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Actualités - CHRONOLOGIES

Interview de l’ancien vice-ministre - de l’Intérieur des talibans - Le mollah Omar - se « battra jusqu’à la mort »...

Le guide suprême des talibans, le mollah Mohammad Omar, se battra jusqu’à la mort dans son dernier grand bastion de Kandahar plutôt que de se rendre aux États-Unis ou à l’Alliance du Nord, prévient lundi un ancien membre des talibans. «Une chose est sûre. Il sait qu’avec ou sans combat les Américains le tueront sûrement», estime Hadji Mollah Khaksar, l’ancien vice-ministre de l’Intérieur des talibans. M. Khaksar, qui porte toujours le turban noir, signe distinctif de la milice fondamentaliste, vit chez lui à Kaboul sous le regard de plusieurs combattants de l’Alliance du Nord, affectés à sa surveillance de l’autre côté de la rue. «Il tiendrait le raisonnement suivant, à savoir que si les Américains ont l’intention de le tuer de toute façon, ou s’il est condamné à mourir en prison, pourquoi ne mourrait-il pas en combattant ?», ajoute-t-il. «Cela lui ressemble, de se battre jusqu’à la mort». M. Khaksar, un membre modéré de l’ancienne équipe dirigeante des talibans, est resté dans la capitale quand les forces de l’Alliance du Nord y ont fait leur entrée, le 13 novembre, après la retraite de la milice fondamentaliste écrasée par des bombardements américains. Le mollah Omar mène la résistance des talibans à Kandahar, dans le sud du pays, où il est retranché avec plusieurs milliers de combattants afghans, mais aussi des Tchétchènes, des Pakistanais et des Arabes recrutés par le réseau el-Qaëda d’Oussama Ben Laden. M. Khaksar explique par ailleurs que la mort dans la forteresse de Qalaë-Janghi, dans le nord de l’Afghanistan, de quelque 600 combattants talibans et étrangers qui s’étaient rendus aux forces de l’Alliance du Nord, a probablement eu pour effet de renforcer la résistance à Kandahar. «Il est devenu évident pour eux qu’ils vont mourir et ils ont décidé de mourir plutôt que de se rendre», analyse-t-il. Concernant le milliardaire d’origine séoudienne Oussama Ben Laden, M. Khaksar confirme qu’il a contribué à financer la milice des talibans, mais pas de façon institutionnalisée et régulière. Selon lui, Ben Laden versait de grosses sommes d’argent en liquide – comprises entre 5 000 et 100 000 dollars – et offrait des véhicules tout-terrain, adaptés au difficile relief afghan, à chaque fois que les talibans essuyaient des revers militaires. «C’était une forme d’assistance aléatoire, souligne M. Khaksar. Par exemple, vous et moi étions assis ensemble et il venait nous proposer de l’argent». Les combattants issus d’el-Qaëda étaient placés, précise M. Khaksar, sous les ordres du mollah Omar, mais Ben Laden avait reçu un blanc seing pour la réalisation de son jihad (guerre sainte) en dehors du pays. «Sur les questions extérieures, on ne pouvait rien dire à Oussama Ben Laden», affirme-t-il.
Le guide suprême des talibans, le mollah Mohammad Omar, se battra jusqu’à la mort dans son dernier grand bastion de Kandahar plutôt que de se rendre aux États-Unis ou à l’Alliance du Nord, prévient lundi un ancien membre des talibans. «Une chose est sûre. Il sait qu’avec ou sans combat les Américains le tueront sûrement», estime Hadji Mollah Khaksar, l’ancien...