Bruitages abscons

Pour ceux qui avaient du temps à perdre, le Parlement se donnait en spectacle, cette semaine, place de l’Étoile. La ménagerie devait en principe débattre de la TVA, mais c’est le linge sale habituel qui a prévalu. La session démarre, le décor est planté. Le même depuis lulure : 128 moutons législatifs coiffés d’un Déshérité antédiluvien, qui manie aussi bien le langage popu que le chapelet qui pendouille au bout de ses doigts rustiques. Une semelle plus bas, quelques ministres font tapisserie en échangeant rires gras et blagues épaisses, question sans doute de laisser filer une corvée vraisemblablement non comptabilisée dans leur fiche de paie. Bon, le premier jour, Bassem el-Sabeh a démarré le bruitage en repassant sa moulinette des «services de l’ombre». Silence constipé dans l’hémicycle. Il ne s’est pas trouvé un seul mammifère du biotope législatif pour expliquer gentiment au bipède à moumoute que les pays arabes, africains et un bon paquet d’asiatiques faisant pareil, il n’y a pas de raison que le Liban nous la joue grand-duché de Luxembourg. Il a fallu aussi se taper la bisbille entre Istiz Nabeuh et Bouboule à propos de l’électricité. C’est simple, à chaque fois que le Gros réclame des crédits pour acheter un bidon de fuel, l’autre lui tend la main pour régaler ses tire-au-flanc. Sauf qu’aujourd’hui, y a plus de bananes pour nourrir la République. Ce n’est qu’au lendemain de cette bouffonnerie que la loi sur la TVA passait comme un suppositoire. Facile, personne n’y comprenait rien. Et comme le Senior Siniora n’a pas jugé utile de préciser aux pecnots qu’il maintenait aussi les taxes douanières, le suppositoire, c’est toi et moi qui le sentirons profond...