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Actualités - CHRONOLOGIES

Une rencontre touchante - avec les délinquants mineurs

Dans le bâtiment des détenus mineurs de Roumieh, le froid vous glace les os. Mais les jeunes paraissent néanmoins contents et enthousiastes : ils doivent rencontrer ce coureur suisse qui fait le tour du monde pour promouvoir les droits des enfants et qui leur a été présenté par les assistantes sociales du programme d’accueil, d’observation et d’éducation de Terre des Hommes. En cours de remise à niveau, un premier groupe de jeunes a la chance de parler à Serge Roetheli. Les questions fusent en un flot presque ininterrompu, le ton est enjoué, l’intérêt certain malgré un certain scepticisme. Qu’est-ce qui a poussé le sportif à se lancer dans un pareil projet ? Croit-il que, s’il était né au Liban, il aurait eu la chance de réaliser son rêve ? Que faut-il faire pour courir le monde comme lui ? Chaque combien de temps se repose-t-il ? A-t-il visité des prisons en Europe ? Quelle différence avec la leur ? Et bien d’autres choses encore… Certaines des questions étaient surprenantes comme celle, adressée par un jeune à Nicole, la femme de Serge, à laquelle il demande quelle serait sa réaction si, à sa sortie, il lui volait sa motocyclette… Tout sourire, Serge Roetheli leur explique le but de sa mission, tente de calmer certaines angoisses qui transparaissent dans quelques-unes des questions. «Vous savez, où qu’on naisse et quoi qu’il nous arrive, il est possible de surmonter les difficultés et de réaliser ses rêves, dit-il en réponse à une question. J’étais moins que moyen en gymnastique jusqu’à 12 ans. Mais j’ai décidé de progresser, me suis fixé un but et suis devenu un sportif». Un autre groupe de jeunes délinquants a rendez-vous avec le couple et les journalistes suisses qui l’accompagnent. Là, les questions se font particulièrement précises : comment contournent-ils les difficultés pendant le voyage ? Comment arrivent-ils à se laver quand ils ne trouvent pas d’hôtels ? Combien de chaussures change Serge par mois ou par an ? Pourquoi cette course autour du monde ? L’aventure intrigue à coup sûr ces jeunes privés de liberté, quelle que soit la raison de leur incarcération. L’un d’eux se montre particulièrement intéressé, se renseignant en détail sur l’entraînement nécessaire pour accéder à un niveau d’athlétisme suffisant afin de réaliser un tel projet. Une tournée dans les ateliers, installés par le Mouvement social, donne une idée du talent dont peuvent faire preuve les jeunes : sacs en cuir parfaitement réalisés, marqueterie, objets artisanaux… Les moniteurs sont recrutés parmi les détenus adultes, choisis en raison de leur bon caractère, de la durée de leur peine, de leur patience. Le clou de la journée : un moment de sport que les jeunes partagent avec Serge, entre bras de fer et mouvements de gymnastique. L’atmosphère paraît détendue, et certains détenus profitent même pour venir serrer la main de leur héros du jour et faire un bout de conversation. À la sortie, Serge et Nicole se déclarent impressionnés autant par l’action de Terre des Hommes à l’intérieur de la prison que des questions pertinentes des jeunes, apparemment bien préparés pour la rencontre. Ils devaient visiter également les autres centres de l’organisation internationale à Saïda (Liban-Sud) et à Bednayel (Békaa).
Dans le bâtiment des détenus mineurs de Roumieh, le froid vous glace les os. Mais les jeunes paraissent néanmoins contents et enthousiastes : ils doivent rencontrer ce coureur suisse qui fait le tour du monde pour promouvoir les droits des enfants et qui leur a été présenté par les assistantes sociales du programme d’accueil, d’observation et d’éducation de Terre des...