EXPOSITION - Norberto Martini à la galerie - Aïda Cherfan

La galerie Aïda Cherfan (place de l’Étoile, rue Hussein el-Ahdab) présente jusqu’au 30 novembre une trentaine d’huiles sur toiles signées Norberto Martini. Peintre autodidacte, italien – comme son nom l’indique – (né à Florence en 1940), cet artiste, à la voix «baritone», a fréquenté assidûment dans sa prime jeunesse la chorale paroissiale, avant de se former à l’opéra au centre d’art lyrique du théâtre Massimo de Palerme. C’est donc en parfait connaisseur des coulisses de théâtre, mais aussi des sacristies, des paroisses, des cathédrales, que cet «ex-enfant de chœur», représente des petits chanteurs de cantiques et des séminaristes, dans des toiles animées d’un souffle de fantaisie. Et pour cause. Tout ce petit monde, vêtu de chasubles rouges à cols blancs pour les jeunes choristes, de chasubles noires à cols blancs pour les séminaristes, se déplace, dans la joie et la bonne humeur, d’une séance de chant sous les plafonds peints et les lambris dorés des églises à un cours de peinture, en passant par la lecture à la bibliothèque, avant de se disperser, lors de la récréation, dans les jardins de l’archevêché. Vifs, sautillants dans l’espace de la toile, ces petits gamins facétieux démystifient l’idée de lieux sacrés à l’atmosphère sombre. Même les cardinaux, qui pointent, çà et là, leurs robes pourpres, semblent se la couler douce : lecture paisible sur une chaise longue, achat serein d’œuvres d’art et sublime décor environnant. À coups de touches multiples, mélange de sombre et de vif, une scénographie de la vie «religieuse», ludique, ironique et esthétique.