateurs, une seule interrogation : le timing. Signalons d’abord que des sources diplomatiques, citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, soutiennent que des responsables libanais auraient reçu des informations dont il ressort que l’intensification soudaine de ces survols israéliens est intervenue à la suite d’échos reçus par les services de renseignements de l’État hébreu. Des échos selon lesquels une attaque devait être menée par le Hezbollah à l’occasion de la fête du Fitr. Et des diplomates estimaient hier que la démonstration de force de l’aviation israélienne peut être interprétée comme un avertissement sans frais au Liban, à la Syrie, aux Palestiniens et au Hezbollah – le Hezbollah qui, rappelons-le, n’a pas tiré un coup de feu depuis le 22 octobre dernier. Et pendant que le Liban célébrait la fête du Fitr, les appareils israéliens ont survolé des heures durant ces deux derniers jours (pendant plus de six heures lundi) tout le sud du pays, de la Méditerranée à la plaine de la Békaa, simulant des raids, franchissant le mur du son et tirant quelques fusées éclairantes. Et en réponse, des tirs nourris des batteries antiaériennes des soldats libanais et des combattants du Hezbollah avaient visé les appareils israéliens sans les atteindre. Des hélicoptères ont quasiment fait du surplace au-dessus d’un camp palestinien au Sud, où les manifestations d’appui à Yasser Arafat et à l’intifada sont le pain de chaque jour. D’autres appareils ont également survolé des installations militaires libanaises et syriennes. Notons que ces violations de l’espace aérien, contre lesquelles l’Onu proteste en vain depuis des semaines, sont intervenues comme les précédentes sans qu’aucun incident de frontière n’ait été signalé par les autorités libanaises comme israéliennes. D’autant plus que le front des fermes de Chebaa est toujours aussi calme, même si le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a démenti qu’une «trêve» de facto ait été décidée pour des raisons tactiques après les attentats du 11 septembre. «Dans le contexte actuel, ces intrusions ne peuvent donc avoir qu’une seule signification : Israël appuie, en étalant sa force militaire, les avertissements américains au Hezbollah, que la Syrie et le Liban n’ont jusqu’à présent pas voulu entendre», a estimé un diplomate européen interrogé par l’AFP. Pendant qu’un autre soulignait que «le but de ces gesticulations militaires était surtout de dissuader le Hezbollah ou des réfugiés palestiniens d’élargir le conflit pour venir en aide aux Palestiniens de l’intérieur, qui sont en difficulté. Il s’agit en effet d’un avertissement israélien, qui signifie que l’État hébreu est prêt à relever le défi au cas où certains voudraient appuyer Arafat ou l’intifada et que personne ne serait à l’abri d’une riposte, pas plus l’armée libanaise que syrienne, les Palestiniens radicaux que le Hezbollah», a-t-il ajouté, toujours cité par l’AFP et sous réserve d’anonymat. Les réactions officielles de Beyrouth ne se sont pas fait attendre. Les autorités libanaises, par le biais du ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, ont ainsi sollicité l’intervention de Washington et des Nations unies pour leur demander de «mettre fin aux violations israéliennes de l’espace aérien libanais et de la ligne bleue». Le chef de l’État Émile Lahoud a affirmé que les violations répétées par Israël de l’espace aérien du Liban n’infléchiront pas les positions du pays. «Le but de ces violations est connu et ne changera pas les positions du Liban, ses choix ni ses principes nationaux», souligne un communiqué de Baabda. Le général Lahoud a qualifié les survols israéliens incessants de «violation des conventions et coutumes internationales», et jugé qu’ils constituaient «une agression contre la souveraineté du Liban et l’intégrité de son territoire». L’aviation israélienne, a-t-il enfin relevé, «a pris pour objectif les civils, semant la panique parmi la population, notamment les enfants qui fêtaient» le Fitr.
Depuis avant-hier lundi soir et jusqu’à hier mardi dans la matinée, l’aviation israélienne s’est déchaînée : au Liban-Sud évidemment – Saïda et Tyr inclus –, mais également à Beyrouth et dans la Békaa. En résumé : 28 violations aériennes de la ligne bleue, 35 avions dont des chasseurs-bombardiers et des drones, et 5 hélicoptères (des chiffres avancés par le...