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Actualités - CHRONOLOGIES

France-Liban -Trente municipalités vont bénéficier de la coopération décentralisée française - Vauzelle : Un partenariat dépassant le cadre des rapports interétatiques

De passage au Liban à l’occasion du Salon du Livre, l’ancien ministre français de la Justice, M. Michel Vauzelle, actuellement président de la région Provence, Alpes, Côte d’Azur (Paca), a déclaré samedi qu’«au-delà des contingences de la diplomatie interétatique, nous pouvons agir, ensemble, plus directement pour la lutte contre la misère et l’exclusion». M. Vauzelle a tenu ses propos à Tyr, en marge de l’amorce d’une coopération des deux régions méditerranéennes, française et libanaise. La réunion à Tyr s’est tenue en présence de MM. Philippe Lecourtier, ambassadeur de France, et Youssef el-Khalil, président de l’Association pour l’Aide au développement rural (ADR). Le partenariat touchera une trentaine de municipalités du Liban-Sud et de la région libérée. Ce partenariat est spécifique, en ce sens qu’il n’est pas d’État à État, mais plus directement, il engage deux régions, l’une française, l’autre libanaise. Cette coopération d’envergure, entre la région Paca et les municipalités concernées, sera relayée par une ONG afin d’assurer toute indépendance politique. L’ADR est donc cet organisme qui sera l’interface du projet. Cette association apolitique a été créée, il y a une dizaine d’années, par des Libanais, et est présidée, de main de maître, par l’économiste Youssef el-Khalil, lui-même originaire de Tyr. Les principaux axes d’action de cette ONG résident dans la lutte contre la précarité, sous toutes ses formes, la formation professionnelle, surtout, à l’endroit des jeunes qui ont dû quitter l’école très tôt, mais aussi, le microcrédit qui permet aux tout petits entrepreneurs de se démarginaliser en leur donnant accès au système bancaire. Enfin, de nombreux projets de solidarité ont été engagés par l’ADR, au sein de plusieurs municipalités du Sud. L’équipe de l’ADR a été soutenue par plusieurs ONG internationales, telle l’Association espagnole de coopération internationale, mais aussi, l’Union européenne, l’archevêché catholique de Tyr et bien d’autres associations internationales ou locales. Différents chefs d’entreprise libanais ont aussi contribué aux actions de l’ADR. Ces réalisations ont permis la construction de 84 logements pour les pêcheurs de Tyr, le lancement d’un centre de recherches et de vulgarisation agricole (Casur) et plusieurs programmes de formation professionnelle. L’ensemble de ces compétences a permis aux responsables français d’élire domicile, pour leur action, au siège de l’ADR, devenue opérateur technique de ce projet. Vauzelle : « Je ne confonds pas résistance et terrorisme ! » Lors de sa présentation, samedi matin, M. el-Khalil, retraçant l’historique de son association, a déclaré : «Nous avons tous les ingrédients pour établir une solide coopération; il serait tragique, dans le contexte actuel mondial, d’envisager un schisme entre les chrétiens occidentaux et les Orientaux musulmans». En allocution de bienvenue, deux des 160 élus présents dans la salle comble ont tenu des propos qui se voulaient pratiques et édifiants. Ainsi, le doyen des maires de la région, M. Abbas Fardoun, maire d’Abbassieh, a mis en évidence les points communs des deux régions qui ont décidé de collaborer, rappelant les liens méditerranéens des deux civilisations. Pour sa part, M. Ahmad Abou Abbas, maire adjoint de Khiam, a clairement énoncé, aux responsables français présents, les besoins de nombre de communes rurales, tant dans les domaines de l’infrastructure, qu’au plan du manque d’équipement pour la santé et l’éducation, ou encore l’urgence de formation professionnelle pour des populations laissées à l’abandon et au chômage grandissant qui atteint, pour cette population d’environ 500 000 âmes, quelque 35 % de la population active. En réponse, M. Vauzelle a confirmé sa volonté et celle des élus de sa région d’établir plusieurs projets de coopération. «Nos préoccupations, même si elles sont différentes, sont du même ordre, voilà pourquoi, au-delà des contingences de la diplomatie interétatique, nous pouvons agir, ensemble, plus directement pour la lutte contre la misère et l’exclusion, a déclaré l’ancien ministre. «Je suis de ceux qui sont scandalisés par l’arrogance de certains dirigeants de pays riches qui, par trop, ont négligé le sort des pays les plus pauvres. Cette attitude est la cause de la fracture sociale et des violences actuelles que nous connaissons mondialement. Le Liban et la France ont toutes les raisons de collaborer ; pour ma part, je ne confonds en rien la résistance et le terrorisme», a conclu M. Vauzelle. Le président de la région Paca a ensuite exprimé les principaux axes de la prochaine collaboration. La construction de nouvelles routes compterait parmi les priorités, ainsi que différents projets dans les domaines du traitement des eaux et des ordures. Ensuite, pourrait suivre une coopération plus accrue, au plan de la formation professionnelle. La région Paca, faut-il le rappeler, est équipée d’une des plus performantes technopôles du monde, est, en tous cas, l’une des régions de France les plus dynamiques, sur les questions du développement durable. Avant de se rendre à Tyr, l’ancien garde des Sceaux avait rendu visite au chef de l’État, le général Émile Lahoud, qu’il avait informé de sa démarche.
De passage au Liban à l’occasion du Salon du Livre, l’ancien ministre français de la Justice, M. Michel Vauzelle, actuellement président de la région Provence, Alpes, Côte d’Azur (Paca), a déclaré samedi qu’«au-delà des contingences de la diplomatie interétatique, nous pouvons agir, ensemble, plus directement pour la lutte contre la misère et l’exclusion». M....