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Actualités - CHRONOLOGIES

Cérémonie commémorative à l’Ordre des avocats - Les droits de l’homme ne se portent pas bien

Fidèle à une vieille tradition, l’Ordre des avocats a organisé hier une cérémonie commémorative à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Comme tous les ans, des personnalités éminentes se sont succédé à la tribune pour rappeler leur attachement à cette déclaration et à la défense des droits fondamentaux de l’être humain. Ce sont néanmoins les effets du 11 septembre et ses implications locales aussi bien qu’internationales au chapitre des droits de l’homme ainsi que la question des arrestations d’août dernier qui ont occupé l’essentiel des discours. Les thèmes de l’intolérance et ses corollaires exprimés sous formes de conflits ethniques et religieux, le recul de la démocratie dans les pays où l’on s’y attendait le moins, la confusion autour de la définition du concept de terrorisme, mais encore, la question des arrestations arbitraires et le fameux dossier des disparus ont servi de tremplin aux différents intervenants qui ont souvent tiré la sonnette d’alarme sur l’état des droits politiques, civils, sociaux et mêmes économiques dans le monde. «Les moments que nous vivons, témoins de l’intolérance de l’homme pour l’homme et de sa confusion de ne pouvoir s’entendre sur une définition et une applicabilité universelles et sans interprétation des valeurs fondamentales, nous poussent aujourd’hui à privilégier une seule ambition : celle qui consiste à rappeler le droit à l’existence et au respect de sa dignité de chaque être humain», souligne Henry Fournier, chef de la délégation du CICR au Liban. Toutefois, poursuit M. Fournier, «dans le cadre des conflits armés et des situations de tension et de troubles, les règles universellement reconnues et acceptables deviennent de plus en plus l’objet d’une sélectivité, d’une interprétation sujette aux impératifs de la convenance plutôt qu’à celle de leur universalité et impartialité, comme si le respect d’un individu dépendait du camp, du lieu où il se trouve». C’est sur ce même thème qu’a brodé Abdel Salam Sid Ahmad, chercheur à Amnesty International dans la cadre du programme Proche-Orient et Afrique du Nord, lorsqu’il fera part des inquiétudes de son organisation suite aux «conséquences négatives engendrées par le 11 septembre», notamment sur le plan des droits de l’homme. «Au nom de la lutte contre la terrorisme international, les différents gouvernements se sont empressés d’adopter des mesures répressives qui menacent les droits de leurs citoyens de leurs émigrés et de leurs réfugiés». Les gouvernements en ont, profité en outre pour resserrer l’étau autour de l’opposition interne, dit-il en faisant allusion aux dernières législations américaines qui ont mis en danger les libertés constitutionnelles fondamentales. C’est la secrétaire du bureau de l’Escwa à Beyrouth, Mme Mirvat Tillawi, qui a prononcé le mot du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, dans lequel il rappelle à son tour l’équation délicate qui existe entre le terrorisme et les droits de l’homme. «Au moment où nous nous unissons pour combattre le terrorisme, nous devons avoir présent à l’esprit que les droits de l’homme sont universels», a souligné M. Annan dans son message. Le bâtonnier Raymond Chédid a souligné, quant à lui, qu’au niveau de la scène locale, il est absolument nécessaire d’évoquer «le triste souvenir des violations faites au chapitre des droits de l’homme, devant le Palais de Justice». «Nous poursuivrons cette affaire avec assiduité jusqu’à sa conclusion», a promis le bâtonnier en rappelant les détails des évènements d’août dernier. Pour le président de la commission des droits de l’homme du barreau de Beyrouth, Abdel Salam Cheayb, le citoyen libanais continue d’endurer de nombreux abus sur le plan des droits politiques, civils, sociaux et économiques. «Sa souveraineté nationale reste fragmentaire, sa décision est inféodée, ses multiples droits (…) tels que définis par le préambule de la Constitution ne se portent pas bien», a-t-il conclu.
Fidèle à une vieille tradition, l’Ordre des avocats a organisé hier une cérémonie commémorative à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Comme tous les ans, des personnalités éminentes se sont succédé à la tribune pour rappeler leur attachement à cette déclaration et à la défense des droits fondamentaux de l’être...