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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Ghassan Salamé : « Nous n’avons pas le choix... »

Nous reproduisons ci-dessous les paragraphes de conclusion de l’intervention inaugurale du ministre de la Culture Ghassan Salamé «Le Liban, quant à lui, n’a pas le choix. Si ce glissement universel vers l’usage ambigu et belligène du culturel se poursuit, nous devons nous défendre, car il s’agit bien d’une légitime défense, dans cette société multiconfessionnelle, que de refuser publiquement et fermement les appels au choc des civilisations ou aux guerres culturelles. «Nous n’avons pas le choix, parce que pendant une vingtaine d’années, nous avons tenté nos propres opérations minables de nettoyage, nous avons tenté nos propres opérations d’épuration, nous avons tenté par beaucoup de moyens d’opposer des cultures jusqu’ici conviviales, de diviser les territoires déjà exigus. Le coût payé a été trop cher pour permettre aujourd’hui de l’oublier et de rentrer dans cette mode universelle de l’accumulation du politique. «Nous n’avons pas le choix, pour avoir payé 120 000 victimes pour avoir fait un quart de siècle plus tôt que la planète toute entière ce vers quoi, après nous, les Balkans, l’Asie centrale et les Grands Lacs en Afrique sont allés. «Nous n’avons pas le choix, parce que nous sommes un pays où la raison d’être, la mission est précisément de consacrer la capacité des hommes à s’entendre en dépit de leurs naissances diverses et variées. Glisser vers le chemin qui, aujourd’hui, se dessine depuis les décombres du World Trade Center à New York jusqu’aux cavernes de l’Afghanistan, serait pour le Liban une opération de pur suicide. «C’est pourquoi, nous Libanais, ne pouvons entrer dans ce siècle qu’armés de notre expérience, qui nous a menés il n’y a pas si longtemps à sacrifier nos enfants pour de mauvaises causes, qu’armés aussi de notre détermination à rester envers et contre tout un pays d’hospitalité, un pays de dialogue et un pays où l’altérité de l’autre est perçue comme quelque chose de légitime. «Je dis dialogue pour rappeler que contrairement aux idées les plus courantes, le dialogue n’est pas une alternative au combat, c’est une forme de combat alors que dans le combat on se bat contre d’autres, dans le dialogue, on combat contre soi-même. En effet, le dialogue est un combat avec soi-même pour amener sa propre personne d’abord à accepter l’autre, ensuite à considérer que son altérité est légitime et enfin à prendre le risque que par le biais du dialogue de changer soi-même. «Nous sommes définitivement condamnés à dialoguer parce que nous avons payé trop cher le prix de l’interruption de notre dialogue et nous n’irons pas comme dit le bon proverbe à La Mecque alors que les gens en reviennent».
Nous reproduisons ci-dessous les paragraphes de conclusion de l’intervention inaugurale du ministre de la Culture Ghassan Salamé «Le Liban, quant à lui, n’a pas le choix. Si ce glissement universel vers l’usage ambigu et belligène du culturel se poursuit, nous devons nous défendre, car il s’agit bien d’une légitime défense, dans cette société multiconfessionnelle, que de...