Le KSK, l’unité d’élite de la Bundeswehr

Voué à la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, le commando des forces spéciales de la Bundeswehr (KSK), dont une centaine d’hommes devraient être mobilisés en soutien des États-Unis, réunit l’élite des soldats allemands, prêts à affronter toute situation de crise. Cette unité, créée en 1996 par le gouvernement d’Helmut Kohl sur le modèle des Forces spéciales de la police des frontières, le «GSG 9», comprend un millier de soldats d’élite, basés à Calw, en Forêt-Noire (sud-ouest). Elle dépend de la DSO, la division des opérations spéciales de l’armée allemande, en cours de formation, et son intervention est du ressort du commandement de la Bundeswehr. Mais l’aval du Parlement est nécessaire, le cas échéant a posteriori. Le champ d’action du KSK est vaste : ses soldats, tous parachutistes, peuvent être affectés à des missions de renseignement dans des régions en crise ou à la lutte contre «des cibles importantes en territoire ennemi». Ils peuvent aussi secourir et évacuer des personnes «dans des situations particulières», notamment en cas de prise d’otages. Dotés de l’équipement le plus moderne (un poids standard de 50 kg), les hommes du KSK sont organisés en unités-types de quatre personnes (un tireur d’élite, un expert en explosifs, un sauveteur et un opérateur radio, tous interchangeables). Ils sont entraînés pour survivre dans des conditions extrêmes, en montagne et dans la jungle comme dans le désert. Le KSK, dirigé par le général Reinhard Guenzel, compte parmi les unités d’élite de l’Otan aux côtés du SAS (Special Air Service) britannique et du COS (Commandement des opérations spéciales) français. Il a déjà été employé à plusieurs reprises en Bosnie, au Kosovo et en Macédoine pour assurer la protection de soldats allemands ou traquer des criminels de guerre. Le détail de ses missions est tenu secret. Sa création avait été décidée après le recours forcé à des soldats belges en avril 1994 pour secourir onze employés de la chaîne publique allemande Deutsche Welle au Rwanda. À l’époque, l’armée allemande n’était pas habilitée à remplir une telle mission.