Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Libertés - Meeting pour le 53e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme - Vibrant hommage du CPL à Habib Younès

Le Courant patriotique libre (CPL-aouniste) a rendu hier un vibrant hommage au secrétaire de rédaction du bureau d’al-Hayat à Beyrouth, le journaliste Habib Younès, détenu à Roumieh depuis le mois d’août dernier et contre qui le juge d’instruction militaire a récemment requis la peine de mort. Habib Younès, que son avocat, M. Riad Mattar, a qualifié «d’ermite de Roumieh», déclenchant un tonnerre d’applaudissements parmi l’assistance. Dans le cadre d’une journée pour le respect des droits de l’homme et des libertés à l’occasion du 53e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), organisée par le bureau estudiantin, à majorité aouniste, de la faculté des sciences de l’Université libanaise section II, à Fanar, les étudiants ont applaudi à plusieurs reprises les noms de Habib Younès et du conseiller politique de Samir Geagea, Toufic Hindi, également détenu à Roumieh. Le bureau de la faculté avait préalablement obtenu l’aval de la direction de l’établissement et la participation de représentants estudiantins du Parti national libéral (PNL), des Forces libanaises (FL), de la base Kataëb, mouvement de l’ancien président Amine Gemayel, et de certaines ONG des droits de l’homme. Dans un amphithéâtre archicomble, le représentant du courant aouniste à la faculté a pris la parole, condamnant, pêle-mêle, les arrestations dans les rangs du CPL et des FL survenues au mois d’août dernier, «la répression, le tabassage devant le Palais de justice, la prison, la torture, la détention individuelle, les menaces, le terrorisme pratiqué par les services de renseignements libanais et syriens dans les campus et devant les universités, le dédain affiché pour le sort des détenus libanais en Syrie et en Israël et les jugements inéquitables devant le tribunal militaire». Le message est clair et la volonté de transcender le choc constitué par la répression du mois d’août est exprimée sans artifices : «Plus nous serons torturés et réprimés et plus nous serons proches de la victoire», a-t-il poursuivi. Le représentant du bureau estudiantin de la faculté a également estimé que le pouvoir avait trouvé en Habib Younès un «bouc émissaire» pour continuer à «terroriser» le mouvement estudiantin. « Habib Younès est innocent » «Habib Younès est innocent», a lancé de son côté à l’auditoire M. Riad Mattar, l’avocat du prisonnier, dans le cadre de son intervention. «Ironie du sort, vous êtes en train de juger un homme qui est un véritable érudit et qui connaît par cœur l’histoire de son pays», a-t-il affirmé, s’adressant au pouvoir. Et de poursuivre : «Il s’agit d’un jugement politique. Le droit innocenterait Younès, parce qu’il a Dieu et le Liban avec lui». Des mots qui font penser à une chanson écrite par Younès pour Magida el-Roumi, il y a quelques années. «Mes confrères de l’Ordre des avocats et moi-même avons confiance en la justice libanaise. Je sais que le tribunal militaire va innocenter Habib. Je demande aux membres du tribunal de juger en leur âme et conscience. Qu’ils ne se réfèrent pas à une vidéocassette pour le faire. Personne ne peut remettre en cause le patriotisme de Habib Younès, parce que son amour pour le Liban est aveugle», a-t-il souligné. M. Mattar a conclu en relatant les mots que lui a adressés Younès lors de leur dernière entrevue, à Roumieh, après le décès de son père, aux funérailles duquel il ne pourra assister : «Pourquoi es-tu si triste pour moi ? J’ai fait le serment de servir le Liban, et voilà que je suis en train d’accomplir ma tâche. Au contraire, tu dois sourire». L’épouse de Habib Younès prend à son tour la parole, la voix tremblante : «Je ne suis pas habituée aux discours, c’était son affaire à lui. Je ne fais aujourd’hui que lui prêter ma voix». Et Mme Younès de réciter des poèmes écrits par son époux durant ses quatre mois de détention, dans lesquels il s’adresse notamment à sa petite fille. Exorciser les événements d’août Six partisans du CPL, interpellés en août dernier ou tabassés devant le Palais de justice, ont ensuite témoigné devant les étudiants de la torture psychologique et physique dont ils ont fait l’objet durant leur période de détention. Tony Harb, responsable du comité estudiantin du CPL, se lance dans un véritable plaidoyer en faveur de Habib Younès, «qu’il a eu l’honneur d’avoir comme compagnon de détention». «Habib vaut mieux que tous les leaders des pays arabes, il est innocent, et nous continuons la lutte pour lui, parce que ses idéaux nous habitent», a-t-il affirmé. Racontant dans les détails son itinéraire depuis son arrestation à la prison du ministère de la Défense jusqu’à la prison de Roumieh, il n’a épargné absolument aucun détail. Il a notamment évoqué ce jour où, interrogeant les geôliers sur les mesures prises pour assister un autre aouniste, Tony Orian, qui observait alors une grève de la faim, il aurait reçu comme réponse : «Ne vous inquiétez pas, lorsque sa tension artérielle aura chuté à 3, nous l’emmènerons directement à la morgue». Un autre témoin s’est indigné : «Le Liban est en train de se militariser. Ce pouvoir n’a plus rien de libanais. Nous devons tous descendre dans la rue et réclamer la liberté, la souveraineté et l’indépendance du Liban». Applaudissements généralisés dans la salle.
Le Courant patriotique libre (CPL-aouniste) a rendu hier un vibrant hommage au secrétaire de rédaction du bureau d’al-Hayat à Beyrouth, le journaliste Habib Younès, détenu à Roumieh depuis le mois d’août dernier et contre qui le juge d’instruction militaire a récemment requis la peine de mort. Habib Younès, que son avocat, M. Riad Mattar, a qualifié «d’ermite de...