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Actualités - ANALYSES

Hezbollah - Une action résistante localisée - Washington insiste pour que le parti définisse clairement son rôle

Selon les officiels du cru, l’engagement du Hezbollah est à caractère purement local, sans extension internationale. C’est-à-dire sans débordement sur un territoire extérieur, qu’on l’appelle Palestine occupée ou Israël. Partant de là, concluent les dirigeants, aucun amalgame n’est possible entre cette action de résistance et le terrorisme que l’Amérique combat. Mais Washington n’est pas tout à fait de cet avis. Il veut, et il a envoyé à deux reprises Darrell Issa pour le souligner, que le Hezbollah, auquel nombre d’opérations au-dehors ou contre les Marines avaient été imputées jadis, s’amende. Et qu’il définisse clairement lui-même son rôle, sans en laisser le soin aux responsables libanais. Qui doivent toutefois veiller, aux côtés des Syriens, à contrôler la restructuration effective de la formation intégriste. S’amender, cela veut dire quoi concrètement ? La délégation du Congrès US répond que le Hezbollah doit se cantonner au champ social, humanitaire, culturel et politique. En devenant partie intégrante du système de pouvoir libanais et en s’abstenant de toute dérive hors des limites de la loi courante. Qui n’autorise personne, à part les forces régulières, à disposer d’un arsenal militaire. Les émissaires américains ont répété que Washington va «s’assurer que chaque organisation fasse connaître ce qu’elle fait et ce qu’elle ne fait pas». Sans faux-fuyant, bien évidemment. Toujours est-il que, les Américains n’ayant pas directement évoqué l’armement du Hezb, les sources locales interprètent leur position comme suit : aucune action menée par un groupe pour la libération du sol national, ou pour un changement intérieur, ne peut être taxée de terroriste. Ces actions ne deviennent terroristes que si elles sont exportées. Ou si elles portent atteinte aux intérêts locaux ou extérieurs d’États étrangers. Auquel cas, les autorités du pays concerné assument la responsabilité de faire cesser ces actes, voire de livrer les présumés coupables, sous peine d’être accusées elles-mêmes d’agression caractérisée. Et si elles en sont incapables ? Dans ce cas, indiquent les sources locales en se référant à leur propre compréhension des vues US, elles doivent en supporter les conséquences. Qui peuvent être de nature militaire, politique, diplomatique ou économique. Quoi qu’il en soit, au stade actuel, cette distinction géographique, selon que les actes restent confinés au territoire national ou exportés, entre résistance légitime et terrorisme suscite de la part des instances locales, une petite série de questions : – l’Aministration Bush, faucons compris, apporte-t-elle son aval à la définition exprimée par la délégation du Congrès US ? Pourrait-on dès lors voir le nom du Hezbollah rayé de la «black list» ? La menace de sanctions frappant le secteur bancaire libanais serait-elle dissipée ? – le Hezbollah lui-même, que l’on attend au tournant, va-t-il accepter de jouer le jeu légaliste qui lui est proposé ? Consentira-t-il à se limiter au territoire libanais, s’engageant de la sorte à ne pas pilonner la Galilée ? Comment pourrait-il dans ce cas tenir son engagement public de soutenir l’intifada palestinienne en temps opportun par tous les moyens possibles ? Comment s’acquitterait-il de la promesse khomeyniste de libérer Jérusalem, d’obtenir le rapatriement des réfugiés palestiniens et de lutter jusqu’à la libération du Golan comme de Chebaa ainsi que des prisonniers arabes détenus en Israël ? – l’État hébreu de son côté admettra-t-il de considérer les opérations du Hezbollah comme légales et non «terroristes» tant qu’elles se limitent au territoire libanais ? Ce qui pourrait signifier que d’éventuelles ripostes israéliennes en dehors de l’enclave de Chebaa seraient automatiquement considérées comme des agressions injustifiées. Cela paraît improbable. D’autant que l’Onu de son côté tient à ce que la Syrie et le Liban lui prouvent ensemble que Chebaa est libanaise et non syrienne. Pour qu’on puisse la faire glisser de la 242 à la 425. Et qu’on y déploie la Finul.
Selon les officiels du cru, l’engagement du Hezbollah est à caractère purement local, sans extension internationale. C’est-à-dire sans débordement sur un territoire extérieur, qu’on l’appelle Palestine occupée ou Israël. Partant de là, concluent les dirigeants, aucun amalgame n’est possible entre cette action de résistance et le terrorisme que l’Amérique combat....