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Actualités - CHRONOLOGIES

Justice - Publication d’un deuxième acte d’accusation dans l’affaire des contacts présumés avec Israël - Peines de mort requises contre Habib Younès, Antoine Bassil, Étienne Sacre et Antoine Saba

Le juge d’instruction près le tribunal militaire, M. Abdallah Hajj, a requis la peine de mort à l’encontre des deux journalistes Habib Younès, secrétaire de rédaction du bureau d’al-Hayat à Beyrouth, et Antoine Bassil, correspondant de la MBC, du chef des Gardiens du Cèdre, Étienne Sacre, et d’Antoine Fouad Saba, alias Tony Chalfoun. Les quatre sont accusés de «contacts avec l’ennemi israélien, d’entrée illicite sur son territoire, de formation d’une association pour nuire à l’autorité et au prestige de l’État, de porter atteinte à ses relations avec un État frère et de fournir des informations à l’ennemi israélien». Le juge d’instruction a requis également les travaux forcés à temps à l’encontre de Claudia-Alexandra Marcel Hajjar, d’Oussama Abdel Majid Ayoub et de Joseph Khoury Mtanios Tok accusés d’avoir «pris contact avec l’ennemi israélien et formé une association pour porter atteinte à l’autorité et au prestige de l’État». Le juge Hajj, qui a publié hier l’acte d’accusation dans cette affaire, se réfère à cinq articles du code pénal pour MM. Younès, Bassil, Sacre et Saba : 275 et 278 sur les crimes contre la sûreté extérieure de l’État et la trahison, 288 sur les infractions contre le droit des gens, 335 sur l’association de malfaiteurs, 283 et 284 sur l’espionnage, et à deux articles pour Hajjar, Ayoub et Tok : 278 et 335. Dans les faits, l’acte d’accusation indique en substance qu’en 1982, Habib Younès et Antoine Bassil se sont entendus avec un Israélien, Oded Zaraï, qui travaillait avec eux sous un faux nom, Élias Karam, au quotidien al-Amal pour échanger des informations sur les développements politiques et sur le terrain au Liban, informations envoyées par télex en Israël. MM. Bassil et Younès étaient également les correspondants de la Middle East Television qui était dirigée par les Israéliens et qui émettait à partir de Marjeyoun. Avec l’aide d’Étienne Sacre, M. Younès est ensuite engagé comme correspondant de la télévision de l’ALS La voix du Sud. Il rencontre à Mtoulla le directeur israélien de La voix du Sud avec qui il se rend à Tel-Aviv où ils s’entretiennent avec Uri Lubrani, ancien coordinateur des activités israéliennes au Liban. Ce dernier lui demande de lui envoyer chaque semaine un rapport sur ce qui se passe au Liban et d’insister sur le volet chiite des informations. Younès est ensuite accompagné à Marjeyoun par Antoine Saba et un officier des services de renseignements israéliens, nommé Schlomo. Toujours selon l’acte d’accusation, M. Younès soumet jusqu’en 1990 des rapports hebdomadaires aux Israéliens, dont un rapport donnant le maximum d’informations sur les membres de la délégation libanaise aux pourparlers de paix avec Israël. En 1996, le secrétaire de rédaction d’al-Hayat reçoit un appel téléphonique de Zaraï qui se trouvait à Washington pour couvrir les négociations israélo-syriennes. En 1999, l’Israélien prend de nouveau contact avec lui pour lui demander de lui envoyer, par Internet, de nouveaux rapports hebdomadaires mettant en relief l’aspect négatif de la présence syrienne au Liban et destinés à une radio israélienne. Il lui envoie à cette fin un ordinateur avec M. Bassil et les deux décident qu’au cas où ils seraient arrêtés, ils diront que l’ordinateur a été acheté par M. Younès. Ce dernier était supposé rencontrer Zaraï le 19 août 2001 à Chypre, mais il n’y va pas à cause des rafles au Liban à l’époque. En mai, il se rend à Chypre en compagnie de Claudia Hajjar, de Joseph Tok et d’un photographe de presse, Oussama Ayoub, pour s’entretenir avec Étienne Sacre avec qui ils élaborent un plan pour rétablir le rôle des Gardiens du Cèdre et participer aux mouvements antisyriens au Liban. Sacre les informe qu’en juillet 2001, Israël allait frapper un grand coup dans la région, pour rétablir la situation qui prévalait au Liban avant 1990. Toujours selon l’acte d’accusation, M. Younès a nié toutes les accusations portées contre lui avant de finir par les reconnaître. M. Bassil les a aussi niées, indiquant qu’il avait fait la connaissance d’un certain Karam Zaarour, au Amal, qu’il lui remettait des rapports de presse ordinaires et qu’il avait rarement des réunions avec lui. Il a reconnu que Zaarour était Zaraï et qu’il l’avait rencontré plus tard à Chypre. Le magistrat a toutefois jugé que ses propos n’ont rien à voir avec la réalité et dénotent une volonté de se dérober à toute responsabilité. C’est le jugement que M. Hajj a aussi porté sur le témoignage d’Antoine Saba qui a reconnu avoir tenu des réunions avec Étienne Sacre, en sa qualité de membre des Gardiens du Cèdre, mais qui a nié les faits relatifs à son entrée en Israël et à ses contacts avec des officiers israéliens.
Le juge d’instruction près le tribunal militaire, M. Abdallah Hajj, a requis la peine de mort à l’encontre des deux journalistes Habib Younès, secrétaire de rédaction du bureau d’al-Hayat à Beyrouth, et Antoine Bassil, correspondant de la MBC, du chef des Gardiens du Cèdre, Étienne Sacre, et d’Antoine Fouad Saba, alias Tony Chalfoun. Les quatre sont accusés de...