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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

COLLOQUE - Débat à l’USJ sur l’abolition de la peine de mort - L’éternelle question : pour ou contre ?

Peine de mort. Effet dissuasif. Respect du droit à la vie. L’éternelle question, pour ou contre la peine capitale, a été débatue hier soir à l’Université Saint-Joseph, campus des sciences sociales (rue Huvelin) dans le cadre d’un colloque organisé conjointement par le Centre d’études sur l’Union européenne (CEUE) de l’USJ, la Commission de juristes pour l’abolition de la peine de mort et l’Institut des droits de l’homme du barreau de Beyrouth. M. Hassan Kawas, ancien président de la Cour d’assises, a ouvert la séance évoquant la situation des magistrats tenus de statuer sur la question. Selon M. Kawas, la peine de mort devrait être abolie pour deux raisons principales : «le respect des droits de l’homme et la crise de conscience que cette décision engendre chez les responsables». Et de s’interroger: «De quelle légitimité pouvons-nous parler quand le crime sanctionné par la peine de mort se prescrit 25 ans après l’acte meurtrier ?». M. Kawas a conclu en rappelant que l’abolition de la peine de mort était «une nécessité vitale pour le Liban, et qu’elle devrait être remplacée par une peine rigoureuse et répressive pour sécuriser la société». Un uléma irakien, Mohammed Bahr al-Ulum, s’est posé la question de savoir si, en islam, il était possible d’envisager des peines moins radicales en procédant à des examens au cas par cas, mais sans pouvoir écarter complètement la peine de mort de la charia islamique. Le représentant du parquet général de la Cour de cassation italienne, Guido Raimondi, a pour sa part signalé que ce n’est qu’en 1982 qu’a été signé le premier document juridiquement contraignant pour l’Europe, qui soumet les pays membres à l’obligation d’abolir la peine capitale. «La démocratie, a-t-il souligné, est un système d’opinions, où l’opinion publique tient un rôle majeur. Les droits de l’homme sont un système de valeurs reconnues par les Européens à tout individu, non pas comme une récompense de bonne conduite, mais comme un acquis». Le ministre d’État, Bahige Tabbara, ancien ministre de la Justice, a fait «cavalier seul» en tentant de justifier la peine de mort, en tant que «sanction juridique indissociable de son environnement socioculturel». La secrétaire générale de l’organisation internationale Amnesty International, Mme Irene Khan, a clarifié la position de son organisation sur les droits de l’homme, en tant que «droits pour tous, le meilleur et le pire des hommes». Selon Mme Khan, 86 pays maintiennent toujours dans leur système juridique la peine capitale. Ainsi, 79 exécutions ont eu lieu cette année en Arabie séoudite, et pour la plupart des pays, la peine capitale a souvent, selon elle, un mobile politique. Mme Khan a signalé quelques cas où les erreurs judiciaires ont mené des hommes à la potence. Le député Boutros Harb a par ailleurs invité le législateur libanais à «abolir progressivement la peine de mort».
Peine de mort. Effet dissuasif. Respect du droit à la vie. L’éternelle question, pour ou contre la peine capitale, a été débatue hier soir à l’Université Saint-Joseph, campus des sciences sociales (rue Huvelin) dans le cadre d’un colloque organisé conjointement par le Centre d’études sur l’Union européenne (CEUE) de l’USJ, la Commission de juristes pour...