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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-France - Paris II en février 2002, déclare le Premier ministre - Hariri promet une signature de l’accord d’association - avec l’UE avant la fin de l’année -

Au cours d’un entretien en tête à tête d’un peu plus d’une heure dans la matinée d’hier à l’Élysée, le Premier ministre Rafic Hariri et le président français Jacques Chirac ont procédé à un tour d’horizon de la situation au Liban et au Proche-Orient, s’attardant sur deux sujets dont l’urgence justifiait largement le déplacement pour un seul jour du chef du gouvernement. Arrivé tard dans la soirée de samedi, M. Hariri devait en effet reprendre son avion privé pour Beyrouth, à l’issue de son audience élyséenne. Les ministres Fouad Siniora et Bassel Fleyhane, qui étaient du voyage, n’ont pas assisté à la réunion de l’Élysée. Le premier des deux sujets était l’ajournement de la signature de l’accord d’association euro-libanais du fait d’une remise en cause de dernière minute émanant de Londres – et que l’on impute en réalité ici à Washington – qui estime qu’il faut inclure au texte de l’accord une disposition «contre le terrorisme». Dans ses réponses aux questions des journalistes à sa sortie de l’Élysée, M. Hariri a tenté de minimiser cet obstacle, déclarant notamment qu’il ne s’agit pas là de difficultés de fond entravant la signature de l’accord avec l’UE, le Liban étant résolument contre le terrorisme et ayant signé tous les accords condamnant le terrorisme proposés dans le cadre des Nations unies. Le Premier ministre a ajouté qu’en stigmatisant le terrorisme et en signant ces accords, le Liban ne laisse planer aucun doute sur sa position et s’apprête d’ailleurs à signer deux nouveaux engagements sur ce même sujet, engagements actuellement à l’étude. «Il s’agit en fait de problèmes d’ordre technique», a estimé M. Hariri, qui a indiqué que l’accord d’association avec l’Europe serait signé avant la fin de cette année. «Nous en avons, bien entendu, discuté avec le président Chirac», a répondu M. Hariri à un reporter qui l’interrogeait sur ce que pourrait faire la France pour aplanir cet obstacle. Et le chef du gouvernement de conclure à ce sujet : «La France est toujours aux côtés du Liban et il y a un moyen de trouver une solution car nous voulons signer cet accord le plus rapidement possible». Au sujet de «Paris II», M. Hariri a expliqué qu’il faut maintenant reprendre contact avec les parties concernées, après les mesures prises par le gouvernement libanais dans le domaine économique, notamment l’instauration de la TVA ainsi que d’autres législations et le nouveau budget actuellement à l’étude à la Chambre et qui sera promulgué en janvier prochain. «Paris II pourrait donc se tenir en février, à Paris ou à Bruxelles», a précisé M. Hariri, qui évoqué ensuite le deuxième sujet important de son entretien avec le chef de l’État français. Il s’agit de la situation explosive dans les territoires occupés et du risque d’un embrasement général qui pourrait affecter les pays de la région. MM. Chirac et Hariri ont échangé leurs vues à ce sujet, constatant l’identité de leurs positions sur l’urgence d’un dialogue avant d’atteindre le point de non-retour et la nécessité de ne plus affaiblir l’Autorité palestinienne afin de lui donner les moyens de sévir contre les auteurs des récents attentats en Israël et en Cisjordanie. Selon des milieux bien informés, M. Hariri aurait réaffirmé par la même occasion que le Liban, qui fut et demeure une des victimes du terrorisme, considère qu’il collabore au mieux pour lutter contre ce mal, estimant que le Hezbollah ne fait pas partie des organisations terroristes puisqu’il n’a entrepris aucune action contre Israël hors du Liban. Ces milieux ajoutent que le gouvernement libanais compte désormais sur le président Chirac pour faire valoir ce point de vue devant les instances internationales et devant les États-Unis. À Beyrouth, des sources proches du Premier ministre ont indiqué, après le retour de M. Hariri au Liban, que la France déployait actuellement des efforts pour tenter de contourner la difficulté née de la demande britannique d’inclusion de la clause antiterroriste. Selon ces sources, les démarches s’orientent vers une signature de l’accord qui serait accompagnée de réserves de la part de l’Union européenne au sujet de ce point litigieux soulevé au dernier moment. S’agissant de Paris II, les sources proches de M. Hariri ont précisé que la tenue en février de cette conférence des donateurs pour le Liban dépendrait des progrès qu’aura réalisés à cette date le gouvernement libanais en matière de privatisations, de réduction des dépenses publiques et de dégraissage administratif. Le Proche-Orient Lors de son entretien avec M. Hariri, M. Chirac a en outre défendu «les perspectives du rôle européen, parallèlement aux efforts américains, pour renforcer les chances de paix au Proche-Orient». MM. Chirac et Hariri ont abordé longuement «les problèmes du Proche-Orient, de la Cisjordanie, de Gaza, des Palestiniens et des Israéliens», a-t-on affirmé à l’Élysée. La veille, à Belgrade, le chef de l’État français avait annoncé que la France comptait proposer dans les prochains jours une «initiative européenne» visant à rétablir le dialogue entre Israël et l’Autorité palestinienne. «La France milite pour le dialogue. La paix est indissociable de la sécurité. Les deux parties (Israéliens et Palestiniens) doivent faire un effort important pour aller à une table de négociations», avait expliqué le président français au cours d’une conférence de presse. «La situation (au Proche-Orient) ne prête pas à l’optimisme, mais la France ne se décourage pas», avait poursuivi M. Chirac, avant d’évoquer une «initiative européenne», sans donner de détails. Le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, devrait s’entretenir de cette «initiative» avec ses homologues de l’UE dès lundi, jour où le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres et le ministre palestinien de la Coopération internationale Nabil Chaath sont attendus à Bruxelles, a indiqué une source diplomatique. Elle devrait également être évoquée lors de la visite, mardi à Paris, du secrétaire d’État américain Colin Powell, qui doit rencontrer MM. Chirac et Védrine, selon la même source. Début novembre, M. Chirac avait défendu auprès de son homologue américain George W. Bush son idée d’une «nouvelle conférence de paix, une table de la paix» qui réunirait Israël, les Palestiniens, les États-Unis, l’UE, la Russie, l’Égypte et la Jordanie. Jusqu’à présent, cette proposition n’a pas abouti, faute notamment d’avoir obtenu l’accord des Israéliens et des Américains.
Au cours d’un entretien en tête à tête d’un peu plus d’une heure dans la matinée d’hier à l’Élysée, le Premier ministre Rafic Hariri et le président français Jacques Chirac ont procédé à un tour d’horizon de la situation au Liban et au Proche-Orient, s’attardant sur deux sujets dont l’urgence justifiait largement le déplacement pour un seul jour du chef du...