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Actualités - ANALYSES

Nominations - Les ministres récalcitrants font durer le suspense - Le Sérail exclut tout projet de bazar

Le dead line est maintenant franchi. C’est en effet ce samedi même que les ministres sont tenus de communiquer leurs listes de candidats aux postes de première et de deuxième catégorie à pourvoir dans l’Administration. Pour que le Conseil des ministres en connaisse, et en décide, lors de la séance extraordinaire prévue pour mardi 11. Les recommandations nominatives des ministres doivent être d’abord communiquées, pour avis de confirmation ou de réfutation, au Conseil de la fonction publique. À dire vrai, on voit assez mal comment cette procédure à deux vitesses peut être parachevée en quarante-huit heures. Aussi les techniciens s’attendent-ils à ce que la plupart des ministres contournent l’obstacle en sautant une étape. En s’abstenant de dresser, et encore moins d’adresser, des listes de présélectionnés. Pour se contenter d’en discuter verbalement, ce qui n’engage à rien, avec le Conseil des ministres. Une astuce qui offre en outre l’avantage d’éviter toute rebuffade, tout désaveu déclaré. Car les ministres ne se font pas beaucoup d’illusions, en général, sur l’accueil que recevraient leurs propositions nominales. Ils souhaitent donc s’éviter le pénible devoir de réagir aux refus en boudant. Ou en claquant la porte, réflexe dont peu d’entre eux sont amateurs. Mais comment vivre son mandat en restant flanqué d’un staff, directeur général en tête, que l’on n’aura pas choisi ou que l’on apprécie modérément ? Et, a fortiori, comment continuer à fonctionner en manquant totalement de prestige et d’autorité, lorsqu’on vous oblige à garder un personnel que vous avez voulu larguer ? Or la plupart des titulaires de postes-clés contestés bénéficient d’une protection supérieure contre laquelle un simple ministre sans assises ne peut absolument rien. En outre, détail qui n’est pas négligeable, les ministres d’État, qui forment le quart du Cabinet, grognent parce qu’on ne leur donne pas leur mot à dire dans les présélections. On voit que même au niveau psychologique ou relationnel, l’opération s’avère compliquée. Quand on en vient au politique, c’est-à-dire au rapport de forces entre pôles d’influence, le désaccord risque de pointer tout de suite le bout de son nez. Comment s’en sortir. Certainement pas par le biais des mécanismes adoptés en principe, et qu’en pratique les ministres réfutent. Il faut probablement noyer le poisson dans de généreuses généralités. En répétant, comme le font volontiers les dirigeants, que ce qui compte c’est la compétence, l’expérience, la probité, le sens du service d’État etc. Dans ce contexte, le président de la République a prêché d’exemple, en soulignant qu’il ne soutient aucune thèse partisane, aucun candidat, qu’il laisse le choix aux critères professionnels purs. Lui emboîtant le pas, le président du Conseil fait confirmer par son entourage que lui-même n’a pas de vues arrêtées sur les noms. En précisant qu’il récuse tout système de marchandage politicien, donc de bazar. Ce qui signifie du même coup que les rumeurs sur des litiges qui l’opposeraient à d’autres pôles du pouvoir, ou du dehors, sont totalement infondées. Un député haririen ajoute que le chef du gouvernement est constitutionnellement à la tête de l’Administration. Il lui importe donc tout particulièrement qu’elle puisse bien fonctionner. Dès lors, comme le président Lahoud, M. Hariri répète qu’il faut miser sur la compétence, l’honnêteté, la capacité professionnelle etc. Reste le troisième président, M. Nabih Berry. Certes en tant que président de la Chambre, il n’intervient pas en principe dans les nominations administratives, qui sont du ressort de l’Exécutif. Mais il a son mot à dire en tant que chef d’un groupe fortement représenté au sein même du Conseil des ministres. Justement, l’un des ministres berriyistes les plus en vue, M. Mohammed Abdel Hamid Beydoun, confirme que la formule retenue pour les désignations ne lui semble pas appropriée. Au lieu qu’on accable les ministres de la responsabilité d’un choix appelé à être passé au crible par des fonctionnaires (le Conseil de la fonction publique), il faudrait recourir à des promotions par voie de concours, estime M. Beydoun. Qui rappelle que cette pratique de procéder par examen est courante à l’étranger. Le risque cependant c’est de se retrouver au bout du compte avec une majorité de copies bien au-dessous de la moyenne ou même de la note éliminatoire. Car les compétences pourraient être écartées au niveau de la présentation même des candidatures. Soit au titre des quotas confessionnels. Soit parce que les intéressés qualifiés ne seraient pas vraiment intéressés, et préféreraient se tourner vers le secteur privé.
Le dead line est maintenant franchi. C’est en effet ce samedi même que les ministres sont tenus de communiquer leurs listes de candidats aux postes de première et de deuxième catégorie à pourvoir dans l’Administration. Pour que le Conseil des ministres en connaisse, et en décide, lors de la séance extraordinaire prévue pour mardi 11. Les recommandations nominatives des...