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Actualités - CHRONOLOGIES

Un projet-phare de Terre des Hommes : - réinsertion au lieu de punition

Le projet de Terre des Hommes à l’intérieur de la prison de Roumieh, intitulé «Mineurs en conflit avec la loi», a commencé en 1993. Aujourd’hui, il comporte plusieurs étapes qui se complètent et qui visent à assurer au jeune détenu, s’il le désire évidemment, un investissement efficace de son temps en prison, et une augmentation de ses chances de réinsertion à sa sortie. Le travail de Terre des Hommes (qui se fait en coordination avec la direction de la prison) commence à l’arrivée du délinquant, avec l’accueil. Suit une étape d’observation, où les capacités et le caractère du jeune sont évalués. Après un bilan de synthèse, il est acheminé soit vers les programmes éducatifs de Terre des Hommes, soit vers les ateliers mis en place par le Mouvement social, où il apprend un métier. Parfois, il a besoin de passer par les premiers pour être à même d’accéder aux seconds. Les programmes éducatifs comportent deux genres de cours : l’alphabétisation pour ceux qui n’ont jamais fréquenté d’écoles, et la remise à niveau pour les autres. Pour les jeunes qui ressentent des problèmes relationnels envers les autres (parents…) ou envers eux-mêmes, des groupes rééducatifs travaillent sur l’image de soi : jeux de rôle, mise en situation… Objectif : éviter la récidive. À la sortie du mineur, une équipe de réinsertion est prête à intervenir, en coopération avec la famille si possible. Malheureusement, les équipes ne couvrent que Saïda et Beyrouth. Pour les mineurs sans logement, elles tentent de trouver des solutions. La tâche est cependant immense et ardue. Un cadre légal est également assuré aux jeunes : une juriste de Terre des Hommes visite la prison deux fois par semaine pour répondre à leurs questions et leur parler de leurs droits et devoirs. Mais les activités à caractère légal de l’organisation ne s’arrêtent pas là et de nouveaux projets sont envisagés : – la création d’un groupe d’avocats stagiaires qui seront chargés de suivre les dossiers des jeunes (rappelons que 10% des mineurs seulement sont condamnés, en moyenne, à Roumieh, le reste étant en détention préventive) ; – un projet de médiation pénale : il s’agira de régler les problèmes dans un cadre extrajudiciaire, c’est-à-dire que le juge donnera dans certains cas la possibilité au jeune de se référer à un médiateur. Mais pour cela, il faudra attendre la réforme de la loi. Par ailleurs, Terre des Hommes assure certains besoins quotidiens, comme les désinfectants, des habits chauds pour l’hiver… Récemment, des télévisions ont été introduites dans les cellules. Malheureusement, l’organisation internationale devra interrompre ses travaux au Liban dès 2003 et une autre structure devra prendre la relève. Le programme des «Mineurs en conflit avec la loi» à Roumieh est dirigé par Denise el-Murr. Les quatre travailleurs sociaux sur place sont Rima Abinader Hayek (groupe rééducatif), Carla Bou Kheir (accueil et observation), Ghia Khoury (renforcement scolaire) et Nathalie Chémaly (qui se charge aujourd’hui de l’alphabétisation, mais qui devrait implanter la médiation pénale quand ce sera possible). Mirvat al-Yémen, Mariam Bizri et Wafaq Abdelmajid forment l’équipe de réinsertion. Carole Labaki est la juriste du programme.
Le projet de Terre des Hommes à l’intérieur de la prison de Roumieh, intitulé «Mineurs en conflit avec la loi», a commencé en 1993. Aujourd’hui, il comporte plusieurs étapes qui se complètent et qui visent à assurer au jeune détenu, s’il le désire évidemment, un investissement efficace de son temps en prison, et une augmentation de ses chances de réinsertion à sa...