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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Liban-France - La conférence de Paris II serait retardée - Hariri se veut rassurant : Le Liban - est dans le même camp que les Américains

Mercredi prochain à Berlin, comme samedi dernier à Paris, à l’issue de son entretien avec le président Jacques Chirac, le Premier ministre Rafic Hariri insistera sur le fait que «le Liban est dans le même camp que les Américains dans la guerre contre le terrorisme». Mais, dans l’intérêt de la coalition, il plaidera aussi en faveur d’une solution du conflit israélo-arabe. Le chef du gouvernement a d’ailleurs fait une déclaration dans ce sens au quotidien français Le Figaro à paraître aujourd’hui. «En mettant un terme au conflit israélo-palestinien, on supprimerait une des sources du terrorisme», a-t-il dit avant d’affirmer que «si rien n’est fait pour régler le conflit israélo-palestinien, tous les régimes arabes qui soutiennent les États-Unis dans leur combat contre le terrorisme vont avoir des problèmes intérieurs». Aujourd’hui, après plus d’un mois de bombardements en Afghanistan, «la rue arabe est très excitée, mais bien moins par ce qui se passe en Afghanistan que par ce qui se passe en Cisjordanie et à Gaza», a-t-il ajouté. «Israël occupe le territoire palestinien et assassine quotidiennement des Palestiniens. Les téléspectateurs arabes le voient sur leur écran. Le gouvernement israélien est à la fois le juge et l’exécuteur. C’est malsain», a-t-il poursuivi. M. Hariri a cependant salué comme un premier pas le discours du président américain George Bush à l’Onu et en particulier l’annonce répétée d’un futur État palestinien. M. Hariri a enfin estimé que «la guerre contre le terrorisme, ce n’est pas seulement la guerre de George Bush, c’est notre guerre car le terrorisme frappe aussi chez nous». C’est aussi ce qu’avait déclaré samedi le chef du gouvernement après son entretien suivi d’un déjeuner avec le président Chirac à l’Élysée. Il a en outre souligné que l’inscription par les États-Unis du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes n’était pas un motif de rupture avec Washington. «Le Liban a exprimé son opposition officielle à l’inscription du Hezbollah en tant qu’organisation terroriste», a rappelé le Premier ministre, ajoutant que le dialogue était maintenu à ce sujet avec les États-Unis. Qu’en pense-t-on dans les cercles diplomatiques français ? Notre correspondant à Paris, Elie Masbounji, indique que la liste américaine des organisations qualifiées de terroristes a été accueillie par l’Élysée avec circonspection, la France trouvant inopportun d’y inclure le Hezbollah alors qu’il n’y a aucun lien entre ce parti libanais et la nébuleuse Ben Laden. En fait, Paris voit dans la prise de position américaine une subtile manœuvre diplomatique destinée à rassurer le gouvernement israélien piqué au vif par la toute récente déclaration du président Bush en faveur de la création d’un État palestinien. Les sources françaises citées par Élie Masbounji estiment que les dirigeants libanais et syriens doivent rester vigilants et surtout réfléchir sur une attitude commune à adopter à l’égard du parti islamiste, attitude qui devrait tenir compte de la mise en garde américaine. Fortes pressions sur le Liban À Beyrouth, notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane affirme, de son côté, que le Liban mène aujourd’hui une lutte non seulement contre les États-Unis, mais aussi contre la plupart des pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies concernant son opposition au gel des avoirs du Hezbollah. Citant des sources très bien informées, notre correspondant au palais Bustros indique ainsi que le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer est l’un des responsables occidentaux qui a notifié le gouvernement libanais de la nécessité de mettre un terme aux opérations de la Résistance dans la région des fermes de Chebaa. Selon les mêmes sources, le message adressé aux autorités était tout à fait clair : aucun dialogue n’est possible concernant l’arrêt des attaques anti-israéliennes ou le gel des avoirs du parti islamiste. Le gouvernement libanais doit s’exécuter. Les mêmes sources ajoutent que M. Hariri entendra sans doute le même discours du chancelier allemand Gerhard schröder mercredi à Berlin. Dans cette affaire, le Liban aura du mal à gagner l’appui de l’un des membres permanents du Conseil de sécurité. En outre, selon les sources citées par notre chroniqueur diplomatique, le représentant des États-Unis à l’Onu demanderait sans doute au Conseil de Sécurité d’approuver la demande américaine concernant le Liban au début de l’année prochaine. Ces sources laissent entendre que les pressions économiques et financières exercées sur Beyrouth vont se multiplier : l’Administration américaine aurait notamment demandé à ses alliés de boycotter la conférence de Paris II. De fait, aucune date n’a encore été fixée pour la tenue d’une telle réunion alors que le Liban la prévoyait pour ce mois ou pour décembre au maximum. Notre correspondant à Paris Élie Masbounji confirme aussi, citant une source européenne bien informée, que les préparatifs de la conférence sont extrêmement ralentis. On donne comme prétexte le fait que les réformes requises par les donateurs et décidées par le Liban ne se sont pas encore traduites concrètement. Par contre, cette source considère que la signature d’un accord de partenariat libano-européen est imminente et que le bref délai constaté récemment a permis aux experts des deux parties de clarifier une confusion surgie dans un texte qui mentionnait tantôt le terme «agroalimentaire», tantôt le mot «alimentaire». Notons par ailleurs que le Premier ministre est rentré hier soir à Beyrouth via Damas où il s’est entretenu avec le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam. Il s’est également arrêté à Chtaura avant de regagner la capitale pour y conférer avec le chef des SR syriens au Liban, le général Ghazi Kanaan. M. Hariri a contacté au téléphone le président de la République, le général Émile Lahoud, et les deux responsables devraient se rencontrer ce matin au palais de Baabda pour un bilan des entretiens que le chef du gouvernement a eus à Paris avec M. Chirac.
Mercredi prochain à Berlin, comme samedi dernier à Paris, à l’issue de son entretien avec le président Jacques Chirac, le Premier ministre Rafic Hariri insistera sur le fait que «le Liban est dans le même camp que les Américains dans la guerre contre le terrorisme». Mais, dans l’intérêt de la coalition, il plaidera aussi en faveur d’une solution du conflit...