ISRAËL - Report du vote sur la levée - de l’immunité du député Azmi Bichara

Le vote sur la levée de l’immunité du député arabe israélien Azmi Bichara par la Knesset (Parlement) initialement prévu pour hier a été reporté à aujourd’hui, a indiqué hier un porte-parole du Parlement israélien. Le report a été décidé d’un commun accord entre les députés de la coalition au pouvoir et ceux de l’opposition afin de permettre à un plus grand nombre de députés d’être présents dans l’hémicycle lorsque le vote se tiendra, a-t-il indiqué. Une commission interne du Parlement israélien a recommandé lundi la levée de l’immunité parlementaire du député arabe israélien Azmi Bichara pour avoir notamment tenu en Syrie des propos en faveur de la «résistance populaire» contre Israël. Cette décision, pour être effective, doit être sanctionnée par un vote de la Knesset. En août, le conseiller juridique du gouvernement Eliakim Rubinstein avait annoncé qu’il allait inculper M. Bichara, dont les propos en Syrie contre Israël avaient provoqué un tollé. M. Rubinstein, qui avait accusé ce député «d’avoir outrepassé toutes les bornes», avait demandé des poursuites pour «incitation» à la subversion et la violence et «organisation de voyages illégaux d’Arabes israéliens en Syrie», pays toujours en guerre avec Israël. M. Bichara est l’unique député du parti Balad (nationaliste arabe de gauche). De son côté, Azmi Bichara a accusé hier les autorités israéliennes de «chercher à mettre au pas» la minorité arabe d’Israël, en s’en prenant à sa personne. «En réclamant la levée de mon immunité parlementaire, le gouvernement et le Shin Beth (service de sécurité) cherchent à faire un exemple afin de mettre au pas le million d’Arabes d’Israël et l’empêcher de s’exprimer», a déclaré le député. «Apparemment les autorités sont inquiètes de la radicalisation de la minorité arabe et veulent montrer qu’il y a des limites que ses représentants ne doivent surtout pas franchir», a estimé M. Bichara. «Par-delà ma personne, c’est toute une campagne visant à retirer la légitimité aux élus (arabes israéliens) qui a été déclenchée, sous la pression de l’extrême droite», souligne M. Bichara, faisant référence à des propositions de loi pour interdire à des listes soutenant la lutte palestinienne de se présenter aux élections.