Diplomatie - Les ambassadeurs européens intéressés par les déclarations de Chareh - Délégation libanaise à Damas pour coordonner les réponses à la 1373

Une délégation diplomatique libanaise conduite par le secrétaire général p.i. du ministère des AE, Naji Abi Assi, doit se rendre à Damas au courant de cette semaine pour coordonner les positions au sujet de la résolution 1373 du Conseil de sécurité concernant la lutte antiterroriste. Une telle coordination est d’autant plus indispensable que les systèmes économiques et bancaires des deux pays sont très différents. En revanche, il est évident que les ministères de l’Intérieur et de la Justice auront beaucoup moins de mal à coordonner leurs positions pour répondre aux treize questions contenues dans la résolution. Sur un autre plan, selon des sources diplomatiques étrangères citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, les ambassadeurs en poste à Beyrouth accordent une grande importance à la visite du ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh effectuée mardi au Liban. De fait, ces sources indiquent que la mise en garde syrienne contre des frappes américaines sur l’Irak aurait spécialement retenu l’attention des diplomates européens. L’un d’entre eux a ainsi estimé que la position de Damas n’est certainement pas isolée et qu’elle reflète de toute évidence celle des autres pays arabes. De toute manière, précise l’ambassadeur européen, de nouvelles frappes américaines contre l’Irak ne seraient dans l’intérêt de personne : elles ne feraient que provoquer une flambée du prix du baril de pétrole qui atteindrait sans doute les quarante dollars. Les diplomates européens n’ont pas manqué de relever aussi l’attitude relativement positive de M. Chareh à l’égard du plan de paix proposé par le secrétaire d’État américain Colin Powell dans la région. De toute évidence, Damas privilégie le dialogue et se montre disposé à donner une chance à la paix. Par ailleurs, à en croire la source européenne citée par notre chroniqueur diplomatique, le projet d’accord d’association avec l’Union européenne tarderait encore à être paraphé pour des raisons bureaucratiques concernant en particulier les échanges en matière agricole.