Vie politique - Le président de la Chambre reçu par Lahoud - Baabda et Aïn el-Tiné souhaitent - une relance « sérieuse » de l’économie

Priorité à la stimulation de l’économie nationale : les chefs de l’État, le général Émile Lahoud, et du Parlement Nabih Berry sont convenus qu’il est impératif de procéder «sans tarder et sérieusement» à la mise en application des mesures susceptibles de relancer l’économie nationale. MM. Lahoud et Berry ont longuement discuté du dossier économique au cours de leur entretien hebdomadaire, hier, au palais de Baabda. Ils ont tous deux jugé que les événements qui secouent le monde commandent à l’heure actuelle une dynamisation «sérieuse» de l’activité économique, à travers l’adoption d’une série de mesures. Parmi les mesures citées dans le communiqué officiel, l’établissement d’un relevé cadastral de l’ensemble du territoire libanais, qui favorisera les investissements, et le déblocage des fonds municipaux. Au cours de son entretien à Baabda, le président de la Chambre a soulevé la question des nominations administratives en s’arrêtant sur un point en particulier : on ne s’est attaqué qu’aux fonctionnaires surnuméraires du ministère de l’Information dont on n’a toujours pas réglé le sort, sachant que plusieurs administrations souffrent d’un manque de personnel. M. Berry devait développer de nouveau ces sujets, place de l’Étoile, au cours de son entrevue hebdomadaire avec les députés : selon lui, les fonctionnaires surnuméraires peuvent être affectés aux municipalités nouvellement constituées dans les parties libérées du Liban-Sud. De sources parlementaires, on a indiqué que le président de la Chambre a pris soin de ne pas évoquer devant ses visiteurs le dossier des nominations administratives en parlant des fonctionnaires, ce qui a poussé un député à lui demander si les nominations auront lieu avant la fin de l’année. Réponse – très significative – de M. Berry : «De quelle année parlez-vous ?». De mêmes sources, on a souligné l’absence de toute critique de la part de M. Berry à la gestion gouvernementale du dossier économique sachant que le président de la Chambre s’en était pris violemment au cours des semaines dernières à l’action du gouvernement. Ceci traduit, de l’avis des parlementaires, l’assainissement des rapports entre Aïn el-Tiné et Koreytem. Il n’en demeure pas moins que M. Berry a plaidé encore une fois pour une accélération des mesures susceptibles de briser le marasme économique. Pour en revenir au dossier administratif, M. Berry a réaffirmé devant les députés que les fonctionnaires surnuméraires peuvent être répartis sur les administrations qui ont besoin de personnel et mis l’accent sur la nécessité d’exploiter le réseau GSM de manière qui puisse drainer d’importantes sommes au Trésor. Il a également exprimé de fortes réserves sur le projet de loi prévoyant l’ouverture de plusieurs branches du Casino du Liban dans diverses régions libanaises. Cité par les députés, M. Berry s’est dit favorable à l’existence d’un casino, pour le développement touristique, mais a estimé que l’ouverture de salles de jeux corollaires dans les régions commande qu’on recueille au préalable le point de vue de leurs habitants. «Nombreux sont ceux qui n’approuvent pas la réalisation d’un tel projet dans leurs régions respectives», a-t-il ajouté. L’examen du projet de loi était à l’ordre du jour de la réunion de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice hier. Celle-ci a toutefois décidé de le reporter en raison de la divergence de vues sur le texte. Rappelons que le projet de loi avait été rejeté une première fois par la commission de l’Agriculture et du Tourisme pour des raisons morales, sociales et économiques.