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Actualités - CHRONOLOGIES

Viva Verdi

Par-delà la musique, son œuvre est indissociable du mouvement d’unification de l’Italie, dont le fer de lance fut Giuseppe Garibaldi. Pour le centenaire de la mort du compositeur italien Giuseppe Verdi (1813-1901), les Postes italiennes ainsi que celles de la République de Saint Marino ont rendu hommage au grand maestro de la musique classique.De père aubergiste et paysan, Guiseppe Verdi est né en 1813 à Roncole, un petit village italien près de Bussetto, à Parme. Il n’est ni riche ni miséreux, mais son père veut que son fils accède à un savoir qui lui a été refusé. Passé sa dixième année, Guiseppe Verdi quitte son hameau des Roncole pour parfaire son éducation dans la petite ville de Bussetto où il trouvera un protecteur, Antonio Barezzi. Ce riche marchand fait vivre Giuseppe sous son toit, le traite comme son fils et l’encourage dans la carrière musicale. À 12 ans, il devient organiste de son église et compose à 15 ans une Sinfonia qui, exécutée par la société philharmonique de Busseto, remporte un véritable triomphe. En 1839, Verdi joue son premier opéra intitulé Oberto. Il est accueilli favorablement par le public de la Scala, l’illustre théâtre de Milan. Le 9 mars 1842, il présente la première de Nabucco, un opéra animé d’idées généreuses et patriotiques. Le public de la Scala est tétanisé. À plusieurs reprises, les applaudissements interrompent la représentation. Mais quand, vers la fin de la IIIe partie, éclate le chœur Va pensiero, l’ambiance tourne au délire. Sans le savoir, Verdi venait d’écrire l’hymne officieux du Risorgimento (mouvement nationaliste italien) ; il devient bientôt le symbole d’une Italie unifiée. En huit ans, Verdi compose treize opéras pour Milan, Venise, Rome, Naples, Florence et Trieste, mais aussi pour Paris et Londres. En 1850, il s’attaque à trois opéras de front. Le premier est une adaptation du drame de Victor Hugo Le roi s’amuse, que, pour des raisons de censure en Italie, Verdi a transformé en Rigoletto. Le second est d’une inspiration espagnole intitulé : Le Trouvère. Et le troisième opéra est tiré d’une nouvelle pièce que Verdi a vue à Paris : La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, rebaptisée La Traviata. Les années difficiles sont finies pour Verdi : il a retrouvé le style de sa maturité et remporte un succès foudroyant qui va lui permette enfin de composer aisément. C’est donc deux ans après Rigoletto que Il Trovatore (Le Trouvère) sera donné à Rome. Là, ce n’est pas un succès, mais un immense triomphe, le plus grand de tous ceux que Verdi a connu jusqu’à présent. Verdi a 40 ans ; il est fêté de partout, réclamé dans toute l’Europe, mais déjà, les rhumatismes accompagnés de maux d’estomac le rongeaient. Il fait de nombreux voyages pour assurer la mise en scène de ses œuvres dans diverses villes européennes. Viva Verdi «Viva Verdi» tel est, dans les dernières années 50 du XIXe siècle, le graffiti qui fleurit sur tous les murs des grandes villes italiennes ; on le voit partout, écrit à la sauvette, à la craie ou au charbon. Les Italiens l’adorent mais derrière ces cinq lettres de son nom se cache l’acronyme «Victor-Emmanuel roi d’Italie». En ces années où le souverain piémontais se prépare à la guerre d’où naîtra l’Italie moderne, la politique a de nouveau croisé la vie de Verdi, comme à l’époque de «Nabucco». En 1859, Verdi est devenu l’incarnation de toute l’Italie qui chante! Verdi se sent lui-même très patriote italien à cette époque, mais pas au point que la politique prenne le dessus sur sa vie personnelle. Le 29 août 1859, il épouse Giuseppina Strepponi ; la cérémonie a lieu dans la petite église savoyarde de Collonges-sous-Salève : la Savoie n’était pas encore française et l’Italie pas encore royaume. Ce sera chose faite le 