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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Olivier Mongin (« Esprit ») : - L’idée de la guerre des cultures n’a pas pris le dessus

Pour Olivier Mongin, directeur de la revue personnaliste Esprit fondée par Emmanuel Monnier, le monde est en présence d’un «terrorisme d’un nouveau type», qui menace de recourir à de nouvelles armes de destruction massive, est «déterritorialisé» et qui, contrairement aux nihilismes européens de la fin du XIXe siècle, se nourrit de convictions religieuses. Comment réagir au terrorisme ? Mongin cite Colin Powell : «Pour vaincre, il faudra livrer au terrorisme un combat sur plusieurs fronts d’une durée indéterminée». Les fronts en question appartenant aux domaines militaire, diplomatique et politique, policier, du renseignement, économique et financier. «Mais, ajoute Mongin, on a l’impression que les États-Unis se sont laissé piéger dans la logique d’une guerre classique du style «zéro mort», avec des bombardements massifs qui semblent ne pas affecter les fronts militaires, mais font du mal à la population civile. En même temps, ils risquent de perdre la guerre de l’information, parce qu’ils ne peuvent pas montrer des images, un phénomène auquel même leur opinion publique réagit». Le rôle de l’Europe dans cette guerre ? «Ce serait peut-être d’intervenir sur le front économique et financier, sur celui de la dette, de la pauvreté, des clivages Nord-Sud». «Ce qui m’impressionne beaucoup, dans ce qui se passe, ajoute Mongin, c’est que l’idée de la guerre des cultures n’a pas pris le dessus. Certes, le choc historique est énorme. Nous assistons à l’émergence, dans les consciences occidentales, de l’Afghanistan, du Pakistan, avec ses 150 millions de musulmans, de l’Indonésie, de l’Inde. Mais une grande partie de la réaction aux attentats s’est manifestée dans le réveil de l’intérêt pour l’islam, la revalorisation d’autres traditions». Et d’enchaîner : «Je suis d’accord avec Ghassan Salamé pour dire que le déficit est d’ordre politique. Nous avons affaire à des États non constitués, contrairement aux États occidentaux, qui ont pris des siècles pour se constituer. Pensez que le mouvement de décolonisation a multiplié par quatre le nombre des États du Sud. Il y a là un combat à mener pour la consolidation des communautés politiques qui rendra possible la cohabitation des religions». Pourtant la réponse à ces problèmes compliqués est simple, toute simple. L’éducation y joue un grand rôle. Mongin cite l’économiste indien Amartya Sen, prix Nobel d’économie pour son ouvrage sur les famines. Et voici les conclusions de ce dernier : «Les famines ont toujours été évitées là où les hommes avaient la capacité d’agir. Voilà, c’est lumineux. C’est une question de liberté, de lutte contre les différentes sortes d’inégalités. Là où il y a éducation, il y a une capacité plus grande à agir». De quoi rassurer les Filles de la Charité – et par la même occasion toutes les congrégations engagées dans l’éducation publique –, sur l’importance de leur vocation.
Pour Olivier Mongin, directeur de la revue personnaliste Esprit fondée par Emmanuel Monnier, le monde est en présence d’un «terrorisme d’un nouveau type», qui menace de recourir à de nouvelles armes de destruction massive, est «déterritorialisé» et qui, contrairement aux nihilismes européens de la fin du XIXe siècle, se nourrit de convictions religieuses. Comment réagir au...