Colloque - Le projet de charte a été soumis aux participants - Professionnaliser l’enseignement dans le monde arabe

Les travaux du colloque sur la formation des enseignants dans le monde arabe, organisé par l’Association libanaise pour les sciences de l’éducation (LAES), ont débuté hier à l’hôtel Holiday Inn de la rue de Verdun, en présence notamment du ministre de l’Éducation Abdel-Rahim Mrad et d’un parterre de personnalités du monde éducatif arabe. Professionnaliser l’enseignement dans le monde arabe afin d’en améliorer la qualité, en favorisant la formation continue des instituteurs : tel était le thème de la séance inaugurale, au cours de laquelle un projet de charte panarabe a été présenté à l’ensemble des participants. Le président de l’Association libanaise pour les sciences de l’éducation, Adnan el-Amine, a dans un premier temps salué les efforts constants du monde arabe pour aboutir à un enseignement de qualité, avant de mettre l’accent sur le défi que constitue l’éducation, véhicule idéal des valeurs inhérentes à chaque culture. À son tour, Nada Moghaïzel Nasr, coordinatrice du congrès, a présenté la problématique de la formation ainsi que les objectifs du colloque, dont la finalité est d’améliorer la pratique et le niveau de l’enseignement dans le monde arabe. Abordant le rôle de l’enseignant dans l’élaboration de la pensée de l’enfant, elle a insisté sur la nécessité d’octroyer à chaque enfant son droit à l’éducation, à travers des mesures éducatives rendant plus aisé l’accès à l’apprentissage. Elle a dénoncé le taux excessif d’échec scolaire dans les pays arabes, expliquant que le droit à l’éducation implique le droit à la réussite. Réseau d’échanges pour les formations Mme Moghaïzel Nasr a, par ailleurs, remarqué la nécessité pour l’enseignant de s’adapter à la grande diversité des élèves, mais aussi aux nouveaux véhicules technologiques. Les enseignants doivent être capables de sélectionner, de manière pertinente, les éléments à communiquer à l’enfant et ceux à occulter, car, dit-elle, il est impossible de tout enseigner. Quant aux compétences que l’enseignant doit acquérir, elles doivent tenir compte de l’évolution des connaissances et des technologies, mais aussi de sa personnalité. Mme Moghaïzel Nasr a présenté les objectifs du colloque, qui sont l’évaluation des approches de la formation des enseignants en vigueur dans le monde arabe, l’élaboration d’une charte réglementant la formation des enseignants dans les pays de la région ainsi que la mise en place d’un réseau d’échanges autour de ces projets de formation. Remerciant la LAES pour ses efforts dans le domaine pédagogique, le ministre de l’Éducation nationale, Abdel-Rahim Mrad, a remarqué que le critère de base pour l’enseignement ne se limite plus de nos jours à la connaissance d’une matière. L’enseignant doit aussi être doté de nombreuses qualités : savoir communiquer à l’élève son savoir, utiliser les nouvelles méthodes d’apprentissage et les nouveaux outils technologiques, etc. Et d’insister sur la nécessité pour l’enseignant de se renouveler et de moderniser sa méthode de travail et d’apprentissage, à travers les stages de formation, les congrès et les séminaires. Au cours de la première séance de travail, présidée par Nemr Freyha, directeur du CRDP, ont été abordées les compétences professionnelles requises ainsi que les orientations arabes et internationales dans la formation des enseignants. Leila Dirani, directrice de l’Institut libanais pour la formation d’éducateurs, a mis l’accent sur les compétences pour l’enseignement dans le cycle primaire alors qu’Antoine Tohmé a évoqué le sujet au niveau des cycles complémentaire et secondaire. Par ailleurs, Rafica Hammoud, consultante auprès de l’Unesco, a présenté une étude comparative des orientations et exposé des recommandations internationales. La seconde séance a été consacrée à des représentations que les enseignants ont de leurs propres besoins en matière de formation. Quant à la troisième et dernière séance de la journée, elle a comporté trois ateliers de travail, concernant des éléments d’une éventuelle charte panarabe pour la formation des enseignants et pour leur intégration à la culture de la formation continue, tant au niveau du préscolaire et du primaire, que du complémentaire et du secondaire. Les travaux du colloque de la LAES se poursuivent aujourd’hui. Ils porteront sur le projet de charte remis hier à l’ensemble des participants.