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Actualités - CHRONOLOGIES

Échanges - Une semaine française consacrée à la culture et au patrimoine libanais - Festival du Liban francophone à Andrézieux-Bouthéon - Par Hareth BOUSTANY

À l’occasion de l’année de la francophonie, une semaine consacrée au Liban a été récemment organisée dans une petite ville du Forez dans la Loire. La localité d’Andrézieux-Bouthéon a ainsi vécu pendant dix jours à l’heure libanaise. Les rues de la ville étaient pavoisées aux couleurs de la France et du Liban, de même que tous les lieux publics. Le château de Bouthéon, dont la construction remonte au XIIe siècle, a servi de cadre majestueux aux différentes manifestations culturelles et artistiques qui firent connaître l’archéologie, l’histoire, les traditions, l’art, l’artisanat et la gastronomie du Liban. Les instances officielles de la région du Forez, le préfet, le maire de la ville, la télévision locale ainsi que différentes associations participèrent à l’organisation et à la réussite de cette manifestation. Des professeurs d’universités du Liban, telles que l’Université libanaise, l’AUB et l’Université Saint-Joseph ont été invités à donner des conférences sur l’archéologie, l’histoire et le patrimoine culturel du Liban et à témoigner de la diversité de notre civilisation pluriculturelle. Celle-ci tire sa richesse de l’héritage de toutes les cultures qui ont donné, chacune à son tour, le meilleur d’elles-mêmes sur ce petit pays qu’est le Liban. Plusieurs artistes ont, d’autre part, exposé leurs œuvres et, dans le même temps, des artisans montrèrent, sur place, leur savoir-faire. Presque toutes les œuvres littéraires des écrivains libanais francophones étaient, en outre, exposées et proposées à la vente. Certains auteurs signèrent même leurs livres. Un restaurant libanais offrait pour la circonstance des plats libanais au rez-de-chaussée du château de Bouthéon durant toute la durée des festivités. Le gouvernement libanais était représenté à l’inauguration de ce festival par Mme Sylvie Fadlallah, de l’ambassade du Liban, et par M. Bahjat Rizk, de la légation auprès de l’Unesco. Le ministère du Tourisme libanais avait envoyé des brochures sur toutes les régions et les sites historiques et archéologiques du Liban. Seul point noir à ce tableau : la grande carte du Liban qui accueillait les visiteurs à l’entrée du château était légendée en anglais ! Le Salon de l’Été indien Cette semaine consacrée au Liban francophone s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste remontant au début des années 90 et concernant la francophonie dans son ensemble. Au printemps 91, François Mazoyer, maire d’Andrézieux-Bouthéon, Catherine Rousse, adjointe à la Culture, et l’ACT (Association culturelle du théâtre) avaient envisagé d’accueillir au futur Théâtre du Parc, qui devait ouvrir ses portes en octobre, la troupe du théâtre Talipot de l’Île de la Réunion, dans l’océan Indien. De cette idée est né le projet d’entourer ce théâtre créole d’autres activités : la musique traditionnelle, les arts plastiques, la gastronomie, les fruits, fleurs et épices… C’est ainsi qu’a germé l’idée d’un véritable festival-salon susceptible de présenter toutes les facettes d’un pays francophone et de mettre en valeur ses composantes culturelles. Ce festival doit permettre au pays en question d’exprimer auprès du public sa francophonie, d’exposer les difficultés qu’il a à la maintenir dans un environnement parfois difficile et à la transmettre au fil des générations. Le premier Salon de l’Été indien se déroula au Théâtre du Parc du 20 au 29 novembre 1992. Ce fut un succès indéniable et l’ACT, en accord avec la municipalité, décida de rééditer cette expérience tous les trois ans. Décision fut prise d’accueillir chaque trois ans un pays francophone, la «francophonie» devant être le thème permanent de ces festivités. Le choix du pays est effectué par l’ACT, sur base de la capacité de ce pays à offrir un éventail suffisant des différents aspects francophones de son identité. La première édition de ce qui est désormais connu sous le nom de «festival-Salon de l’Été indien» permit notamment à la troupe Talipot de se produire en métropole et de connaître ensuite une consécration nationale et internationale, par le biais de créations originales et significatives d’une véritable culture de l’océan Indien. Pour l’édition 1996, et après de nombreuses démarches exploratoires auprès du secrétariat d’État à la francophonie et du ministère français des Territoires d’outre-mer, le choix pour l’organisation de ce festival s’est porté sur les provinces maritimes de l’Est canadien et Saint-Pierre et Miquelon, regroupés sur le thème du «Grand dérangement» des Acadiens et sur leur évolution contemporaine. Inauguré par Mme Margie Sudre, secrétaire d’État à la Francophonie, et M. Jacques Roy, ambassadeur du Canada en France, ce fut un succès populaire incontestable, drainant plus de 5 000 visiteurs qui purent rencontrer de nombreux exposants et artistes, grâce à de multiples contacts pleins de chaleur humaine, de gaîté et surtout d’amitiés dont beaucoup perdurent encore, notamment au niveau des échanges scolaires réguliers initiés à l’époque entre le collège de Moncton (nouveau Brunswick) et celui d’Andrézieux-Bouthéon. Ce deuxième Salon a permis également des rencontres artistiques, dont découla notamment le festival de musique «Franco-marine» à Saint-Pierre et Miquelon, une tournée d’Alain Rocher en Acadie et le retour de Ronald Bourgeois au Théâtre du Parc le 1er septembre 1999. Pour l’édition 1999, le choix s’est porté sur la Nouvelle-Angleterre et ses Franco-Américains, sous le patronage du Haut Conseil de la francophonie, présidé par M. Jacques Chirac. L’organisation du festival a été facilitée par l’aide du secrétariat d’État à la francophonie, des services culturels du consulat de France à Boston, du conseil général de la Loire, de la Drac, de la ville d’Andrézieux-Bouthéon et de nombreuses associations de Nouvelle-Angleterre. Les six États de la Nouvelle-Angleterre (Connecticut, Maine, Massachussetts, New Hampshire, Rhode Island et Vermont), dans le nord-est des États-Unis, abritent encore près de 400 000 francophones. La plupart sont des descendants des Canadiens-Français émigrés à la fin du siècle dernier ou au début de ce siècle. Des Acadiens de la Nouvelle-Angleterre les y avaient précédés lors du «Grand dérangement» de 1755. Ces «Francos» sont un peu les oubliés de la francophonie mondiale, dans une région qui est sans conteste le berceau historique et culturel des États-Unis. Il était, par conséquent, important de leur offrir une vitrine et l’occasion, peut-être, de se fédérer en une franco-américanie retrouvée. L’année 2001 a marqué les 10 ans de l’ACT et du Théâtre du Parc. La 4e édition du festival-Salon de l’Été indien a ainsi été consacrée au Liban. La vitalité de la francophonie au Liban, sa richesse historique et culturelle, les nombreux concours prévus et l’importante participation de la communauté libanaise francophone ont assuré le succès populaire de cette semaine libanaise, contribuant de ce fait au retour du Liban sur la scène culturelle internationale.
À l’occasion de l’année de la francophonie, une semaine consacrée au Liban a été récemment organisée dans une petite ville du Forez dans la Loire. La localité d’Andrézieux-Bouthéon a ainsi vécu pendant dix jours à l’heure libanaise. Les rues de la ville étaient pavoisées aux couleurs de la France et du Liban, de même que tous les lieux publics. Le château de...