15 mars 1861 et Verdi, élu sans être candidat, sera pendant quatre mois député au premier Parlement italien. Mais bien vite il revient à ce qu’il sait le mieux faire : pas de politique, mais de la musique. En 1862, il donne à Saint-Pétersbourg La Force du destin pour laquelle il fait deux séjours en Russie. Parmi ces nombreux amis, Verdi s’est particulièrement lié avec Arrigo Boito, meilleur poète italien de l’époque. C’est lui qui écrira, à partir de 1881, les livrets des trois derniers opéras de Verdi. Opéra du Caire : «Aïda» Verdi compose en 1870 Aïda, commandée pour l’inauguration de l’ouverture de l’Opéra du Caire, mais retardée en raison de la guerre. Aïda se jouera finalement en 1971, et Verdi s’impose de nouveau comme le maître absolu des chœurs d’opéra. Les chœurs et l’orchestre, il les modifiera une fois de plus en 1874 avec le Requiem qu’il écrit pour la mort du poète Manzoni, l’Italien qui est, sans doute, comme Verdi, l’homme le plus populaire de l’Italie. Sa collaboration avec Boito porte ses premiers fruits avec un second Simon Boccanegra de 1881, incontestablement supérieur à celui de 1857. En 1884, une nouvelle version de Don Carlo en italien repris de la version française Don Carlos de 1867 obtient un énorme succès. Mais lorsque le 5 février 1882 la Scala de Milan crée Otello, le public est absolument médusé. Des milliers de personnes réclament Verdi pour qu’il sorte se montrer au balcon de son hôtel : c’est l’ovation. «Falstaff», la dernière de Verdi En 1889, Boito lui propose un autre personnage : Falstaff, l’ivrogne paillard qui traverse, tragique et grotesque, trois pièces de Shakespeare. Alors, évidemment, avec un tel personnage, il ne pourra s’agir d’un «opéra» habituel, du moins comme on en a l’habitude en Italie, avec à la fin la mort de la soprano, du ténor ou des deux. Verdi s’enthousiasme, malgré ses 75 ans. Boito et Verdi mettront en quatre ans cette comédie musicale et le résultat sera l’apothéose. L’œuvre de Verdi se referme le 9 février 1893 avec un opéra-bouffe, sur un triomphe aussi éblouissant que celui d’Otello, à la Scala de Milan. La mort de Verdi Giuseppe Verdi, «Joseph» pour l’état civil, est mort le 27 janvier 1901, en début d’après-midi. Ses dernières années avaient été consacrées à s’occuper de ses propriétés, des diverses fondations qu’il avait créées pour les nécessiteux. Giuseppina, sa femme, était décédée en 1897. Musicalement, avec Otello et Falstaff, Verdi savait qu’il était allé au bout de lui-même, qu’il avait donné du grain à moudre à ses successeurs et qu’il pouvait s’endormir tranquille. Avant lui, les Italiens chantaient ; avec lui, c’est l’Italie tout entière, unifiée, qui chante. Thématique Verdi Les Postes italiennes ont mis en circulation un timbre-poste de valeur faciale 800 lires ou 0.41 euro en hommage au centenaire de la mort de Verdi. La République de Saint Marino a jugé plus nécessaire d’illustrer douze œuvres de Giuseppe Verdi reproduisant, à gauche de chaque timbre, l’effigie de l’artiste, à l’époque de la création de chaque œuvre. Le bloc et feuillet renferme, d’âge en âge, de visage en visage, la vie de Verdi jalonnée par ses œuvres : Nabucco (1842), Ernani (1844), Rigoletto (1851), Le Trouvère (1853), La Traviata (1853), Les Vêpres siciliennes (1855), Un bal masqué (1859), La Force du destin (1862), Don Carlos (1867), Aïda (1871), Otello (1887), Falstaff (1893). La valeur faciale de chaque timbre est de 800 lires ou 0.41 euro.
Par-delà la musique, son œuvre est indissociable du mouvement d’unification de l’Italie, dont le fer de lance fut Giuseppe Garibaldi. Pour le centenaire de la mort du compositeur italien Giuseppe Verdi (1813-1901), les Postes italiennes ainsi que celles de la République de Saint Marino ont rendu hommage au grand maestro de la musique classique.De père aubergiste et paysan, Guiseppe Verdi...